Le gouvernement espagnol a nié avant-hier, comme l'avait fait auparavant la Commission européenne, qu'il y ait "aucune négociation en cours" sur un éventuel sauvetage financier global de la quatrième économie de la zone euro. "Au cas où il y aurait le moindre doute, le porte-parole économique de la Commission européenne a indiqué que la Commission ne mène aucune négociation avec l'Espagne sur aucun programme d'assistance en plus de celui accordé pour aider les banques espagnoles", a déclaré la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, après le Conseil des ministres. "Il n'y a aucune négociation en cours sur aucune autre forme de programme d'aide pour l'Espagne, c'est ce qu'a dit le porte-parole des Affaires économiques de la Commission et moi je vous le confirme", a-t-elle ajouté. L'Espagne, à qui la zone euro a déjà promis en juin une aide d'un maximum de 100 milliards d'euros pour ses banques, pourrait être amenée cet automne à demander un sauvetage plus large pour son économie, via une action de la Banque centrale européenne (BCE). La pression monte d'ailleurs en ce sens, le pays faisant face en octobre à de lourdes échéances de dette. Tandis que les agences de notation Standard & Poor's et Fitch ont toutes deux loué les bénéfices d'un sauvetage plus large du pays, promettant de ne pas abaisser sa note souveraine dans ce cas. La banque Goldman Sachs estime que l'Espagne devrait faire sa demande au plus tôt mi-septembre, attendant d'abord de connaître le soutien proposé par la BCE. La BCE tient en effet sa réunion mensuelle des gouverneurs le 6 septembre prochain, tandis qu'un Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) informel aura lieu le 14 septembre à Chypre, ce qui pourrait être une occasion pour Madrid de formuler sa demande. Selon une source européenne interrogée, avant-hier, sous couvert d'anonymat, "il n'y a pas de négociations formelles car il n'y a pas de demande formelle de l'Espagne, mais il y a des pistes de réflexion" sur un programme d'aide dépassant le secteur bancaire et le chef du gouvernement Mariano Rajoy, "semble vouloir préparer l'opinion" à cette éventualité, après avoir longtemps assuré que son pays n'aurait pas besoin de plan de sauvetage. Fitch ne dégradera pas la note de l'Espagne si elle demande un sauvetage L'agence de notation financière Fitch a annoncé, avant-hier, qu'elle ne dégraderait pas la note souveraine (BBB) de l'Espagne si elle demandait un sauvetage global de son économie, signe de la pression qui monte sur le pays pour qu'il choisisse cette option. L'Espagne, à qui la zone euro a déjà promis en juin une aide de jusqu'à 100 milliards d'euros pour ses banques, fragilisées par l'éclatement de la bulle immobilière, pourrait être amenée cet automne à demander un sauvetage plus large pour son économie, via une action de la Banque centrale européenne (BCE). Une demande du gouvernement espagnol pour un soutien financier supplémentaire auprès du Fonds de stabilité financière (FESF) et du Mécanisme européen de stabilité (MES), sous la forme d'achats de dette souveraine espagnole sur le marché primaire et/ou secondaire, n'entraînerait pas d'action négative sur la note de la part de Fitch, a indiqué cette dernière. Un tel soutien du FESF et du MES, surtout s'il était accompagné par des achats sur le marché secondaire par la BCE, réduirait significativement le risque d'une crise de liquidité et aiderait le gouvernement espagnol à garder un accès abordable au financement du marché et à réduire la pression sur sa note souveraine, observe Fitch. Deux jours auparavant, l'agence Standard & Poor's avait elle aussi affirmé que, si l'Espagne demandait un sauvetage global de son économie auprès de l'Union européenne ou du FMI, cela n'aurait pas d'impact direct sur sa note souveraine (BBB+). La pression monte sur le pays pour qu'il sollicite un sauvetage financier plus large: la banque Goldman Sachs a estimé mercredi que la quatrième économie de la zone euro devrait faire sa demande au plus tôt mi-septembre, attendant d'abord de connaître le soutien proposé par la BCE. La BCE tient en effet sa réunion mensuelle des gouverneurs le 6 septembre prochain, tandis qu'un Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) informel aura lieu le 14 septembre à Chypre, ce qui pourrait être une occasion pour Madrid de formuler sa demande. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, a lui même indiqué début août qu'il voulait étudier les nouvelles mesures envisagées par la BCE avant de décider s'il y ferait appel. D'ici là il recevra, jeudi prochain, le président français François Hollande, puis la chancelière allemande Angela Merkel le 6 septembre. Selon les analystes, le pays devrait de toute façon se décider avant le mois d'octobre, chargé en importantes échéances de dette (plus de 30 milliards d'euros) et considéré donc comme date limite avant un possible défaut de paiement. Pour Fitch, un soutien financier extérieur pourrait fournir à l'Espagne de la marge de manœuvre pour appliquer ses réformes économiques et budgétaires ambitieuses. De même, la crédibilité de l'effort d'assainissement budgétaire et du programme de réformes structurelles de l'Espagne serait aussi améliorée par les conditions attachées à ce soutien, qui devraient être très strictes. Mais si cette aide ne suffit pas à rassurer les investisseurs privés, Fitch envisagerait de baisser la note souveraine de l'Espagne, un scénario que l'agence considère toutefois improbable, jugeant les efforts du pays suffisants pour garder un accès au marché.