Les cours du pétrole cherchaient une direction, avant-hier, en fin d'échanges européens, le marché reprenant son souffle après un net rebond la veille, l'incertitude faisant son retour car certaines inquiétudes sur le budget américain n'ont pas été apaisée par l'accord du début de semaine. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 112,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 33 cents par rapport à la clôture de la veille. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a lâché 20 cents, pour s'établir à 92,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "Lors de la première journée d'échanges de l'année mercredi, le Brent est monté à près de 113 dollars le baril (à 112,90 dollars), son plus haut niveau depuis mi-octobre, tandis que le WTI s'est approché de 94 dollars (à 93,87 dollars), au plus haut depuis mi-septembre, les investisseurs se trouvant de toute évidence soulagés par le fait qu'une récession serait évitée aux Etats-Unis grâce à un accord sur le budget" du pays, commentaient les analystes de Commerzbank. L'accord entériné par le Sénat, dans la nuit de lundi à mardi, puis par la Chambre des représentants, mardi soir, permet d'éviter le "mur budgétaire", composé de hausses d'impôts pour la quasi-totalité des contribuables et de coupes claires dans les dépenses de l'Etat fédéral. Cet accord, qui permet d'éviter l'entrée en vigueur automatique de cette cure d'austérité forcée, a en effet permis aux actifs jugés à risques, comme l'or noir, de rebondir mercredi, et plombé les valeurs refuge, comme le dollar. Un accès de faiblesse du billet renforce de plus l'attrait des achats de pétrole (libellé en dollar) pour les investisseurs munis d'autres devises. Mais "après l'humeur euphorique sur les marchés la veille, quelques prises de bénéfices semblaient inévitables", estimait Fawad Razaqzada, analyste de GFT Markets. De plus, des incertitudes sur le budget américain faisaient leur retour, les analystes anticipant de nouveaux débats houleux quand sera arrivé à terme, soit en mars, le report de l'échange des coupes dans les dépenses publiques. D'ici fin février, démocrates et républicains devront également déterminer le plafond légal de la dette fédérale qui ne cesse d'augmenter. Avant-hier, les investisseurs ont pu être quelque peu rassurés par l'accélération des créations nettes d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis en décembre selon les chiffres du cabinet ADP, notait M. Razaqzada, ce qui permettait au WTI d'effacer ses pertes de la journée. Mais leurs espoirs de voir ces chiffres s'avérer de bon augure pour le rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage, attendu et indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise économique américaine, a été tempérée par le rebond des nouvelles inscriptions au chômage lors des derniers jours de l'année 2012. Les investisseurs attendaient par ailleurs avec prudence la diffusion des chiffres officiels des réserves de pétrole aux Etats-Unis repoussée de deux jours à vendredi en raison du jour férié, mardi, pour le Nouvel An. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le Département américain de l'Energie (DoE) devrait faire état d'une baisse de 1,3 million de baril des stocks de brut la semaine dernière, mais d'une hausse de 1,7 million de barils des réserves d'essence et d'une augmentation de 1,5 million de barils des stocks de produits distillés (comme le gazole et le fioul de chauffage) particulièrement scrutés l'hiver. En Asie, le pétrole se repliait, avant-hier matin, après l'adoption par le Congrès américain d'un texte permettant d'éviter une cure de rigueur potentiellement néfaste pour la demande énergétique du premier pays consommateur mondial d'or noir mais qui ne dissipe pas tous les nuages. Après avoir pris 1,3 dollar la veille, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait 46 cents, à 92,66 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance cédait 41 cents, à 112,06 dollars.