L'armée libanaise a annoncé samedi avoir délogé des islamistes armés qui étaient retranchés dans le centre de Tripoli, la grande ville du nord du Liban, après moins de 24 heures de combats qui ont ravagé une partie du souk historique. En soirée, un soldat libanais a été enlevé dans la ville par des hommes armés, a indiqué un responsable des services de sécurité. L'armée a terminé de se déployer dans les vieux souks et a pu arrêter des hommes armés, saisir des quantités de munitions et d'explosifs en leur possession tandis que les autres ont pris la fuite et sont pourchassés par les militaires, avait annoncé l'armée en début de soirée. Elle a par la suite annoncé la mort de six militaires, dont un haut gradé, dans les combats à Tripoli et ses environs. La ville côtière de Tripoli, déjà minée par les répercussions du conflit en Syrie voisine depuis plus de trois ans, connaît régulièrement des heurts sanglants entre des sunnites partisans de la rébellion syrienne et des alaouites, sympathisants du régime de Bachar al-Assad. Mais c'est la première fois que des combats de cette ampleur ont lieu dans le centre la capitale du nord du Liban. Les affrontements avaient éclaté vendredi soir entre les militaires et des hommes armés après une attaque contre une patrouille dans le quartier de Khan al-Askar, près du centre-ville, qui a blessé quatre soldats, selon un responsable des services de sécurité. Les hommes armés se sont ensuite retranchés dans les rues étroites des souks, et, samedi matin, l'armée a lancé une attaque afin de les déloger. Un civil et un homme armé ont été tués, et 23 personnes ont été blessées, selon le responsable de sécurité. Ce responsable n'était pas en mesure de préciser à quel groupe ces hommes armés, en majorité des Libanais, étaient affiliés. L'armée n'a pas donné de détails non plus. Des dizaines de civils, dont des femmes et des enfants, bloqués dans le secteur des souks, ont pu sortir à bord d'ambulances ou à pied de la zone, certains portant leurs affaires dans de petits sacs. Des tirs d'artillerie lourde ont résonné toute la matinée et au moins une soixantaine d'échoppes ont été complètement ravagées. Parmi les six militaires tués, deux ont péri dans de brefs affrontements entre l'armée et des hommes armés qui tentaient de couper une autoroute dans la région d'Akkar, dans le nord du Liban, avant qu'ils ne prennent la fuite, selon un communiqué de l'institution militaire. Celle-ci a ajouté avoir mis en échec une tentative d'enlèvements de cinq soldats dans cette même région. Ces combats interviennent plus de deux mois après des affrontements sanglants dans l'est du Liban, opposant l'armée à des djihadistes liés au groupe extrémiste Etat islamique (EI) et au Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.
Al-Nosra menace d'exécuter des soldats Le Front Al-Nosra, a menacé d'exécuter des soldats libanais qu'il retient comme otages si l'armée libanaise ne cessait pas ses combats à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, contre des hommes armés soupçonnés de lui être affiliés. Les combats se poursuivent. Mais ces hommes armés se sont réfugiés dans un autre quartier sunnite de Tripoli, où de violents combats se poursuivaient hier matin. De violents affrontements ont aussi lieu dans la localité de Bhannine, à 10 km au nord de Tripoli. Au total, six soldats ont trouvé la mort à Tripoli et ses environs, selon l'armée. "Nous mettons en garde l'armée libanaise contre une escalade militaire visant les sunnites à Tripoli", écrit le Front Al-Nosra dans un communiqué. "Nous l'appelons à lever le siège (des combattants) et à entamer une solution pacifique, sinon, nous serons amenés dans les prochaines heures à en finir avec le dossier des soldats otages chez nous, vu qu'ils sont des prisonniers de guerre", ajoute le groupe djihadiste. "La première exécution des otages se fera ce dimanche à 10H00", a-t-il menacé. Depuis début août, Al-Nosra tout comme l'Etat islamique (EI) retient comme otages 27 soldats et policiers libanais capturés lors de combats contre l'armée dans l'est du Liban frontalier de la Syrie. Les djihadistes, de confession sunnite, réclament le retrait du mouvement chiite libanais Hezbollah de Syrie - où il combat aux côtés des forces du régime. Ils accusent l'armée libanaise d'être sous la coupe de ce parti. Ils réclament aussi un échange avec des prisonniers islamistes détenus au Liban, ce que Beyrouth refuse.