Intervenant lors de la réunion ministérielle du groupe de soutien et de suivi sur le Mali, tenue à Bruxelles, M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a réaffirmé, mardi dernier, la solidarité effective de l'Algérie avec ce pays, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et l'encouragement d'un dialogue inclusif entre Maliens pour instaurer la paix dans cette région. Il a expliqué que la contribution de l'Algérie comprend également ses efforts soutenus à la sécurisation de la région, précisant que la décision de fermer la frontière avec le Mali participe à cet objectif. "La situation sécuritaire au niveau de cette frontière est maîtrisée, même si la vigilance reste de mise", a encore souligné M. Messahel. "La contribution découle également, au vu de la décision du dernier sommet de l'Union africaine, de la part qui lui revient, dans l'enveloppe de 50 millions de dollars accordée à la MISMA et au soutien des forces de défense et de sécurité du Mali", a ajouté M. Messahel. Selon le ministre délégué, l'Algérie a toujours manifesté une solidarité effective et concrète avec le Mali depuis le début de la crise, en témoigne l'aide de 10 millions de dollars, la formation et le renforcement des capacités de l'armée et des forces de sécurité du Mali, la fourniture d'équipements et de matériels au profit de l'armée malienne ainsi que l'acheminement de 5 800 tonnes d'aides au profit des réfugiés maliens. Soulignant que cet effort de solidarité est un devoir envers le Mali et la région, M. Messahel a affirmé que l'effort de solidarité algérienne envers le Mali continuera à s'exprimer jusqu'au recouvrement entier de la stabilité et de la sécurité dans la région, notamment par la poursuite d'une lutte inlassable contre le terrorisme et le crime organisé. Cela se fera, a-t-il ajouté, par la détermination ferme, l'engagement résolu et l'expertise que les forces de sécurité ont accumulée, citant en exemple la riposte à l'attaque terroriste de "grande envergure" perpétrée contre le site gazier de Tiguentourine. Réitérant que l'Algérie s'inscrit dans une démarche d'ensemble qui veille à progresser sur les volets indissociables de la sécurité et du développement, aussi bien au Mali que dans le Sahel, M. Messahel a appelé la communauté internationale à soutenir les autorités maliennes à continuer à mener une lutte implacable contre le terrorisme et le crime organisé. Il a relevé que l'éradication de ces fléaux est une condition essentielle pour une stabilité à long terme au Mali et de toute la région. Le ministre a également appelé à mener un dialogue inclusif entre Maliens qui associe les populations du Nord à travers leurs représentants qualifiés, faisant observer que "tous les mouvements qui remettent en cause l'intégrité territoriale du pays ou qui choisissent le camp des terroristes sont disqualifiés. En ce sens, M. Messahel a mis l'accent sur l'importance cruciale du leadership malien dans la recherche et la conduite d'une sortie de crise, la communauté internationale ayant un devoir de solidarité et d'accompagnement du Mali. Pour le ministre, la restauration de l'intégrité territoriale du Mali, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ainsi que le retour à la légitimité démocratique restent des objectifs stratégiques qui unissent la communauté internationale autour du Mali. La réunion de Bruxelles porte notamment sur le mode de fonctionnement et de financement de la force ouest-africaine (MISMA), chargée d'aider l'armée malienne à reconquérir la partie nord qui était contrôlée par des groupes terroristes jusqu'à l'intervention française à la demande de Bamako. Les responsables réunis à Bruxelles devaient également discuter des moyens d'aider les autorités maliennes à organiser des élections d'ici le 31 juillet. Une quarantaine de dirigeants des pays de l'Afrique de l'ouest, d'Europe et des grandes organisations comme l'ONU, l'Union Africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest ou la Banque Mondiale participent à cette réunion du Groupe de soutien au Mali. M. Messahel s'entretient avec Mme Catherine Ashton M. Messahel, s'est entretenu, hier, avec la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, en marge de la réunion ministérielle de soutien et de suivi sur le Mali. L'entretien en question a porté essentiellement sur les derniers développements intervenus au Mali aux plans politique, militaire et humanitaire. Le ministre a réitéré le soutien de l'Algérie à la mise en œuvre de la feuille de route de la transition, adoptée par l'Assemblée nationale malienne et qui vise à restaurer l'ordre constitutionnel à travers la tenue d'élections crédibles qui devront se tenir dans un climat de sécurité et de concorde, apte à sceller la réconciliation entre les Maliens. S'agissant de la situation globale qui prévaut actuellement au Sahel, M. Messahel a évoqué les enjeux sécuritaires et de développement en insistant sur la double priorité à accorder à la lutte, sans concession, contre le terrorisme et le crime transnational organisé et à la lutte contre la pauvreté à travers le financement des projets de développement pour l'ensemble des pays de la région. La chef de la diplomatie européenne a réitéré, pour sa part, la solidarité et le soutien de l'Union européenne au peuple algérien et à ses forces de sécurité qui ont su, a-t-elle dit, faire face avec bravoure à l'agression terroriste perpétrée contre le site gazier d'In Amenas, tout en soulignant que le terrorisme peut frapper dans n'importe quel pays du monde et que pour cette raison, il nécessite une riposte robuste, globale et collective de la part de l'ensemble de la communauté internationale". S'agissant de la situation au Sahel, Mme Ashton a indiqué que les nombreux défis qui confrontent les pays de la région nécessitent une approche globale qui prenne en charge les dimensions sécuritaire et socioéconomique, ajoutant que l'UE inscrit son action dans le cadre d'une coopération à long terme avec les pays de la région.