Le marché du travail allemand s'est légèrement détérioré en septembre, car, si le taux de chômage brut a légèrement reculé à 6,5%, le nombre de chômeurs a augmenté de 9 000 sur un mois, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué, avant-hier, l'Agence fédérale pour l'emploi. "L'évolution plus faible de l'économie a des conséquences sur le marché du travail, même s'il se montre cependant robuste dans l'ensemble", souligne, dans un communiqué, l'Agence, qui pointe une "dynamique faiblissante". En données brutes, le nombre de sans-emploi a diminué de 117 000 pour tomber à 2,79 millions de personnes. A titre de comparaison, en France, le seuil symbolique des trois millions de demandeurs d'emploi a été franchi en août, retrouvant un niveau qui n'avait plus été atteint depuis 1999. Le taux de chômage brut allemand a reculé à 6,5% en septembre, par rapport à 6,8% en août. L'Agence pour l'emploi souligne toutefois qu'une baisse cette baisse n'est pas surprenante car les entreprises reprennent leurs activités après les congés d'été. En données corrigées des variations saisonnières, plus suivies par les économistes, le tableau est d'ailleurs moins flatteur puisque le nombre de chômeurs a augmenté de 9 000 en septembre, alors qu'il avait déjà augmenté de 11 000 en août, selon un chiffre révisé à la hausse. Chômage stable Les économistes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient, eux, sur 10 000 chômeurs de plus. Le taux de chômage est resté stable à 6,8% en données ajustées des variations saisonnières. "Le marché du travail allemand est relativement solide vu l'environnement agité actuel", a cependant jugé la ministre allemande du Travail Ursula von der Leyen. Elle a toutefois reconnu, dans un communiqué, que la hausse du nombre de chômeurs en données corrigées de variations saisonnières montrait que le marché restait sur la réserve. "Les entreprises attendent de voir comment vont évoluer les choses, hésitent à embaucher mais ne pensent pas non plus à licencier", a commenté la ministre. Sylwia Hubar, économiste chez Natixis, relève toutefois une détérioration du marché du travail allemand "pour le sixième mois consécutif". Au vu des prévisions économiques actuelles, elle n'en attend aucun redressement "jusqu'à la fin de l'année". "Au final, la situation du marché du travail allemand est encore relativement positive", estime pour sa part Alexander Koch, économiste chez UniCredit. Il considère notamment que la hausse du chômage s'explique par la disparition progressive des mesures de soutien à l'emploi prises pendant la crise de 2009. "En dépit des risques d'une détérioration générale de la situation mondiale, ce marché du travail, qui résiste pour le moment, est l'une des raisons principales pour lesquelles nous pensons que l'Allemagne peut éviter de tomber en récession au second semestre 2012", estime-t-il. Le ministère allemand de l'Economie a indiqué mi-septembre tabler sur une évolution "stable" de la première économie européenne au second semestre, après une croissance de 0,5% du produit intérieur brut au premier trimestre, puis de 0,3% au deuxième.