Les risques de choc en provenance d'Europe sur l'économie américaine baissent en dépit de la crise chypriote, a estimé avant-hier un des dirigeants de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Dennis Lockhart. "Malgré le signal d'alarme récent à propos des banques à Chypre, je pense que la probabilité d'un choc en provenance d'Europe est moins forte aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a un an", a déclaré M. Lockhart dans un discours, selon le texte de cette allocution transmis à la presse. Pour lui, la situation économique des Etats-Unis continue de s'améliorer, mais à un rythme "modéré", qui justifie le maintien de la politique monétaire ultra-accommodante mise en œuvre par la Réserve fédérale. A ses yeux néanmoins, la poursuite du redressement économique du pays pourrait imposer à la Fed de mettre un terme à son programme exceptionnel de rachat d'actifs sur les marchés "d'ici à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine sans que cela n'amenuise l'élan" de la reprise. Depuis décembre, la Fed indique qu'elle maintiendra son taux directeur dans la fourchette de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis décembre 2008 "au moins tant que le taux de chômage restera au-dessus de 6,5%", si cela ne remet pas en cause son objectif d'inflation à moyen terme (2,0% sur un an). En plus de maintenir son taux directeur au plancher, la Fed injecte depuis le début de l'année des liquidités dans le circuit financier, au rythme de 85 milliards de dollars nets par mois, par le biais d'opérations de rachats de titres sur les marchés financiers, afin de maintenir une pression maximale sur l'ensemble des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme. La Réserve fédérale a pour mission d'assurer la stabilité des prix et le plein emploi, lequel correspond selon elle à un taux de chômage compris entre 5,2 et 6,0%, contre 7,7% à l'heure actuelle. Rebond des dépenses de construction en février (+1,2%) Les dépenses de construction ont rebondi en février sans toutefois effacer totalement leur forte chute de janvier, selon des chiffres publiés par le département du Commerce à Washington. Elles ont progressé de 1,2% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, indique le ministère, après avoir enregistré le mois précédent leur plus fort recul (-2,1%) depuis juillet 2011. Selon leur prévision médiane, les analystes s'attendaient à un rebond plus modeste et tablaient sur une progression de 0,9% en février. La hausse des sommes consacrées au BTP découle en premier lieu d'un retour dans le vert (+0,4%) des dépenses privées allouées à la construction hors logement qui avaient plongé en janvier de 5,9%. Selon le gouvernement, les dépenses du secteur privé destinées à la construction de logements ont elles aussi rebondi, gagnant 2,2% en février après avoir cédé -0,1% pendant le premier mois de l'année. Les dépenses publiques, dont le niveau de janvier a été nettement revu en hausse (+0,2% contre -1,0% initialement annoncé), ont accompagné le mouvement en accélérant leur progression (+0,9%). En glissement annuel, précise le ministère, les dépenses de construction ont augmenté de 7,9% en février. Sur l'ensemble de 2012, elles ont rebondi officiellement de 9,8%, un chiffre révisé à la baisse de 0,1 point de pourcentage, après cinq années consécutives de repli.
Rebond plus fort que prévu des commandes industrielles en février Les commandes reçues par les industries manufacturières aux Etats-Unis ont nettement rebondi en février, tirées par le secteur de l'aéronautique, selon des chiffres publiés à Washington par le département du Commerce. Elles ont augmenté de 3,0% par rapport à janvier, en données corrigées des variations saisonnières, indique le ministère, alors que la prévision médiane des analystes les donnait en hausse de 2,6% seulement. Cette progression a permis d'effacer leur recul du mois précédent, dont le ministère a revu l'ampleur en baisse de 1,0 point, à 1,0%. Le rebond de février a été tiré par les commandes à l'aviation civile: celles-ci ont presque doublé après avoir chuté de 23,8% en janvier, indiquent les chiffres du ministère. Le gouvernement a revu en baisse de 0,1 point, à 5,6%, son estimation de la hausse des commandes de biens durables de février qu'il avait publiée le 26 mars. En janvier, celles-ci avaient reculé officiellement de 3,7%. Selon les données gouvernementales, les commandes de biens non durables ont progressé pour le deuxième mois d'affilée en février, de 0,8% par rapport à janvier. Sur les deux premiers mois de l'année, l'ensemble des commandes à l'industrie a augmenté de 0,7% en glissement annuel, ajoute le ministère. Rebond des commandes de biens durables en février Les commandes de biens durables ont rebondi en février, effaçant leur chute du mois précédent, grâce aux industries de transport, selon des chiffres publiés à Washington. Les commandes de biens durables ont progressé de 5,7% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, indique le ministère, alors que la prévision médiane des analystes les donnait en hausse de 3,8% seulement. Le gouvernement a revu en baisse de 1,1 point sa dernière estimation de leur recul de janvier, le premier en six mois, à 3,8%. La hausse de février résulte officiellement d'un rebond des commandes passées aux industries de transport, en particulier dans le secteur de l'aéronautique, soumis à des fortes variations d'un mois sur l'autre. Les commandes à l'aviation civile ont ainsi presque doublé après avoir diminué d'un peu moins d'un quart en janvier, et celles d'automobiles ont progressé de 3,8%, près de cinq fois plus vite que le mois précédent, indiquent les données du gouvernement. Hors secteur des transports, l'indicateur du ministère a reculé pour la première fois en six mois, de 0,5%. La prévision médiane des analystes donnait une baisse un peu moins marquée, de 0,2%. Exception faite des commandes de défense, l'indicateur a connu en février sa hausse la plus forte depuis septembre (+4,5%), signe que les industries du pays pourraient commencer à ressentir durement le contrecoup des restrictions budgétaires qui touchent le Pentagone. En glissement annuel, indique le ministère, les commandes de biens durables ont progressé de 1,2% en février. Selon les chiffres officiels, les commandes de biens d'équipement hors défense et aviation ont baissé de 2,7% en rythme annualisé après avoir connu en janvier leur hausse la plus forte en plus de huit ans (6,7%). En glissement annuel, cet indicateur de l'investissement des entreprises dans leur outil de production a progressé officiellement de 0,7% sur les deux premiers mois de l'année. Rechute du moral des ménages en mars, Passant à 59,7 Le moral des ménages a rechuté en mars aux Etats-Unis après un léger mieux en février, selon l'indice de confiance des consommateurs américains publié par le Conference Board. L'indice a reculé de 8,3 points par rapport à février pour s'établir à 59,7, en données corrigées des variations saisonnières, alors que les analystes s'attendaient en moyenne à une baisse bien moins prononcée, à 66,9. Le chiffre de février a été révisé en baisse, à 68,0, alors que le Conference Board l'estimait le mois dernier à 69,6. Le recul de l'indice en mars est dû à un net recul de sa composante mesurant les attentes des consommateurs pour les six mois à venir, mais celle mesurant leur appréciation de la conjoncture présente a reculé elle aussi, indique le Conference Board dans un communiqué. "Le recul de la confiance des consommateurs, notamment en termes d'attentes, ressemble aux baisses (de l'indice) enregistrées en décembre et janvier", écrit cet institut spécialiste des enquêtes de conjoncture. "Les récentes coupes budgétaires automatiques ont créé de l'incertitude en termes de prévisions économiques et les consommateurs sont par conséquent moins confiants", ajoute le Conference Board. Après des mois de débat parlementaire, les Etats-Unis sont parvenus au tout début janvier à éviter la cure d'austérité forcée du mur budgétaire mais des coupes automatiques dans les dépenses de l'Etat fédéral, 85 milliards de dollars sur les sept prochains mois, sont entrées en vigueur début mars, faute d'accord entre l'administration Obama et l'opposition républicaine. Baisse des promesses de vente de logements en février Les promesses de vente de logements ont légèrement reculé en février après leur bond du mois de janvier, selon des chiffres publiés par l'Association nationale des agents immobiliers américaine (NAR). Elles ont baissé de 0,4% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, indique la NAR dans un communiqué, alors que la prévision médiane des analystes les donnait en hausse de 2,0%. L'Association a revu en baisse de 0,7 point, à 3,8% son estimation de la hausse des promesses de vente de janvier. A 105,2, son indicateur avait alors atteint son niveau le plus haut en près de trois ans, et la NAR précise qu'il affichait en février, à 104,8, son deuxième meilleur score depuis avril 2010. En glissement annuel, les promesses de vente de logements ont progressé pour le vingt-deuxième mois d'affilée, indiquent encore les données de la NAR. Selon son communiqué, le marché de l'immobilier résidentiel est actuellement limité par une pénurie de biens à vendre, et il faudrait que la construction de logements augmente de moitié pour pouvoir y mettre un terme. "Le volume des ventes de logements semble se stabiliser du fait de la pression sur le stock des biens disponibles, et le tassement de l'indice (des promesses de vente) signifie que le rythme des ventes ne devrait varier que très faiblement dans les deux ou trois mois qui viennent", estime la NAR. Baisse des ventes de maisons neuves plus forte que prévu en février Les ventes de maisons individuelles neuves ont chuté aux Etats-Unis en février sans effacer toutefois l'intégralité de leur hausse du mois précédent, où elles avaient touché un pic, selon des chiffres publiés à Washington par le département du Commerce. L'indicateur des ventes établi par le ministère a reculé de 4,6% par rapport à janvier, en données corrigées des variations saisonnières, pour s'établir à 411 000 transactions en rythme annualisé, alors que la prévision médiane des analystes le donnait à 426 000. Le ministère a revu en baisse de 2,5 points son estimation de la hausse de janvier, à 13,1%. Son indicateur a touché ce mois-là son niveau le plus élevé depuis le mois de septembre 2008. Selon les données du gouvernement, le prix moyen des transactions (en données brutes) a augmenté en février de 6,3% par rapport à janvier, et de 14,4% sur un an. Le stock des maisons à vendre à la fin du mois, qui avait touché en juillet et en août son niveau le plus faible depuis 1973 au moins (143 000) est remonté officiellement à 152 000 en février, son niveau le plus élevé depuis novembre 2011. Au rythme des ventes du mois, il faudrait un peu moins de quatre mois et demi pour en venir à bout, ce qui représente un des délais d'écoulement du stock les plus faibles depuis longtemps.