Un soutien financier de 300 millions d'euros a été accordé, avant-hier, par plusieurs organismes européens dans le cadre du projet de construction d'un parc solaire au Maroc, point de départ d'un ambitieux programme devant permettre la production de 2 000 mégawatts à l'horizon 2020. Un engagement financier de 300 millions d'euros a été signé ce jour à Marrakech (sud) par la Banque européenne d'investissement (BEI), l'Agence française de développement (AFD), la KfW Entwicklungsbank (KfW) et Masen, le promoteur du complexe solaire de Ouarzazate, ont indiqué dans un communiqué conjoint ces organismes. La mise en place de ces prêts a été facilitée par l'octroi d'une aide non remboursable de 30 millions d'euros de l'Union européenne fin2011, est-il précisé. Selon ce document, les 300 millions d'euros se décomposent à parts égales entre la BEI, l'AFD et la KfW. Cette dernière avait déjà accordé un premier prêt de 15 millions d'euros. Avec 345 millions d'euros, soit plus de la moitié du coût total, le premier projet solaire mis en œuvre en Afrique du nord bénéficie d'un très important soutien européen, résume le communiqué. Ce parc, pour lequel la Banque mondiale a aussi accordé un prêt de 230 millions d'euros, doit produire à terme 500 mégawatts, soit l'équivalent de l'alimentation en électricité d'une ville d'un million et demi d'habitants. Il entre dans le cadre d'un projet de construction de cinq parcs solaires au Maroc d'ici 2020. Le programme pourrait nécessiter neuf milliards de dollars d'investissements et permettre d'atteindre une production de 2 000 mégawatts. Contrairement à d'autres pays de la région, le royaume ne dispose pas d'importantes réserves en hydrocarbures. L'annonce de cet engagement financier européen intervient au moment où le groupe industriel allemand Bosch, dans la foulée de son compatriote Siemens, vient d'annoncer son retrait du projet Desertec. Lancé en 2009, ce chantier, qui regroupe 21 sociétés et 36 partenaires dans une quinzaine de pays, vise à créer d'ici 40 ans un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour un investissement estimé à 400 milliards d'euros.