Les ventes au détail aux Etats-Unis ont poursuivi leur rebond en mai, dépassant nettement les attentes des analystes, selon des chiffres publiés, avant-hier, à Washington par le département du Commerce. L'indice des ventes des détaillants et des restaurants établi par le ministère a gagné 0,6% par rapport à avril, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrés, alors que la prévision médiane des analystes tablait sur une hausse plus modeste (+0,3%). En avril, ces ventes n'avaient progressé que de 0,1% après avoir reculé de -0,3% en mars. En mai, l'indice, qui n'est pas corrigé des variations de prix, a été principalement porté par une nette progression des ventes de voitures (+1,8%), sa plus forte depuis novembre pour un secteur soumis à de fortes fluctuations. Exception faite de l'automobile, les ventes au détail n'ont gagné que 0,3%, selon les données officielles. Au total, sept des 13 composantes de l'indice ont augmenté en mai, notamment les ventes des matériaux de construction et des équipements de jardin (+0,9%) et les ventes alimentaires et de boissons (+0,7%). La hausse de l'indice a toutefois été freinée par la baisse des ventes aux pompes à essence (-0,2%) et surtout des mobiliers d'aménagement (-0,8%). Sur un an, le gouvernement indique d'autre part que les ventes au détail ont progressé de 4,3% en mai. Les chiffres des ventes de détail donnent une première idée de l'évolution des dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique américaine. Elles ne fournissent néanmoins qu'une information très partielle dans la mesure où les Américains consomment surtout des services. Consommateurs plus confiants Ce rebond global des ventes au détail en mai est un bon signe pour la consommation, moteur traditionnel de la croissance américaine, et a été salué par les analystes. "Les consommateurs deviennent plus confiants. Les perspectives du marché du travail se sont améliorées et les consommateurs sont considérablement plus optimistes", affirme-t-on chez IHS. Même en faisant exception de l'automobile, les ventes au détail ont progressé modestement de 0,3% et "restent plus robustes que ce que l'on attendait", reconnaît pour sa part Peter Newland, de Barclays. Pour Joel Naroff, économiste indépendant, "le maintien de ce niveau de dépenses dépend du marché du travail et la baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage suggère que les choses commencent à aller mieux". A cela s'est ajouté un rebond pour avril des stocks des entreprises manufacturières et de distribution (0,3%), un chiffre qui compte pour la détermination du produit intérieur brut. Alors que mardi et mercredi prochains, le Comité de politique monétaire de la Réserve Fédérale (Fed) se réunit pour décider ou non de poursuivre en l'état sa politique ultra-accommodante, "ces robustes ventes au détail pourraient donner davantage de raisons à la Fed pour réduire le volume de son assouplissement monétaire", a estimé Zachary Griffiths, économiste chez Wells Fargo. En plus de maintenir son taux directeur proche de zéro, la Fed dépense 85 milliards de dollars par mois en bons du Trésor et titres adossés à des actifs immobiliers pour soutenir la croissance. Son président Ben Bernanke a indiqué fin mai qu'un ralentissement de ces injections financières pourrait intervenir "au cours des prochaines réunions". Cette légère embellie des ventes au détail a été toutefois tempérée par une nouvelle baisse des prix des produits importés en mai pour le troisième mois consécutif (-0,6%), reflétant la baisse des prix pétroliers. "Cela démontre qu'on importe encore des tensions déflationnistes", notait Steven Ricchiuto de Mizuho USA.
Moins de chômeurs Les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé pour la troisième semaine consécutive aux Etats-Unis pendant la première semaine de juin, selon des chiffres publiés à Washington par le département du Travail. Le ministère a recensé le dépôt de 334 000 demandes hebdomadaires d'allocations chômage pour la semaine close le 8 juin, 12 000 de moins (-3,4%) que la semaine précédente en données corrigées des variations saisonnières. Ce chiffre est en dessous de la prévision médiane des analystes qui était de 345 000, quasi stables par rapport à la semaine d'avant. Pour la semaine achevée le 1er juin, le nombre de nouvelles inscriptions a été confirmé à 346.000 en recul de 3% sur la semaine précédente. En moyenne sur un mois, le nombre de nouveaux chômeurs s'établit à 345 250, un recul de 2% par rapport au calcul fait sur un mois jusqu'au 1er juin. En mai, le taux de chômage aux Etats-Unis se situait à 7,6%.
Rebond des stocks dans l'industrie et la distribution Les stocks des entreprises manufacturières et de distribution ont rebondi en avril après leur recul du mois précédent, selon des chiffres publiés à Washington par le département du Commerce. La valeur des marchandises en magasins dans ces entreprises a progressé de 0,3% par rapport à mars, en données corrigées des variations saisonnières, dépassant légèrement la prévision médiane des analystes qui tablait sur une hausse de 0,2%. En mars, les stocks avaient reculé de -0,1%, a indiqué le gouvernement alors qu'il avait d'abord annoncé une stabilisation de l'indice ce mois-là. Sur un an, la hausse des stocks en avril s'élève à +4,2%, d'après les données officielles. Le ministère indique d'autre part, que les ventes des entreprises manufacturières et de distribution ont reculé à nouveau en avril, de -0,1%, par rapport au mois précédent. En glissement annuel, précise le gouvernement, les ventes ont toutefois augmenté de 1,5% en avril.
Prix des produits importés en baisse Les prix des produits importés aux Etats-Unis ont poursuivi leur baisse en mai pour le troisième mois consécutif, selon des chiffres publiés à Washington par le département du Travail. Ils se sont repliés de 0,6% par rapport à avril, indique le ministère qui a revu à la baisse à -0,7% son estimation du recul enregistré le mois précédent. La baisse du mois de mai a été principalement tirée par un recul des prix du carburant (-1,9%) après un déclin encore plus prononcé le mois précédent (-2,5%). Les prix des autres produits sont aussi en retrait à -0,3%, après un recul de 0,2% en avril. En glissement annuel, les prix des produits importés aux Etats-Unis sont en recul de 1,9%. Le ministère note qu'ils n'ont plus augmenté depuis avril 2012. Le ministère indique d'autre part que les prix des produits exportés par les Etats-Unis ont suivi une trajectoire similaire. Ils ont eux aussi baissé en mai (-0,5%). C'est la première fois depuis la fin de 2008 que les prix à l'exportation sont en retrait trois mois d'affilée. En glissement annuel, ils se sont également affichés en recul (-0,9%).