L'audience de confirmation des charges contre l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, prévue à partir du 13 août devant la Cour pénale internationale, a été reportée à une date qui n'a pas été fixée dans l'attente d'une évaluation médicale, a annoncé,avant-hier,la CPI. La chambre préliminaire I de la CPI a décidé de reporter l'audience de confirmation des charges dans l'affaire à l'encontre de Laurent Gbagbo jusqu'à ce que l'évaluation médicale de son aptitude à y participer soit faite, a indiqué la Cour dans un communiqué, se référant à une décision datée de jeudi dernier. Premier ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, écroué à La Haye depuis novembre 2011, est soupçonné par la CPI d'être co-auteur indirect de crimes contre l'humanité commis pendant les violences post-électorales de 2010-2011. Son refus de céder le pouvoir à son rival élu, l'actuel président Alassane Ouattara, avait plongé le pays dans une crise qui avait fait 3 000 morts. La CPI a indiqué avoir désigné en juin trois experts médicaux, à la demande de la défense, pour procéder à un examen médical de M. Gbagbo dans le but d'évaluer son aptitude à participer à la procédure portée contre lui. Ce rapport, confidentiel, a été remis aux juges le 19 juillet et ceux-ci ont demandé à l'accusation et à la défense de soumettre leurs observations sur celui-ci les 13 et 21 août, respectivement. Au vu de l'importance de cette question, la Chambre a reporté l'audience de confirmation des charges jusqu'à ce que cette question soit tranchée, a expliqué la CPI. Arrêté le 11 avril à Abidjan, Laurent Gbagbo était détenu à Korhogo, dans le nord de la Côte d'Ivoire, jusqu'à son transfèrement à La Haye, le 30 novembre 2011. La défense a à plusieurs reprises affirmé que M. Gbagbo avait été torturé lors de sa détention en Côte d'Ivoire et doit récupérer physiquement et moralement. A la demande de la défense, les juges avaient déjà décidé le 12 juin de reporter au 13 août l'audience de confirmation des charges, initialement prévue le 18 juin, afin de garantir les droits de la défense à une procédure équitable.