"Ce que la Turquie a fait en 20 ans pour se développer et atteindre une croissance forte en termes notamment d'exportations, nous sommes disposés pour que l'Algérie le fasse en 5 ans " a déclaré, mardi, M Erhan Karakoç, conseiller commercial adjoint à l'ambassade de la Turquie à Alger, en marge de la cérémonie de signature de deux joint-ventures algéro-turcs pour le lancement de deux unités industrielles de vêtement de ville (Béjaïa) et de bonneterie (Relizane) organisée par le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, sous la coprésidence de M Cherif Rahmani et de l'ambassadeur de la Turquie à Alger, Adnan Keçici et en présence des présidents de CNPA et CPA, MM Saïd Naït Abdelaziz et Boualem M'rakech. Le diplomate turc n'a pas manqué d'ajouter que ce que dispose l'Algérie aujourd'hui, la Turquie ne l'avait pas, dit-il, durant les années 80, mettant en évidence les potentialités énergétiques et la main-d'œuvre qualifiée algérienne capable de s'impliquer dans ce défi des exportations de produits de textile en l'espace de 5 ans. L'ambassadeur confirme, de son côté, le développement de la coopération bilatérale et la consolidation des relations de partenariats entre les deux pays qui vont s'investir et investir davantage, dit-il, dans divers secteurs et notamment celui de l'industrie. M. Rahmani a souligné l'importance de ces deux partenariats lancement de deux unités industrielles de vêtements de ville et de bonneterie dont 50 % de la production est destinée, dit-il, à l'exportation sous le logo commercial Mad In Algeria (MIA), et ce à partir de septembre prochain, démarrage de la production au niveau des deux usines. Création de 3000 emplois Le capital social de cette société SPA et de droit algérien est de I milliard de DA, soit 70 % pour le groupe algérien C &H et 30 % pour la société turque RINGELSAN. " Le partenariat pourrait se hisser au niveau de 51 et 49 % " explique Cherif rahmani qui annonce la création de 3 000 emplois plus le transfert du savoir turc vers l'Algérie. Les effectifs prévus sont de 1300 salariés dont 1 000 seront nouvellement recrutés au niveau de l'usine de Relizane. Quant au chiffre d'affaires, il est sera de 2,6 milliards de DA pour la première année, avant de connaître un volume croissant estimé à 5,2 milliards de DA à partir de la troisième année. L'usine qui prévoit 2300 salariés va créer 2000 nouveaux postes de travail, alors que son chiffre d'affaires sera de 3,4 milliards de DA durant la première année. Il sera porté à 5 milliards de DA à partir de la 3éme année. Le secteur turc de textile est considéré actuellement comme l'un des plus développés et performants dans le monde en termes de parts de marché et d'exportations, en dépit de la crise internationale et des exportations chinoises. " Il s'agit aussi pour nous de réhabiliter notre tissu industriel dans le secteur de textile dont les produits sont au-dessous de la gamme. Outre la création de l'emploi, ces deux unités vont permettre non seulement une substitution aux importations, mais aussi des entrées en devises hors hydrocarbures, soit la préparation de la période de l'après pétrole " a-t-il ajouté, expliquant l'importance de ces deux partenariats entre le Groupe Confection et Habillement (C & H) et la société turque RINGELSAN. Ainsi la première entreprise sera localisée à Béjaïa sur le site de la société l'Algérienne du Costume, " ALCOST " pour produire des costumes, vestes, pantalons, manteaux et autres effets d'habillement ; alors que la seconde localisée à Relizane sur le site de la société de bonneterie de Oued Mina, " BOOM " fabriquera des sous-vêtements, chaussettes, polo, vêtements de sport, et autres effets de bonneterie. Les investisseurs turcs sont ainsi bien présents en Algérie dans divers secteurs industriels y compris dans ceux de la métallurgie et de la construction. Il y a lieu de noter que les hommes d'affaires turcs sont souvent en Algérie depuis 2011 en vue de tisser des relations de partenariats et des échanges commerciaux avec leurs collègues algériens. Les responsables turcs affichent l'ambition d'atteindre les 10 milliards de dollars en ce qui concerne le montant des investissements directs turcs en Algérie au cours des cinq années à venir, contre un milliard de dollars actuellement. Plus de 146 sociétés turques opèrent à ce jour en Algérie.