Le pétrole new-yorkais a clôturé avant-hier au-dessus des 100 dollars pour la première fois de l'année, dans un marché prudent avant une intervention de la présidente de la Réserve fédérale et anticipant un recul des réserves de brut à Cushing. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars s'est adjugé 18 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 100,06 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 108,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 94 cents par rapport à la clôture de vendredi. La plupart des investisseurs s'attendent à une nouvelle forte baisse des stocks à Cushing, a souligné James Williams, de WTRG Economics. Les réserves d'or noir de ce terminal, qui servent de référence aux prix du WTI, avaient gonflé à des niveaux record l'an dernier, pesant sur les cours du pétrole américain. Mais la mise en route en janvier de la partie sud de l'oléoduc Keystone a permis de décongestionner Cushing en acheminant beaucoup plus de brut jusqu'aux raffineries du golfe du Mexique. Cela devrait progressivement permettre au prix du WTI de se rapprocher de celui du Brent, coté à Londres, a commenté James Williams. La hausse des prix est toutefois restée limitée car la prudence reste de mise à la veille de la première intervention publique de Janet Yellen, la nouvelle présidente de la Fed, depuis son intronisation officielle le 3 février. Le rapport mensuel sur l'emploi vendredi a montré une baisse du taux de chômage mais aussi un faible niveau des créations d'emplois, a rappelé Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. L'économie semble se stabiliser mais la demande en énergie ne va pas être aussi robuste qu'on l'aimerait. Aussi le marché va(-t-il) scruter ce que Janet Yellen va dire demain, si elle va ou non suggérer un nouveau fléchissement de la politique monétaire actuelle de la Fed, ce qui signifie de l'argent facile pour un peu plus longtemps, a-t-il ajouté. Ces mesures bénéficient en général aux investissements dans les matières premières. Les investisseurs surveillent aussi l'évolution de la situation en Libye où, selon Matt Smith de la note d'information pétrolière The daily distillation, la production est revenue à 600 000 barils par jour après les problèmes intervenus la semaine dernière sur un oléoduc dans l'ouest du pays. La production et l'exportation de brut en Libye sont fortement perturbées depuis juillet en raison de divers mouvements de grèves et de protestations. Ces mouvements avaient fait chuter la production de brut à 250 000 barils par jour fin 2013, contre 1,5 million de barils par jour en temps normal, mais s'étaient calmés depuis, permettant un rebond des activités d'extraction. La perspective d'une offre plus abondante en provenance de Libye pèse plus fortement sur les cours du Brent, plus directement concurrencé par l'or noir nord-africain que le WTI. En Asie, les cours du pétrole étaient mitigés dans les échanges matinaux, tiraillés entre un rapport mensuel sur l'emploi américain en demi-teinte et l'approche d'une tempête aux Etats-Unis qui dope la demande de fioul de chauffage. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars gagnait 13 cents à 100,01 dollars US, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance reculait de 25 cents à 109,32 dollars.