Le pacte d'actionnaires a été signé jeudi lors d'une cérémonie au ministère de l'Industrie, de la PME-PMI et de la Promotion de l'investissement. Leur partenariat consiste en la création de deux entreprises mixtes dans le textile selon la formule 49-51%, avec un capital de un milliard DA chacune, que la partie algérienne finance à 70% et la partie turque à 30%. La première entreprise, spécialisée dans la confection des vêtements de ville et techniques, occupera le site de la société l'Algérienne du costume (Alcost) à Béjaia tandis que la seconde, versée dans la bonneterie, les sous-vêtements et les articles de sport, sera localisée sur le site de la société de bonneterie de Oued Mina, à Relizane. Fennec, c'est la marque que porteront les articles confectionnés dont 50% seront écoulés sur le marché national avec des prix très abordables. « Les 50% restants seront exportés vers l'Europe. Car il ne s'agit pas seulement de substituer la production à l'importation. D'où des programmes de production de qualité, répondant aux standards internationaux », assure le ministre de l'Industrie, de la PME-PMI et de la Promotion de l'investissement, Cherif Rahmani. Toutefois, précise l'ambassadeur de la Turquie en Algérie, Adnan Keçici, les articles de marque Fennec destinés à l'exportation porteront les deux drapeaux, algérien et turc. « Il peut paraître utopique de mettre sur le marché des vêtements Made in Algeria à partir de septembre. Mais c'est à travers ce genre de partenariat que la Turquie a construit son industrie dans le textile. Dans les années 80, l'Algérie avait une réputation dans le domaine que la Turquie n'arrivait pas encore à atteindre. Mais grâce à des partenariats avec les Allemands notamment, nous avons pu bâtir une industrie solide en l'espace de 20 ans. L'Algérie n'a pas besoin d'autant de temps car elle dispose déjà de l'énergie et d'une main-d'œuvre qualifiée », estime Erhan Karakoç, conseiller commercial adjoint à l'ambassade de la Turquie. Ce partenariat permettra de créer 3.000 emplois. « Les Turcs occuperont 18 emplois seulement sur les 3.000. En fait, ils assureront l'encadrement technique et s'occuperont de la formation des personnels », indique Amar Saïdani, président du groupe C&H. Des formations dans le modélisme et le stylisme notamment, souligne le ministre, avec l'introduction de produits innovants. Mais pourquoi les Turcs ? Réponse du ministre : « Les Turcs détiennent avec les Chinois la plus grande part du marché mondial de textile après l'effondrement du marché européen ». « C'est un projet très ambitieux », conclut le président du groupe C&H. L'entreprise mixte de Béjaia ambitionne, en effet, d'atteindre un chiffre d'affaires de 2,6 milliards DA la première année et 5,2 milliards DA à partir de la troisième année tandis que l'entreprise de Relizane espère atteindre les 3,4 milliards DA la première année et 5 milliards DA à partir de la troisième année.