Le Yémen sera transformé en un Etat fédéral regroupant six provinces, dans le cadre d'un vaste dialogue national sur la transition politique dans ce pays de la Péninsule arabique, a annoncé avant hier la presse officielle. Il s'agira de quatre provinces dans le Nord et de deux dans le Sud, a précisé l'agence selon laquelle cette décision a été prise par une commission chargée du découpage du pays, présidée par le chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi. Selon l'agence, les six provinces sont: Hadramout et Aden dans le Sud, Saba, Janad, Azal et Tahama dans le Nord. Ce découpage ne répond pas aux attentes des délégués sudistes au dialogue national, qui voulaient un Etat fédéral formé de deux provinces, reprenant une configuration des deux Yémens avant leur unification en 1990. Les régions contrôlées par les rebelles zaïdites chiites d'Ansrullah, dont leur fief Saada, font partie de la province d'Azal. Celle-ci, dont le chef-lieu est Sanaa, inclut aussi Omran et Dhamar. La province du Hadramout, dont le chef-lieu est Moukalla, comprend Hadramout, Mahara, Chabwa et Socotra, et celle d'Aden est formée d'Aden, Abyane, Lahj et Dhaleh. Janad inclut Taëz e Ibb, Tahama englobe Hodeida, Rima, Mahawit et Hajja alors que Saba contrôlera Jouf, Marib et Baïda. La capitale, Sanaa, est une ville fédérale qui ne dépend de l'autorité d'aucune province et elle aura dans la Constitution un statut spécial pour garantir sa neutralité et son indépendance, a souligné la commission. Pour sa part, Aden, capitale de l'ancien Yémen du Sud, est présentée par la commission comme une ville administrative et économique ayant un statut spécial. Le découpage sera inclus dans la future Constitution, qui devrait être élaborée dans un délai d'un an, et sur la base de laquelle se tiendront des élections générales, selon les conclusions du dialogue national. Parrainé par l'ONU et les monarchies arabes du Golfe, ce dialogue était l'une des clés de voûte de l'accord politique qui avait permis au président Hadi de succéder en 2013 à Ali Abdallah Saleh dont le pouvoir avait été contesté dans la rue pendant un an. La décentralisation vise à répondre aux revendications d'autonomie des Sudistes et sera accompagnée par un programme de compensations pour les habitants de cette partie du pays qui se sont soulevés contre ce qu'ils considèrent une politique de discrimination du Nord.