Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, a indiqué à Alger que les prix des produits de la mer étaient tributaires de nombreux facteurs économiques dont le pouvoir d'achat des citoyens et la nature de l'offre et de la demande. "La stratégie du secteur jusqu'en 2020 et les mesures de réorganisation engagées ne sauraient être réduites à la seule question de la réduction des prix car elles visent des objectifs plus importants, notamment la disponibilité des produits de la mer, la création d'emplois et la formation des professionnels du secteur", a précisé M. Ferroukhi lors d'une conférence de presse au quotidien El-Moudjahid. Plusieurs facteurs influent sur les prix, a-t-il dit, citant à cet égard le changement de la nature de la demande qui est passée, a-t-il précisé, de saisonnière à annuelle alors que l'offre continue d'être saisonnière pour des raisons purement biologiques dans un marché marqué par une consommation accrue sous l'influence de l'augmentation du pouvoir d'achat des citoyens. Le ministre a fait savoir que son département œuvrait à la modernisation des systèmes de commercialisation en prenant en compte les dépenses encourues par les professionnels dans la pêche (carburant, frais d'équipement, glace) et la distribution, lesquelles ont décuplé par rapport aux années 90. Le ministère de la Pêche œuvre également au titre du programme de 2020 pour une meilleure gestion des ports à travers un système informatisé moderne et un système commercial plus organisé. La formation et la technicité permettront aux entreprises du secteur d'être au diapason des multiples mutations économiques aux niveaux national et international, a souligné M. Ferroukhi. Le partenaire étranger est concerné par la mise en œuvre de cette stratégie dans le cadre d'entreprises algériennes (règle 51/49 %) pour porter la production nationale à 200.000 tonnes, créer plus de 30.000 emplois productifs et atteindre un chiffre d'affaires de 110 milliards de dinars dans les filières de la pêche et de l'aquaculture. Le ministère œuvre également dans le cadre de ce programme à mettre en œuvre 14 plans d'aménagement de poissonneries dans les wilayas côtières, 29 zones d'activités d'aquaculture et 350 projets aquacoles, ainsi que la réalisation de 5.000 projets d'investissement privés dans les différentes filières de la pêche et de l'aquaculture. Il prévoit de lancer en 2015 des programmes de formation destinés au Rias sur les nouvelles techniques de la pêche et de l'aquaculture. Concernant la réhabilitation et l'entretien des bateaux de pêches, le ministre a indiqué que 2.500 demandes de renouvellement de bateaux avaient été enregistrées précisant que le ministère de tutelle insistait sur l'accompagnement public dans ce domaine à travers des crédits bonifiés qui seraient pris en charge par le ministère de la Pêche dans le cadre du fonds de développement. Le ministre a en outre souligné l'importance du partenariat étranger dans ce volet d'autant que l'expérience algérienne (30 chantiers de construction et de réparation d'embarcations de pêche à travers le littoral) se limite à la construction des embarcations de 18 mètres seulement d'où la nécessité de passer à la construction d'autres gabarits et garantir la qualité qui permet d'augmenter la production. Concernant le corail, le ministre indiqué qu'une évaluation globale des ressources en corail n'était pas possible précisant que le corail existait en grande quantité dans les profondeurs de 50 à 120 m. Le ministère a procédé à la création de l'agence nationale de développement durable de la pêche et de l'aquaculture qui sera chargée à l'ouverture de la pêche du corail en 2015, de l'évaluation régulière de cette richesse, de son exploitation et des zones de pêche selon les technologies modernes. Concernant les cinq (5) marins disparus en mer dans la commune de Bouharoun (wilaya de Tipaza), M. Ferroukhi a indiqué que les opérations de recherches se poursuivaient en collaboration avec les autorités locales et les représentants du secteur de la wilaya ainsi qu'avec les forces navales de la façade maritime Centre dans le cadre du système international de surveillance des navires. Les opérations de recherches avaient été lancées dés le 1er novembre, a-t-il rappelé.