L'utilisation d'armes chimiques par la Syrie entraînerait une réaction immédiate de la communauté internationale, a déclaré, hier, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. Un responsable américain a affirmé,avant-hier,que Damas était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin, un puissant neurotoxique qui provoque une paralysie complète puis la mort. Une utilisation éventuelle d'armes chimiques serait totalement inacceptable pour la communauté internationale. Je m'attends à une réaction immédiate de la communauté internationale si c'était le cas, a déclaré M. Rasmussen avant une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan à Bruxelles. Cet avertissement intervient quelques heures après que le président américain Barack Obama a directement menacé son homologue syrien, Bachar al-Assad. Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable. Si vous commettez l'erreur tragique d'utiliser ces armes, il y aura des conséquences et vous en répondrez, a déclaré M. Obama. M. Rasmussen a par ailleurs indiqué qu'il s'attendait à ce que les ministres donnent une réponse positive à la demande de la Turquie de déployer des missiles Patriot à proximité de la frontière avec la Turquie. Je prévois que le Conseil des ministres prenne la décision cet après-midi de renforcer les capacités de défense aérienne de la Turquie pour assurer la protection de la population et du territoire turc, a-t-il indiqué devant la presse. La situation à la frontière sud-est de l'Otan est une source de grande inquiétude. La Turquie a demandé le soutien de l'Alliance. Et nous sommes totalement solidaires avec la Turquie, a-t-il dit. Le déploiement de Patriot par les trois pays de l'Otan possédant ce système --les Etats-Unis, l'Allemagne et les Pays-Bas-- pourrait être effectif d'ici quelques semaines, a précisé M. Rasmussen. Son objectif sera totalement défensif et ne sera en aucune façon une manière de promouvoir une zone d'exclusion aérienne ou une quelconque opération offensive, a-t-il réitéré. Le porte-parole des Affaires étrangères démissionne, et va à Londres Le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères Jihad Makdissi a quitté son poste et s'est rendu avant-hier, à Londres à partir de Beyrouth, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Il a été poussé à la démission par l'entourage du président, mais pas par le président lui-même, et il est parti pour Londres avec sa famille via l'aéroport de Beyrouth, a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Ces gens étaient jaloux de sa notoriété car il passait souvent sur les télévisions étrangères. M. Makdissi a été relevé de ses fonctions après avoir improvisé des déclarations sortant du cadre officiel syrien, a rapporté de son côté la chaîne Al-Manar, organe du Hezbollah libanais, proche du régime syrien. Les médias officiels syriens n'ont pour le moment pas fait état d'informations concernant M. Makdissi. Emboîtant le pas de l'ONU, l'UE réduit sa délégation à Damas L'Union européenne a décidé de réduire sa délégation au minimum en raison de la dégradation des conditions de sécurité, a annnoncé, avant-hier, le porte-parole de la représentante de l'UE Catherine Ashton. L'Union européenne a décidé de réduire ses activités à Damas à leur minimum pour des raisons de sécurité, a annoncé Michael Mann dans un communiqué. Le porte-parole n'a pas fourni plus de précisions. Selon une source européenne informée, la délégation de l'UE va replier son personnel expatrié sur Beyrouth. L'ambassadeur de l'UE en poste à Damas est en fin de mandat et le nouveau chargé d'affaires sera également basé à Beyrouth. L'UE suit le mouvement amorcé par les Nations unies, qui ont annoncé la suspension de leurs opérations en Syrie jusqu'à nouvel ordre et leur décision de retirer leur personnel non essentiel en raison de la dégradation des conditions de sécurité. IRIN, une agence de presse de l'ONU, a annoncé le départ dès cette semaine de 25 personnes sur une centaine que compte ce personnel international. Selon l'agence, qui dépend du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), l'ONU a aussi décidé de suspendre tous les déplacements en dehors de Damas et de retirer certaines de ses agences de la ville d'Alep (nord), théâtre de combats entre l'armée syrienne et les opposants.