La hausse de l'euro face au dollar a de mauvaises répercutions sur l'économie algérienne, du fait que nos importations sont essentiellement facturées en euros. Avec une facture d'importation estimée à 20 milliards de dollars, et une économie non diversifiée, le consommateur algérien ressentira les effets de la dégringolade du dollar face à l'euro si cette situation dure. L'expert financier, M. El Hachemi Syar, a clarifié hier sur les ondes de la radio Chaîne III la situation de l'économie nationale face à la hausse de l'euro. Il estime que "lorsque la baisse du dollar intervient, c'est notre pouvoir d'achat qui diminue et lorsque l'euro augmente, ce sont nos importations qui deviennent très chères". Cette situation est, selon lui, le résultat de notre économie qui n'est pas diversifiée. Cependant, il a souligné que "la diversification des sources de revenus en dehors du dollar est devenue un enjeu stratégique pour l'économie algérienne". Entre-temps, M. El Hachemi Syar estime qu'il faudra diversifier les importations de l'Algérie, en favorisant les importations des pays dont les monnaies sont indexées sur le dollar. Un euro fort n'est pas en faveur de notre économie qui dépend entièrement des hydrocarbures et des importations en provenance de l'Europe. L'Algérie vend en effet ses hydrocarbures en dollars et achète plus de la moitié de ses besoins de la zone euro. Plus de 55% de nos importations proviennent des pays de l'Union européenne. La France est notre premier fournisseur, avec une part de marché de 20%. "Il faut absolument accélérer la diversification des partenaires commerciaux, vers les zones dollar, pour ne pas dépendre d'une seule zone monétique", soutiennent les différents opérateurs économiques en Algérie. Par ailleurs, l'expert financier s'est prononcé sur la manne financière que possède l'Algérie en ce moment ; il a annoncé que pour garantir un rendement acceptable, les réserves de change doivent obéir à trois facteurs, à savoir, la sécurité de déplacement, la liquidité de déplacement et le rendement."C'est en fonction de cela que les réserves doivent être placées et il faudrait qu'elles assurent un rendement acceptable", a-t-il annoncé. La baisse du billet vert par rapport à l'euro est due en partie à la décision de la réserve fédérale américaine (Fed) de baisser d'un demi-point son taux directeur à 4.75%. A terme, l'euro fort aura des conséquences néfastes. Il inquiète certains responsables européens et devrait aussi inquiéter les autorités algériennes. Les prix des produits importés en Algérie augmenteront, ce qui alourdira encore le pouvoir d'achat des citoyens. Les médicaments, les voitures, les biens d'équipements, les produits agricoles et d'autres matières premières et même le savoir-faire seront inévitablement plus chers. En baissant, le billet vert entraîne dans sa chute le dinar. Actuellement, un euro vaut pratiquement 100 dinars dans les banques. Sur le marché parallèle, la monnaie européenne est cédée à près de 110 dinars. Cette situation pousse les opérateurs privés à accélérer la recherche de nouveaux marchés, en dehors de la zone euro, comme l'Asie et l'Amérique latine.