Les Bourses européennes ont fini en baisse, avant-hier, inquiètes pour la croissance mondiale après la publication des minutes de la Fed et à la veille de la publication des chiffres de la croissance chinoise, qui devrait afficher un net ralentissement. Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale a estimé que "les risques pour le système financier américain provenant des tensions en Europe semblent avoir augmenté". Elle n'a toutefois pas annoncé de nouvelles mesures de soutien. Le gouvernement chinois devrait lui annoncer vendredi un taux de croissance de seulement 7,6% au deuxième trimestre, en net ralentissement par rapport aux 8,1% du premier trimestre, selon un consensus cité par Dow Jones. "Nous sommes dans un marché d'attente qui ne se fait guère d'illusion et évolue sans grande direction", a souligné à Paris Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities. L'Eurostoxx 50 s'est replié de 0,81% A Paris, le CAC 40 a perdu 22,07 points à 3 135,18 points (-0,70%), dans un volume d'échanges modeste de 2,72 milliards d'euros. Carrefour s'est démarqué à la hausse, progressant de 6,97% à 14,12 euros, signe d'un regain de confiance des investisseurs en cette valeur. Le titre PSA Peugeot Citroën a plongé à son plus bas niveau historique en cours de séance, sous les 7 euros (6,89 euros), avant de remonter légèrement en fin de séance pour terminer à 7,02 euros (-1,74%). EADS a lâché 0,48% à 26,79 euros. Hors CAC 40, Bolloré a gagné 0,22% à 180,95 euros. Londres a cédé 0,99% à 5.664,43 points, selon le Footsie 100. Aegis a terminé sur un bond de 45,25% à 235,6 pence. Les valeurs minières, dépendantes de la conjoncture, sont restées sous pression pendant toute la séance, comme Rio Tinto (-4,53% à 2 895,5 pence), Anglo American (-2,19% à 2 010,5 pence) ou Xstrata (-1,85% à 823,5 pence). L'indice Dax de la Bourse de Francfort a fini en recul de 0,53% à 6 419,35 points. Du côté des valeurs, SAP caracolait en tête du Dax (+2,66% à 47,5 euros) après l'annonce de bons résultats au deuxième trimestre. 2 Volkswagen a également terminé dans le vert, avec +0,94% à 133,7 euros, profitant des déboires du français PSA Peugeot Citroën. La quasi-totalité des autres valeurs ont terminé dans le rouge, les banques Commerzbank (-2,62 à 1,22 euro) et Deutsche Bank (-2,01 à 26,08 euros) affichant les plus forts reculs. Madrid s'est fortement repliée de 2,58%, à 6 630,1 points, signe des inquiétudes des investisseurs après l'annonce la veille par le gouvernement d'un nouveau plan d'économies de 65 milliards d'euros jusqu'en 2014, qui risque d'aggraver la récession. Les principales banques espagnoles ont fini dans le rouge: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation boursière, a perdu 1,97% à 4,78 euros, BBVA a reculé de 2,53% à 5,037 euros et CaixaBank a cédé 1,51% à 2,41 euros. Bankia, la troisième banque du pays par les actifs récemment nationalisée, qui va fait l'objet d'un sauvetage public de 23,5 milliards d'euros, a continué sa plongée, perdant 9,33% à 0,7 euro, souffrant des dures conditions imposées par le mémorandum d'accord européen pour les banques qui devront bénéficier d'un sauvetage.A Milan, le FTSE Mib a fini en forte baisse de 2% à 13 584 points. Telecom Italia dégringole de 6,47% à 0,0715 euros. Parmi les autres baisses, Banca Popolare d'Emilia Romagna perd 4,52% à 3,676 euros, le chausseur Tod's enregistre une baisse de 4,37% à 69 euros, le couturier Salvatore Ferragamo perd 4,14% à 14,37 euros. Une seule hausse, A2A (énergie, eau, déchets), qui gagne 0,19% à 0,3721 euros. Bruxelles a abandonné 0,83% à 2 197,90 points. Le groupe pharmaceutique UCB a effacé le gain de la veille en perdant 2,41% à 40,11 euros, tout comme l'opérateur de téléphonie Mobistar (-2,26% à 26,76 euros). L'action AB InBev a été peu affectée par l'annonce la veille de l'émission par le premier brasseur mondial de 7,5 milliards de dollars d'obligations pour financer notamment le rachat du Mexicain Grupo Modelo, qui commercialise la célèbre Corona. Enfin côté hausses, le numéro un mondial du zinc Nyrstar, qui avait fortement dévissé en début de semaine, a repris 1,57% à 3,76 euros. La Bourse suisse a poursuivi son repli, l'indice SMI reculant de 0,44% à 6 147,57 points, une nouvelle fois tiré à la baisse par les valeurs du luxe. Richemont a de nouveau enregistré la plus mauvaise performance de la séance, abandonnant 4,23% à 48,41 francs, suivi de Swatch qui a cédé 3,96% à 346,60 francs. Parmi les rares valeurs à avoir clôturé en hausse, le spécialiste du forage pétrolier en haute mer Transocean a pris 1,04% à 43,65 francs, devant le réassureur Swiss Re qui a gagné 0,17% à 59,35 francs suisses. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a reculé 0,36% à 311,42 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le groupe de forage offshore pétrolier et gazier SBM, qui a perdu 4,75% à 9,97 euros, et par le groupe postal PostNL, qui est tombé de 3,16% à 3,28 euros. A la hausse, le groupe chimique néerlandais-suédois Akzo Nobel a gagné 1,77% à 39,65 euros. La Bourse de Lisbonne est resté quasiment inchangée pour la deuxième séance consécutive, l'indice PSI-20 cédant 0,02% à 4 796,84 points, plombé notamment par le poids-lourd Portugal Telecom (-1,15%). Vedette de la séance, le gestionnaire d'autoroutes Brisa a bondi de 13,25% à 2,65 euros, après que le prix d'une OPA lancée sur le groupe ait été revu en hausse à 2,66 euros. Le secteur bancaire a fini en ordre dispersé: la BPI a progressé de 0,19%, la BCP est restée stable et la BES a cédé 1,12%. Wall Street finit en baisse La Bourse de New York pour sa part a également terminé en baisse, inquiète pour la croissance mondiale et peu optimiste pour le reste de la saison des résultats: le Dow Jones a cédé 0,25% et le Nasdaq 0,75%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 31,26 points à 12 573,27 points, reculant pour la sixième séance consécutive, et le Nasdaq, à dominante technologique, 21,79 points à 2 866,19 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,50% (-6,69 points) à 1 334,76 points. Dès l'ouverture, les principaux indices de Wall Street se sont orientés en baisse, dans un marché de plus en plus pessimiste à l'égard de l'économie mondiale. Ils ont toutefois effacé une partie de leurs pertes en séance, le Dow Jones se hissant brièvement en territoire positif. Les marchés américains, qui s'étaient très bien comportés depuis le début de l'année, sont en train de s'adapter à la réalité d'une croissance mondiale nettement inférieure à ce qui était attendu il y a encore quelques mois, a noté Gregori Volokhine, président de Meeschaert New York. En outre, il n'y a pas vraiment d'espoir d'une intervention imminente de la Fed, la banque centrale américaine, a-t-il ajouté, alors même que la hausse du dollar face à l'euro (qui a chuté à la mi-journée à son plus bas en deux ans à 1,2164 dollar) n'aidait pas l'économie américaine. Cette hausse très rapide du dollar n'est pas positive pour les exportations américaines, car il est plus difficile d'exporter avec une monnaie forte qu'avec une monnaie faible, a-t-il rappelé. En outre, en ce qui concerne la saison des résultats qui a commencé en demi-teinte lundi avec le géant de l'aluminium Alcoa, les analystes de Wall Street affichaient sans détour leur pessimisme. Je ne pense pas que cela va être une bonne saison de résultats, a avancé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. La baisse des nouvelles inscriptions au chômage (aux Etats-Unis) ne parvient pas à calmer les craintes d'un ralentissement de l'économie mondiale, selon les experts de la banque Wells Fargo. Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est replié à 1,479% contre 1,498% la veille, et celui à 30 ans à 2,564% contre 2,589%. Tokyo clôture en baisse de 1,48%, déçue par la Banque du Japon La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en nette baisse de 1,48%, déçue par le peu de changement apporté par la Banque du Japon à sa politique monétaire et dans la foulée du recul de Wall Street la veille. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 130,99 points à 8 720,01 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 1,29%, abandonnant 9,80 points à 747,49 points. L'activité a été assez faible, avec 1,84 milliard d'actions échangées sur le premier marché. L'indice, qui évoluait déjà en territoire négatif, a décroché à l'annonce que la BoJ maintenait inchangé son taux directeur entre 0,0% et 0,1% et qu'elle ne prendrait pas de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire. La Bourse de Tokyo a également répercuté le recul enregistré à Wall Street, où le Dow Jones a cédé 0,38%, affecté notamment par les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et les craintes persistantes sur les modalités du plan de sauvetage des banques espagnoles. Du côté des valeurs, Toyota Motor a perdu 1,78% à 3,025 yens. Le fabriquant d'équipements de construction et de mines Komatsu a lâché 3,72% à 1,734 yen et le groupe technologique Sharp a dégringolé de 7,02% à 331 yens.