Les Etats-Unis ont exigé mardi du régime iranien qu'il cesse "immédiatement" d'armer les insurgés contre les soldats américains en Irak, et ont mis en garde contre le danger d'un "holocauste nucléaire" si l'Iran se dotait de la bombe atomique. Le président George W. Bush a prévenu l'Iran qu'il agirait pour l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire, et pour protéger les soldats américains en Irak. Il a présenté l'Irak comme la première ligne de front pour la sécurité américaine contre les "extrémismes" sunnite d'Al-Qaïda et chiite du régime iranien, dans un discours destiné à défendre l'engagement en Irak à l'approche d'échéances cruciales pour la stratégie américaine. Il a accusé les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique iranienne, de financer et d'entraîner les "extrémistes" en Irak et de les approvisionner en armes, en particulier en engins explosifs perfectionnés, qui font des ravages dans les rangs américains. Le régime iranien doit cesser ces agissements et jusqu'à ce qu'il le fasse, je prendrai les mesures nécessaires pour protéger nos soldats", a-t-il dit devant une assemblée d'anciens combattants à Reno (Nevada, ouest). Les agissements iraniens doivent cesser "immédiatement", a dit la Maison Blanche dans un communiqué. C'est l'une des mises en demeure les plus vigoureuses lancées par les Etats-Unis à leur bête noire dans la région. M. Bush a aussi dénoncé les ambitions nucléaires iraniennes. Le régime iranien les proclame purement civiles. Au contraire, a dit M. Bush, "les efforts actifs de l'Iran pour acquérir la technologie qui pourrait mener à des armes nucléaires risquent de faire planer la menace d'un holocauste nucléaire au-dessus d'une région déjà connue pour l'instabilité et la violence qui y règnent". "Les agissements de l'Iran menace partout la sécurité des nations. C'est pourquoi les Etats-Unis rallient leurs amis et leurs alliés tout autour du monde pour isoler ce régime, et lui imposer des sanctions économiques. Nous ferons face à ce péril avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il dit. De son côté, l'Iran a rejeté mercredi les accusations formulées la veille par le président américain George Bush, selon lequel Téhéran contribue à l'instabilité en Irak. "(Les accusations américaines) sont fausses", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini, reprochant au président américain de répéter "encore et encore" les mêmes propos. Aussi, un groupe d'Iraniens, dont deux diplomates, ont été brièvement détenus à Bagdad dans la nuit de mardi à mercredi par les forces américaines, dans un nouveau signe de la tension croissante entre Washington et Téhéran sur le dossier irakien. Le groupe a été interpellé mardi soir par des soldats américains à l'hôtel Sheraton, dans le centre de Bagdad, et libéré mercredi matin et remis au bureau du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Selon des sources officielles irakienne et iranienne à Bagdad, les Iraniens étaient au nombre de sept, dont une femme, et travaillaient pour le ministère irakien de l'Electricité, mais, selon un communiqué militaire américain, ils étaient huit et deux d'entre eux avaient le statut diplomatique. Les militaires américains ont fouillé les chambres des Iraniens à l'hôtel Sheraton et ont confisqué un ordinateur personnel, des téléphones portables et une mallette contenant de l'argent, a indiqué le communiqué militaire américain.