La start-up américaine de transport Uber, dont l'application permet de louer un véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC), a annoncé avant-hier avoir levé 1,2 milliard de dollars, ce qui la valorise à 17 milliards de dollars. A titre de comparaison le titre de microblogs Twitter pesait 19,48 milliards de dollars avant-hier en Bourse. La valorisation de Uber, qui n'est pas coté en Bourse, pourrait encore grimper puisque l'entreprise, fondée par deux trentenaires de la Silicon Valley, Travis Kalanick et Garrett Camp, envisage un nouveau tour de table de 200 millions de dollars, indique-t-elle dans un communiqué. Créée en 2009 à San Francisco, Uber est connue pour ce service de location, pensé comme une alternative aux taxis classiques. Il passe par une application mobile qui, par un système basé sur la géolocalisation, vous trouve en quelques minutes un véhicule (service de limousine ou voiture de particulier), souvent propriété d'une société de transport en contrat avec Uber, dans plus de 70 villes de 36 pays. La société se finance en encaissant une commission sur le prix de la course. Nous sommes très heureux d'avoir des investisseurs institutionnels de premier rang comme des fonds d'investissements, des fonds spéculatifs et des sociétés de capital investissement, indique le communiqué de la startup. Ont pris part à ce tour de table les fonds BlackRock, Fidelity Investments et Wellington Management, ce qui donne une allure de Who's Who à l'actionnariat de la startup: avant cette levée d'argent frais, Uber comptait déjà comme actionnaires le géant de l'internet Google, via son fonds Google Ventures, la prestigieuse banque d'affaires Goldman Sachs ou encore Jeff Bezos, le patron du mastodonte de l'e-commerce Amazon. Cette levée de fonds tombe au moment où Uber, qui s'attaque au secteur très réglementé des taxis, se retrouve au cœur de plusieurs polémiques. La ville de New York par exemple, s'est opposée à l'utilisation par les taxis de l'application d'Uber à cause notamment de son système de tarification, qui ne correspond pas au prix fixé par le compteur obligatoire dans ces véhicules. En Europe, c'est le service de covoiturage urbain d'Uber avec des voitures de particuliers qui fait polémique. Des recours ont été déposés dans plusieurs pays. Uber personnifie là aussi la concurrence déloyale des VTC pour les fédérations de taxi, qui ont appelé à une journée de manifestation dans plusieurs capitales européennes le 11 juin.