Les syndicalistes pointent du doigt la problématique de la surcharge des classes et le manque d'infrastructures au-delà des revendications sociales. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé, mercredi dernier, que la prochaine rentrée scolaire "se déroulera normalement" grâce à la mobilisation d'importants moyens matériels et humains. Les certitudes de la ministre ne semblent pas être partagées par les syndicats autonomes du secteur de l'éducation. Ils s'accordent tous à dire que l'année scolaire dure de septembre à mai et qu'il ne suffit pas d'assurer une rentrée dans le calme, mais d'avoir une année scolaire normale. Ce qui n'est pas vraiment évident. Selon les chiffres officiels, quelque 8.600.000 élèves des trois paliers scolaires reprendront le chemin de l'école à l'occasion de la rentrée 2014-2015. Et dans le but d'alléger la charge qui pèse sur les établissements dans certaines régions, notamment celles touchées par les dernières opérations de relogement, il est prévu que 88 nouveaux lycées, 81 collèges d'enseignement moyen (CEM) et 270 écoles primaires, soient réceptionnés. "Toutes les capacités ont été mobilisées et tous les établissements sont prêts pour cette rentrée, notamment après l'évaluation de la situation par le ministère avec les responsables des collectivités locales au niveau des wilayas", a indiqué M. Medjadi. Le même responsable a assuré, concernant la surcharge des cartables, que l'Office national des publications scolaires (ONPS) a procédé à l'allègement du poids des livres scolaires et ce, en en plus des efforts menés dans le sens de réduire la liste des affaires et livres scolaires. Sur le plan social, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit avait précisé que son département "prône la concertation et le dialogue avec les partenaires sociaux et les syndicats du secteur "dans le cadre de la loi". Elle avait déjà appelé, lors d'un séminaire de formation des directeurs de wilaya de l'Education, à adopter un système de bonne gouvernance à tous les niveaux de son secteur, à travers une gestion "participative" qui vise à améliorer les résultats de tous les paliers d'enseignement dans le cadre d'une Charte de déontologie. L'amélioration de la gestion au sein de l'établissement éducatif requiert la "généralisation du mode de gestion participative à tous les niveaux en sus de l'adoption d'une politique de communication avec le partenaire social", avait-elle affirmé. Elle avait également appelé à la mise au point d'une politique de communication favorisant la concertation et le dialogue permanents avec les partenaires sociaux. Dans ce sillage, le ministère a tenu, au cours des derniers mois, au moins trois rencontres avec chacun des neuf syndicats agréés, lesquels ont présenté quelque 140 revendications, ce qui reflète, selon un responsable du ministère, la "pleine disponibilité" de son département à participer au dialogue et à la concertation avec les représentants des travailleurs et des enseignants, concernant les problèmes et les préoccupations de ces derniers "dans le cadre de ce qui est autorisé par la loi". Dans ce cadre, près de 150.000 enseignants et travailleurs du secteur bénéficieront, avant décembre 2014, d'une intégration et d'une promotion dans de nouveaux postes après la suppression des grades "en voie de disparition", selon le Directeur des ressources humaines au ministère.
Les livres pour tous Pour ce qui est des livres scolaires, l'Office national des publications scolaires a produit plus de 59 millions de livres " pour couvrir les besoins de la rentrée 2014-2015 ". Elle note, également, que ces derniers ont été dispatchés auprès de quelque 25.000 établissements que compte l'Algérie. Approché, le directeur commercial de l'office, M. Mehdi Bentebka, indique que le pays dispose de 18.273 écoles primaires 5.171 CEM et 2.052 lycées. Il ajoute, aussi, que sa structure a procédé à la publication de 166 modèles d'ouvrages scolaires destinés au primaire (46), au cycle moyen (48) et au cycle secondaire (72). Le nombre de fascicules ont vu leur contenu révisés " par rapport à ceux utilisés depuis la période scolaire 2010-2011. M. Bentebka explique, ainsi, que pour la première année primaire, il été décidé de supprimer le cahier d'activités, faisant passer le nombre de manuels de 6 à 5. " Pour la seconde année primaire, poursuit-il, le cahier d'activités de langue arabe a, lui aussi, été supprimé, de même que celui intitulé ''Eveil scientifique'' faisant passer de 7 à 5 les livres nécessaires à ce niveau d'enseignement ". L'office a décidé de procéder à une réduction, de l'ordre de 36%, sur l'ensemble des livres scolaires proposés aux élèves.
Une facture salée pour la rentrée Selon les chiffres officiels fournis par l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) d'Alger, la capitale a bénéficié d'un budget initial de 180 millions de dinars pour assurer la réussite de la rentrée scolaire 2014-2015. L'info a été annoncée par le président de la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle de l'APW d'Alger, Tahar Dilmi, qui a, en outre, affirmé que ce budget "conséquent" est destiné à l'équipement des écoles en outils informatiques et chauffages ainsi qu'aux travaux de réfection, aux cantines scolaires et à la prime de scolarité.