La fermeture de force de la décharge intercommunale de Biziou, à 65 km à l'Ouest de Béjaia, fait l'objet d'une enquête de la Gendarmerie nationale, sollicitée pour en identifier les auteurs et les commanditaires, a annoncé avant-hier le wali, Ahmed Hamou Touhami. Intervenant devant des représentants de la société civile et les élus de la ville d'Akbou, réunis pour trouver une alternative à cette fermeture qui perdure depuis 6 mois et qui s'est matérialisée par une accumulation ahurissante des ordures dans la ville, le wali a estimé que ce coup de force serait l'œuvre de "quelques industriels de la région voulant s'accaparer le terrain d'assiette". Citant une dizaine de personnes interpellées dans le cadre de cette enquête, il a affirmé que "de l'argent a été distribué à des individus pour générer des incendies dans la décharge et susciter, par ricochet, la colère des riverains sortis pour la fermer d'autorité, invoquant des nuisances insupportables". "Certains, particulièrement les riverains, ont adhéré au mouvement de bonne foi, car ils ont subi frontalement les effets des fumées et des autres nuisances. Mais beaucoup ont entretenu l'amalgame à dessein", a-t-il affirmé, promettant que "toute la lumière va être faite sur les tenants et aboutissants de cette fermeture". Le wali a en outre relevé que cette décharge, s'étalant initialement à son ouverture en 2005, sur une superficie de 17 hectares, n'en contient désormais, à force de grignotage par les particuliers, que 1,6 hectare, se demandant "où est passé le reste ?". "Qui les a pris et de quelle manière ont-t-il été pris ?", s'est-il interrogé, au moment où le prolongement de la fermeture de la décharge commence à exaspérer les habitants d'Akbou, non seulement par l'accumulation des immondices dans tous les quartiers et ses conséquences sur l'hygiène et la salubrité de la ville, mais aussi par l'absence de solutions pratiques pour leur évacuation, puis leur destruction. "Le problème, ce n'est pas la collecte ou le ramassage des ordures. Mais leur dépôt", s'est plaint le président de l'APC, Abderrahmane Bensebaa, qui regrette que, dans un moment d'une telle exception, "la solidarité intercommunale soit inopérante". "Nos camions de la voierie ont été à chaque tentative de déchargement refoulés manu-militari. Si bien qu'on ne sait plus où évacuer", a-t-il regretté. Cette réunion n'a pas donné naissance à une solution alternative opérationnelle, la décharge de Biziou paraissant l'unique perspective en attendant la création d'un C.E.T, déjà au programme mais ne pouvant être concrétisé dans un délai de six mois et d'une déchetterie, actuellement au stade des négociations avec un opérateur sud-coréen, mais ne pouvant voir le jour que dans un délai de 12 mois.