Le documentaire "Palme", première œuvre cinématographique dédiée au parcours, à la vision et à l'engagement politique de l'ancien Premier ministre suédois, Olof Palme, assassiné en 1986, de la réalisatrice suédoise Kristina Lindstrom, a été présenté lundi à Alger. Basé sur des témoignages de la famille et de l'entourage du défunt ce documentaire sorti en 2012 a été projeté devant un public nombreux venu suivre les journées du film européen à la salle de la filmathèque Mohamed Zinet. Grace à des images d'archives de la famille Palme la journaliste et scénariste a réussit à reconstituer l'enfance et l'éducation de cet homme qui a marqué la vie politique et les médias en suède même 28 ans après sa disparition tragique. Ce documentaire d'une durée de 103 mn, revient en image sur l'ascension fulgurante du jeune Olof Palme au sein du parti social-démocrate suédois qui le mènera à la direction du secrétariat du premier ministre Tage Erlander qui le nommera ministre, l'un des plus jeunes au monde. Par la suite, il a également dirigé le parti de 1968 jusqu'à sa mort et a aussi été élu premier ministre de 1969 à 1976 et entre 1982 et 1986, une période pendant laquelle il a entamé des réformes profonde de la politique intérieur suédoise favorisant grandement l'éducation, la santé, le logement et la sécurité sociale. Palme a aussi mené une politique internationale courageuse et passionnée notamment contre la guerre du Viêt-Nam, l'apartheid et la prolifération des armes nucléaires. Des positions qui ont provoqué la rupture des relations diplomatiques entre la Suède et les Etats-Unis pour avoir participé personnellement, en tant que ministre, à une manifestation d'opposants à la guerre du Viêt-Nam. Ce documentaire montre aussi un homme politique très à l'aise et honnête avec les médias, qui a soutenu les causes de libération du colonialisme et qui n'a jamais affiché de tolérance envers l'apartheid et toutes les formes de violence. Très controversé, Olof Palme était aussi l'un des rares hommes politiques occidentaux à effectuer une visite officielle à Cuba, à prendre part à des manifestations populaires ou à accueillir Yasser Arafat alors président de l'Organisation de libération de la Palestine. Olof Palme est mort assassiné le 28 février 1986 dans une rue de Stockholm, alors qu'il rentrait à son domicile, sans escorte de protection, après être allé au cinéma avec son épouse. Interrogé auparavant sur le souvenir qu'il voudrait que les gens gardent de lui, le leader emblématique des sociaux-démocrates suédois a souhaité juste pourvoir être celui qui a travaillé pour que les suédois aient la vie la plus digne et décente possible. "Die Lebenden" ,un film pour explorer les mémoires de la seconde guerre mondiale Par ailleurs, la fiction "Die Lebenden" (Les vivants), voyage de la génération actuelle dans les mémoires de la seconde guerre mondiale, de la réalisatrice autrichienne Barbara Albert, a été projeté dimanche au public d'Alger. D'une durée de 112 min, ce long métrage a été présenté parmi les films programmés aux Journées du film européen organisés à la filmathèque Mohamed Zinet de Ryad el Feth. A travers l'histoire de la jeune Allemande "Sita", qui mène une expédition dans le douloureux passé de sa famille, ce film sorti en 2012 renvoie à des douleurs partagées par des milliers de familles à travers toute l'Europe après la seconde guerre mondiale. Evoluant dans l'univers de la télé réalité, la jeune fille s'intéresse au passé de sa famille originaire de Roumanie après avoir découvert pas hasard des photos de son grand-père en uniforme d'officier nazi alors qu'elle ignorait cette partie de l'histoire de sa famille. "Sita" entame alors un périple à travers les villes où a vécu sa famille, les centres d'archives et les bibliothèques tout en ayant beaucoup de mal a accepter cette réalité sur laquelle elle essaye aussi d'interroger son grand-père à qui la mémoire fait défaut. La jeune femme se retrouve en partie coupable des crimes commis par son grand-père, un sentiment qui grandit devant le fait qu'elle soit la seule à chercher un soldat nazi dans un univers où la majorité des recherches se concentrent sur les victimes. Après le décès du grand-père, la jeune femme obtient des témoignages filmés de ce dernier qui revient, sans aucun remord, sur ce qu'il a fait et vu dans les camps de concentration, des témoignages qui nourrissent la culpabilité de la jeune femme et sa colère. Seconde étape du film qui vante le travail de mémoire et l'espoir, le dialogue familiale et l'acceptation de la réalité, pour cela "Sita" et son père reviennent dans un centre de concentration et arrivent a avoué aux parents des déportés qu'ils sont descendants d'un officier nazi. Réalisatrice, scénariste, productrice et actrice, Barbara Albert revient, comme beaucoup d'autres réalisateurs, sur les plaies de la seconde guerre mondiale mais à travers un angle qui cherche plus à susciter l'intérêt d'une génération qui n'a rien vécu de la guerre ni des premières années de l'après-guerre et qui en ignore les réalités. Inaugurées jeudi, les Journées du film européen se poursuivront jusqu'au 1er février à la salle de la filmathèque Mohamed Zinet avec la projection d'une vingtaine de films récents et pour la plupart jamais projetés en Algérie.