La récente annonce concernant la création d'une agence de cotation des PME-PMI, en l'absence d'une Bourse, semble quelque peu manquer d'arguments. Cette interrogation a été éclaircie hier sur les ondes de la Chaîne de la Radio nationale par M. Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'Abef. Il a expliqué que les instruments d'évaluation de financement des entreprises, sont en cours. "De plus en plus de PME se présentent auprès de nos banques. Les chiffres ont dépassé pour la période de 2000 à 2007 plus de 92 000 PME-PMI qui se sont présentées aux banques et qui ont bénéficié de crédits qui dépassent les 400 milliards de dinars". La taille de ce marché du crédit exige des instruments d'évaluation. Et parmi ces instruments, il y a d'après M. Benkhalfa la cotation des entreprises, c'est-à-dire le rating. "A défaut d'une valeur qui dépasse le marché boursier ou d'un marché de cotation, les entreprises peuvent progressivement avoir une notation d'une structure qui est neutre, qui est crédible, qui travaille sur la base d'instruments fiables et qui est dans le paysage générale des entreprises et qui va donner une valeur opposable aussi bien aux clients, aux fournisseurs qu'aux banques". Le système de cotation est connu dans la place mondiale mais, ajoute M. Benkhalfa, sur le plan interne, ce système permettra le jour de sa mise en place, aux entreprises d'avoir une valeur qui leur permettra aussi de faire valoir et non seulement de l'utiliser à l'égard de leurs partenaires, mais surtout à l'égard de leurs banquiers. Sur ce même sujet, il note que ce maillon a fait l'objet d'une étude conjointe par le ministère de la PME et de l'Artisanat et par l'Union européenne. "La communauté bancaire est partie prenante dans ce système de cotation. Et nous sommes pour sa mise en œuvre dans les délais les plus proches", dit-il encore. Evoquant la crédibilisation des PME, M. Benkhalfa souligne que"c'est une fiabilisation des financement. Actuellement 80% de nos portefeuilles sont destinés aux entreprises, notamment aux PME-PMI". Il fera savoir que le premier semestre de l'année s'est terminé avec plus de 2 000 milliards de dinars en crédits à l'économie octroyés par les banques. "Sur ce montant, il y a plus de 1 800 milliards de dinars qui sont destinés aux entreprises, à toutes les entreprises, les grandes, les petites, les moyennes, micro-entreprises dont le nombre dépasse les 81 000 et qui ont crée plus de 204 000 emplois direct", ajoutant qu'actuellement, les grandes banques sont des banques d'entreprises. "L'entreprise est au cœur des portefeuilles. Et c'est dans cet esprit que tous les travaux de modernisation qui visent à viabiliser, le financement de ces entreprises en amont et en aval par une politique de recouvrement active, il y a des instruments qui se mettent en place, suivi des filières et des secteurs pour voir quels sont les secteurs et les filières qui sont plus attractifs que d'autres. Il y a même le système qui consiste à noter les facteurs de risque. Tous ces instruments, visent à fiabiliser les projets quand ils arrivent aux banques et à diminuer les risques". D'après lui ce sont des risques très forts, "les risques d'entreprise dans le pays sont encore élevés parce que le marché est en cours de restructuration. Et pour cela, il faut non seulement pousser les entreprises à aller vers les secteurs porteurs et vers les activités porteuses mais aussi veiller à ce que les banques dans la prise de risque soient entourées de toutes les précautions, pas seulement les nouvelles entreprises mais aussi les entreprises qui sont actuellement dans leur portefeuille et qui évoluent dans un marché en cours de restructuration". En matière de filières plus attractives et au regard de l'absence d'un fichier national des PME-PMI, M. Benkhalfa dira qu'"il y a beaucoup de tentatives aussi bien au niveau du ministère de la PME-PMI qu'au niveau du Conseil national consultatif de la PME-PMI ; mais il ne s'agit pas simplement de mettre en place un fichier, il s'agit de faire en sorte que les entreprises qui sont sur le marché, trouvent dans leur environnement les moyens qui leur permettent d'accéder aux structures de soutien permettant de prendre les bons choix, les bons créneaux, les bonnes idées et qui leur permettent aussi d'avoir une valeur sur le marché". A cet effet, il avertit que nous ne sommes pas dans une "économie d'offre, c'est l'âge de l'économie de demande. Une économie qui est concurrentielle. Les PME-PMI algériennes sont plus menacées que celles des économies fermées. Nous sommes une économie ouverte". Il explique que dans ce cadre, il ne s'agit pas de mettre en place des fichiers mais de faire en sorte que les structures de soutien à l'entreprise soient actives et puissent accompagner l'entreprise pour la rendre banquable et que lorsqu'elle se présente devant son banquier que ses projets soient viables.