Les cours du pétrole s'affichaient en hausse hier matin en Asie, tirés par l'optimisme des Bourses et notamment Wall Street, qui reflète la confiance grandissante dans le rebond de l'économie américaine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril gagnait 21 cents, à 92,75 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s'appréciait de 6 cents à 109,71 dollars. "Les marchés boursiers grimpent, ce qui pousse les opérateurs à penser que l'économie américaine est sur la voie d'une reprise vigoureuse", a déclaré Tony Nunan, de Mitsubishi Corp. à Tokyo. Wall Street a terminé la veille (in extremis) sur un 6e record d'affilée (+0,02% pour le Dow Jones), les courtiers montrant une grande confiance dans la solidité du marché. Du côté des Bourses européennes, les opérateurs ont effectué une pause depuis le début de la semaine, après plusieurs séances de hausse. Les Bourses ont fait une pause "en l'absence de " vrais gros morceaux ", à savoir la publication d'indicateurs économiques susceptibles de faire bouger les marchés", a ajouté Jason Hughes, de IG Markets Singapore. "Mais la tendance à la hausse a encore du jus et les opérateurs veulent la pousser encore plus loin", a-t-il ajouté. Enfin, note-t-il, le marché pétrolier continue de bénéficier des bons chiffres mensuels sur l'emploi américains, publiés vendredi dernier, qui indiquent que la première économique mondiale parvient à se sortir d'affaire plus rapidement que la zone euro et la Chine. La veille, les cours du pétrole se sont affichés en hausse à New York, portés par un rebond technique avant la diffusion mercredi des chiffres hebdomadaires sur les réserves de pétrole aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a gagné 48 cents, pour s'établir à 92,54 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 109,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 57 cents par rapport à la clôture de la veille. En l'absence d'information économique d'importance, le brut new-yorkais "a grimpé à la suite d'un mouvement technique", confirmant la hausse observée en toute fin de séance lundi, selon David Bouckhout, de TD Securities. Les investisseurs ont cherché également une direction dans les mouvements fluctuants du dollar. Le billet vert s'est affiché en baisse face aux principales monnaies pendant toute la première partie de séance, ce qui a tendance à rendre plus attractifs les achats de brut libellé en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises, avant de se redresser. L'avancée du WTI a toutefois été limitée par des informations a priori plutôt négatives pour les prix du brut. "L'Opep indique dans son rapport mensuel avoir augmenté sa production sur les derniers mois, notamment en provenance d'Arabie saoudite et d'Iraq, un élément plutôt baissier", a ainsi relevé l'expert indépendant Andy Lipow. Les investisseurs anticipent par ailleurs une nouvelle hausse des réserves de brut aux Etats-Unis dans le rapport hebdomadaire des autorités américaines attendu mercredi, un élément ayant là aussi normalement tendance à peser sur le prix du WTI, a souligné Matt Smith, de Schneider Electric. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut devraient avoir grimpé de 2,4 millions de barils lors de la semaine achevée le 8 mars, tandis que les réserves d'essence devraient avoir baissé de 1,5 million de barils et celle de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) de 1,7 million de barils. Demande de brut: l'Opep maintient sa prévision 2013 L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu sa prévision de demande mondiale de pétrole brut en 2013, qui sera soutenue par la Chine et le Moyen-Orient, selon son rapport mensuel publié la veille. Le cartel, qui pompe environ 35% du pétrole mondial, table sur une demande de 89,67 millions de barils par jour (mbj) cette année, quasi inchangée comparé à sa prévision d'il y a un mois. Cela correspond à une hausse de la demande de 0,84 mbj comparé à 2012, ajoute l'Opep, basée à Vienne. "Une large part de cette croissance devrait venir de Chine, suivie par le Moyen-Orient, d'autres pays d'Asie et de l'Amérique Latine", détaille le Cartel. La demande va continuer à reculer dans les pays riches de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), mais moins qu'en 2012. L'Opep a réitéré que son pronostic était soumis à un certains nombres de risques, le premier d'entre eux concernant l'Europe. "L'instabilité de l'euro pourrait conduire à une aggravation de la récession dans les pays méditerranéens", estime-t-il. Le cartel s'inquiète aussi d'un éventuel changement de la politique énergétique du Japon qui pourrait décider de ré-ouvrir certains réacteurs nucléaires mis en sommeil depuis l'accident de la centrale de Fukushima il y a deux ans.