L'avocat de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité, a contesté la compétence de la CPI, a indiqué la cour hieri. La défense demande à la chambre de «déclarer que la CPI n'est pas compétente pour la période et les faits visés dans le mandat d'arrêt délivré à l'encontre de Laurent Gbagbo le 23 novembre 2011», a écrit Emmanuel Altit, l'avocat français de M.Gbagbo, dans un document officiel complété jeudi et rendu public hier. L'audience de confirmation des charges, qui doit débuter le 18 juin, devra permettre au juges de déterminer si les preuves rassemblées par l'accusation sont suffisamment solides pour la tenue d'un procès. Premier ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 66 ans, est écroué à La Haye depuis le 30 novembre. Il était auparavant détenu dans le nord de la Côte d'Ivoire. Il est soupçonné par la CPI d'être «coauteur indirect» de crimes contre l'humanité commis lors des violences post-électorales de 2010-2011. Son refus de céder le pouvoir à son rival et actuel président Alassane Ouattara avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts.