Les Etats-Unis ont indiqué être prêts à utiliser leurs réseaux au Moyen-Orient pour essayer de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Jeudi déjà, le président Barack Obama avait appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour lui exprimer sa crainte d'une escalade des tensions et lui proposer sa médiation pour l'instauration d'un cessez-le-feu. L'offensive israélienne à Ghaza a fait plus de 200 morts palestiniens en quatre jours et les salves de roquettes vers Israël ont continué vendredi. Il y a un certain nombre de relations que nous avons dans la région et que nous souhaiterions utiliser pour essayer de parvenir à la fin des tirs de roquettes lancées depuis Ghaza et, comme nous l'avons vu ce matin, depuis le Liban, a expliqué le porte-parole de la Maison- Blanche Josh Earnest. Une roquette tirée à partir du sud du Liban a touché vendredi matin le nord d'Israël entraînant une réplique israélienne, sans faire ni victime ni dégâts, ont indiqué des sources militaires libanaise et israélienne. Nous sommes prêts à prendre le genre de mesures que nous avions prises il y a près d'un an et demi de cela, en novembre 2012, pour faciliter un cessez-le-feu et essayer de parvenir à une désescalade des tensions. A cette occasion, les Etats-Unis avaient travaillé avec l'Egypte pour décrocher un accord afin de mettre un terme à huit jours de combats intenses entre Israël et le Hamas. Mais la situation est aujourd'hui différente et le président égyptien de l'époque, Mohamed Morsi, qui avait des contacts avec le Hamas, a été destitué. Le nouveau gouvernement du Caire a depuis sévi contre le mouvement islamiste palestinien. L'influence de Washington a également pu depuis s'éroder quelque peu, après l'échec de la dernière relance des pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens parrainée par les Etats-Unis. Le porte-parole de la Maison- Blanche a toutefois réaffirmé devant les journalistes le droit d'Israël à se défendre face aux tirs de roquettes et souligné que toutes les parties devaient tout faire pour protéger les civils. Il est évident que des civils ont été tués, y compris des enfants. C'est très triste et nous présentons nos condoléances aux familles, a dit M. Earnest. Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a de son côté appelé vendredi son homologue israélien Moshé Yaalon pour lui porter un message similaire à celui de la Maison -Blanche. Nous avons été très clairs, aussi bien le président Obama hier soir, que moi-même lors de ma conversation avec le ministre Yaalon, sur le fait que nous voulons faire tout notre possible pour aider à mettre fin (aux affrontements) et encourager toutes les parties à ne pas (...) laisser ces hostilités devenir encore plus hors de contrôle, a indiqué M. Hagel devant des journalistes.
Sept Palestiniens tués hier Sept Palestiniens ont été tués dans plusieurs raids aériens israéliens sur la bande de Ghaza hier matin, a annoncé le porte-parole du ministère de la Santé Ashraf al-Qudra, révisant à la hausse le bilan précédemment avancé. Les quatre premières victimes ont été tuées lors d'un raid sur Jebaliya, dans le nord de la bande de Ghaza. Deux Palestiniens ont ensuite été tués plus au sud, à Deir el Balah. Peu après, un jeune de 17 ans est décédé lors d'un raid sur la ville de Ghaza. Depuis mardi, environ 660 obus et roquettes ont été tirés depuis Ghaza, dont 140 ont été interceptés par le système de défense antimissiles Iron Dome, a indiqué l'armée israélienne dans la soirée de vendredi. Ils n'ont fait aucun mort, mais une dizaine de blessés. Peu avant le début du repos du shabbat, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a proclamé qu'Israël résisterait à toute ingérence internationale en vue d'un cessez-le-feu. Aucune pression internationale ne nous empêchera de frapper les terroristes qui nous attaquent, a assuré M. Netanyahu au cours d'une conférence de presse dans une salle sécurisée du ministère de la Défense à Tel-Aviv. Dans un entretien téléphonique avec M. Netanyahu, le président américain Barack Obama a pourtant proposé sa médiation pour tenter de rétablir le calme, exprimant sa crainte d'une escalade.
Erdogan en colère De don côté, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé vendredi Israël de suivre une politique fondée sur le mensonge en ce qui concerne ses bombardements sur Ghaza. Il (Israël) dit que (le Hamas) tire des roquettes. Mais quelqu'un est-il mort ?, a clamé M. Erdogan qui s'exprimait devant ses partisans à Istanbul, avant d'ajouter que le nombre des Palestiniens que vous (Israël) avez tués est maintenant de 100. Sa vie (la vie d'Israël) est fondée sur le mensonge. Il n'est pas honnête. Nous ne pouvons pas prendre le parti de la cruauté, a poursuivi le Premier ministre, selon lequel la cause palestinienne est notre cause. Mardi, la Turquie avait appelé Israël à immédiatement cesser ses raids contre Ghaza. Les deux pays traversent une grave crise diplomatique depuis l'affaire de l'assaut donné le 31 mai 2010 par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, navire amiral d'une flottille d'aide humanitaire partie tenter de briser le blocus israélien de Ghaza. Neuf militants turcs avaient été tués dans l'attaque et un dixième, blessé, était mort à l'issue d'un long coma. Depuis plusieurs mois, des discussions sont en cours entre Israël et la Turquie pour dédommager les familles des victimes de l'abordage du Mavi Marmara. Mais, a dit vendredi M. Erdogan, nous ne pouvons pas envisager de manière positive le processus de normalisation (entre les deux Etats) tandis que nos frères palestiniens sont tués. Naguère, la Turquie et Israël coopéraient assez étroitement, notamment sur le plan militaire.