Un spectacle musical à la croisée des chemins entre le diwan et le Ghiwane marocain a été animé, mercredi à Béchar, par le groupe "Essed" de Kenadsa (Wilaya de Béchar) devant un public venu en masse. Invité de la septième édition du Festival national culturel de musique diwane qui se tient à Béchar depuis vendredi, la troupe Essed s'est imposé par son succès auprès du public béchari comme une réelle tradition de cet événement qui la convie systématiquement à se produire sur scène depuis la création du festival. Pas moins de huit mille personnes se sont déplacées mercredi soir au stade En Nasr dont beaucoup ont fait le déplacement pour ce qu'ils dénomment "le coeur du festival", une troupe qui active depuis plus de 20 ans dans le même genre que celui du groupe marocain "Lemchaheb" très apprécié dans la Saoura. Généralement impossible durant le festival, le public de Béchar a, pour la première fois, exprimé pleinement sa satisfaction et son admiration pour ce groupe local qui a provoqué une liesse populaire impressionnante. Le manque de manifestations culturelles d'envergure dans la wilaya faisant que ce festival soit l'une des rares occasions pour ce public, majoritairement très jeune, de danser, de s'exprimer et d'interagir avec la musique. Selon des habitués du festival, le répertoire poétique d'"Essed" séduit par "l'honnêteté de ses textes proche du quotidien de la population" et par le "brassage musical présenté sur scène" qui réussit à transporter son public tout en gardant un regard sur le patrimoine de la région. Avec des instruments tirés du diwan (gumbri et karkabou), un mandole électrifié, une batterie et des tumbas, le groupe "Essed" offre un style musical particulier qui remporte un franc succès dans le pays. En ouverture du spectacle trois troupes venues de Ouargla, Mostaganem et Béchar se sont succédé sur scène. "Ness el Wahat" de Ouargla, avait marqué son passage sur scène par la grande authenticité de son spectacle qui se base sur le gumbri et le ganga (tambour) en même temps, contrairement aux autres troupes. La troupe comptait aussi parmi ses membres un jeune garçon de six ans qui a suivi ses aînés à la perfection même lors des chorégraphies. La même spécificité se décèle chez "Ahle Diwan Ed Dahra" de Mostaganem qui compte aussi un jeune élément qui a exécuté un Koyo " effréné sous la direction du Mâallem Djilali, fils du Mâallem Mejdoub qui a formé plusieurs disciples aujourd'hui reconnus. "Djil Diwan Kandoussi" de Kenadsa (Béchar) s'est lui aussi basé sur l'aspect spectaculaire de son "Koyo" exécuté par quatre danseurs mais la manque de maîtrise flagrant des bradj interprétés a gâché le charme du spectacle. Le septième Festival culturel national de musique diwane qui a rassemblé 15 troupes en compétition dont plusieurs mâalmine de différentes régions du pays, prendra fin jeudi soir après la remise des prix et un concert du groupe "Gâada Diwan Bechar" très attendu par le public.