Le port mixte (hydrocarbures et marchandises générales) de Béjaïa a réussi, en quelques années, à s'affirmer comme l'une des plateformes portuaires les plus dynamiques du pays. Malgré son exigüité, à peine 70 hectares, ce port capte, en effet, 31 % du trafic maritime national et rayonne sur un hinterland de 250 km, représentant 12 millions d'habitants, répartis sur dix wilayas. Avec un taux de croissance à deux chiffres, qui lui a valu, le titre "d'autoroute de la mer", que lui a décerné la Commission européenne des transports en 2009, il ambitionne, désormais, de constituer, à terme, "un port d'éclatement de marchandises en Méditerranée et de se placer dans la chaine logistique internationale, en misant sur le dynamisme des opérateurs économiques nationaux", a affirmé son Pdg, M. Djelloul Achour. A l'instar de ces succès évidents, ses gestionnaires évitent de pavoiser ou de succomber au triomphalisme. "L'important, ce n'est pas de parvenir à une situation intéressante, mais de pouvoir y rester tout le temps", observe, à cet égard, M. Achour, qui estime impératif de "s'améliorer et innover continuellement pour pouvoir faire face aux exigences de la clientèle, à fortiori dans le bassin méditerranéen où la concurrence est très rude". L'émergence de nouvelles plateformes, notamment au Maghreb, avec les ports, notamment de Tanger (Maroc) et d'Infida (Tunisie) impose à ce titre une adaptation permanente aux règles d'organisation logistique et de transport Euro-méditerranéen. "C'est une question de survie", a-t-il affirmé, expliquant que toutes les actions engagées cette dernière décennie ont été mises en œuvre pour rester en phase avec cet objectif. Il est à noter que depuis 1995, une multitude de réformes structurelles et infrastructurelles ont du être promues, dont le noyau dur a consisté en des investissements massifs, injectés à tous les niveaux de l'organisation de l'entreprise, dont la conjonction a fini par produire de réels effets. Chaque année, selon M. Achour, ce sont pas moins de 30 % du chiffre d'affaires annuel, qui y sont réinvestis. Un système de management intégré QHSE (qualité, hygiène et sécurité, environnement), qui demeure un atout incontesté sur le marché international pour l'attraction de partenaires, une gestion normalisée, matérialisée par une ombelle de certifications (Iso 9000 version 2000, Iso 14001,et Iso-18.000), une organisation par terminal (conteneurs, bois, papier et hydrocarbures), un matériel d'exploitation constamment renouvelé et à la pointe de la technologie et un capital humain hautement qualifié, résument ces actions, menées parallèlement à des opérations infrastructurelles d'envergure, dont un sea-line, pour le chargement de superpétroliers en offshore, le dragage du port commercial, etc. Actuellement, une opération de réalignement des quais centraux est engagée, avec à la clé un gain, à terme, d'un nouveau quai et d'une surface de terre-pleins de 1,26 hectares, venant consolider, une opération de 2011, qui a consisté en la réception d'un nouveau poste gazier et huilier dont la concrétisation a permis de récupérer deux postes à quai stratégiques pour le traitement des marchandises générales et des conteneurs. A partir de la fin de cette année, il est retenu, la réalisation d'une nouvelle gare maritime et le déplacement du port pétrolier vers la jetée sud-ouest (Sidi-Ali Lebhar), avec comme point d'orgue, la mise en place d'un nouveau terminal capable d'accueillir de gros navires allant jusqu'à 300 mètres de longueur et nécessitant 20 mètres de tirant d'eau, et la désaffectation du site actuel, pour y ériger une marina, dédiée à la villégiature en bord de mer. Des projets majeurs, dont la concrétisation est de nature à consolider et améliorer son attractivité et ses capacités de traitements. A la fin de l'année en cours, les prévisions tablent déjà, sur un trafic historique pouvant aller au-delà de 16 millions de tonnes dont 10 millions de marchandises générales.