Le prix du pétrole coté à New York a de nouveau terminé la semaine en nette hausse avant-hier, vivifié par l'annonce d'une baisse inattendue du chômage aux Etats-Unis en avril qui rassurait le marché sur les perspectives de consommation de brut dans le pays. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin a grimpé de 1,62 dollar pour s'établir à 95,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), se hissant au-dessus de la barre des 95 dollars pour la première fois depuis un mois. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 104,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,34 dollar par rapport à la clôture de la veille. Le cours de l'or noir avait déjà bondi la veille de près de 3 dollars, à Londres comme à New York, grâce à la décision de la Banque centrale européenne (BCE) d'abaisser son principal taux directeur et à la baisse des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis. Et avant-hier, la publication du rapport mensuel officiel sur l'emploi en avril a déclenché une brusque poussée des marchés des actions et éveillé plus généralement l'appétit pour les actifs jugés risqués comme les matières premières, a remarqué Tim Evans, de Citi. Selon le département du Travail, le taux de chômage officiel a encore reculé de 0,1 point le mois dernier pour s'établir à 7,5%, son plus bas niveau depuis décembre 2008. Dans le même temps, le solde net des créations d'emploi s'est affiché à 165 000, dépassant les prévisions du marché. Les autorités ont de plus revu à la hausse de nombres d'emplois créés en février et en mars. Ces chiffres traduisent le fait que l'économie américaine n'est pas en aussi mauvaise passe qu'on le pensait en ce début de deuxième trimestre, alors que beaucoup redoutaient les conséquences des coupes budgétaires imposées au pays depuis début mars, a remarqué Bart Melek de TD Securities. Cette bonne nouvelle rassérénait les investisseurs sur les perspectives de demande énergétique dans le pays. La publication plus tard, en cours de séance, d'indicateurs plus maussades sur l'économie américaine, n'a pas freiné l'enthousiasme des investisseurs. Les autorités américaines ont pourtant indiqué que les commandes reçues par les industries manufacturières aux Etats-Unis avaient nettement chuté en mars et surtout que l'activité avait continué de ralentir dans les services aux Etats-Unis en avril. Mais le bond des cours du baril a aussi été aidé par un accès de faiblesse de la monnaie américaine en cours de séance, qui a favorisé les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. Cette progression se produit alors que les fondamentaux physiques du marché ne sont pas très bons, a remarqué M. Evans. Les stocks de pétrole ont grimpé la semaine dernière à leur plus haut depuis 1981 et malgré les progrès économiques, la demande pour les produits transformés reste faible, a-t-il noté. En Asie, le pétrole se repliait légèrement, avant-hier dans les échanges matinaux, après la flambée des cours la veille à New York, portés par l'annonce de l'abaissement du principal taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) et par une baisse des inscriptions au chômage aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin cédait 17 cents, à 93,82 dollars, après avoir gagné près de 3 dollars la veille sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) sans que, pour autant, les fondamentaux du marché aient changé, à savoir une demande en berne et une offre abondante, notent les courtiers. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin également abandonnait 16 cents, à 102,69 dollars, après avoir lui aussi bondi de près de 3 dollars jeudi à Londres. Le fléchissement des prix de l'or noir en Asie, avant-hier matin, est dû à des "prises de bénéfices avant le week-end", les investisseurs se hâtant d'engranger toute plus-value dans un marché qui reste volatil, selon Ker Chung Yang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. Comme attendu par les investisseurs, la BCE a décidé d'abaisser son principal taux directeur, baromètre du coût du crédit en zone euro, à 0,5%, un nouveau plus bas historique, sur fond de marasme économique persistant en zone euro.