La Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a demandé avant-hier, au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale des crimes commis en Syrie et a été soutenue par une déclaration conjointe de cinq pays membres du Conseil. "J'ai demandé au Conseil de saisir la CPI afin qu'elle enquête sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par toutes les parties au conflit", a indiqué à la presse Mme Pillay après avoir rendu compte au Conseil de la situation en Syrie. Elle a répété "sa ferme conviction que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis et sont commis en Syrie" mais a reconnu que le Conseil, profondément divisé, "n'avait donné aucune indication" sur une éventuelle décision. Le président du Conseil pour janvier, l'ambassadeur pakistanais Masood Khan, a confirmé que les 15 pays membres n'avaient abouti à "aucune conclusion". Damas n'ayant pas adhéré à la création de la CPI, il faudrait une résolution du Conseil pour que la Cour soit saisie. Dans une déclaration conjointe à la presse, les ambassadeurs de cinq pays membres du Conseil (France, Royaume uni, Corée du sud, Luxembourg, Australie) ont soutenu solennellement l'idée d'une saisine. Damas dénonce Damas a protesté auprès du Conseil de sécurité de l'ONU contre la pétition de 58 pays réclamant la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) pour les crimes commis en Syrie, ont rapporté les médias officiels. Dans un message adressé au président du Conseil de sécurité de l'ONU, le ministère syrien des Affaires étrangères affirme que le gouvernement regrette l'insistance de ces pays à suivre une fausse approche (du problème) refusant de reconnaître le devoir de l'Etat syrien de protéger son peuple du terrorisme imposé par l'étranger. Depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire qui s'est transformée en une guerre civile sanglante, le régime de Bachar al-Assad dit faire face à des groupes terroristes armés et financés par l'étranger. Le message souligne que les groupes terroristes armés sont financés, entraînés par certains Etats qui ont signé la pétition, où ils trouvent également refuge. Le message regrette que la Suisse, un pays connu auparavant pour sa neutralité, ait lancé cette campagne inique et trompeuse contre un pays (la Syrie) membre des Nations unies, en défendant les pratiques des groupes terroristes. Cette initiative prouve une fois de plus que ces pays signataires du message pratiquent la duperie et la (politique) de deux poids deux mesures en traitant avec la crise en Syrie et les lois des droits de l'Homme. Alors qu'ils expriment leur inquiétude au sujet du peuple syrien et des droits humains, ces pays ignorent dans le même temps le soutien politique, médiatique, logistique et militaire que les gangs armés reçoivent. Un journaliste d'Al-Jazeera tué à Deraa Un correspondant syrien d'Al-Jazeera, Mohammad Hourani, a été tué vendredi par un tireur embusqué dans la province de Deraa, dans le sud de la Syrie, a annoncé la chaîne satellitaire du Qatar. Mohammad Hourani a été tué par un tireur embusqué du régime à Bousra al-Harir dans la province de Deraa, où il couvrait les affrontements, selon Al-Jazeera. Hourani est le deuxième journaliste à trouver la mort en Syrie en 24 heures. Jeudi, un journaliste français de 58 ans a été tué, selon des militants, par l'armée dans le nord syrien. Yves Debay, d'origine belge, a été abattu par un tireur embusqué alors qu'il effectuait un reportage à Alep. Dans un communiqué, Al-Jazeera précise que Mohammad Masalma, dit Al-Hourani, 33 ans, travaillait pour la chaîne depuis plus d'un an en qualité de correspondant. Elle ajoute qu'il s'était distingué par son courage et l'exactitude de sa couverture dans la région de Deraa. Avant de travailler pour la chaîne du Qatar, Hourani militait contre le régime du président Bachar al-Assad confronté depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue un conflit armé au fil des mois, a indiqué Al-Jazeera.