En cette phase de resserrement des rangs par le travail productif pour faire face aux défis qui s'imposent au pays, il va s'en dire que l'une des tâches les plus redoutables et les plus vitales du moment, est la poursuite de la marche économique et financière, totalement perturbée par la chute des revenus tirés des hydrocarbures. Et que cet effort de rationalisation de la gestion, sans lequel le processus de développement durable en cours resterait vulnérable, ne peut être mené à bien sans le concours de toutes les énergies nationales d'où la nécessité de l'actualisation du Pacte économique et social de croissance, notamment pour la concrétisation des objectifs du programme de développement 2015-2019. Un Pacte de croissance qui s'inscrit dans le cadre des efforts d'insertion de l'économie nationale dans son environnement extérieur et qui tient compte de la nécessité d'accorder la priorité à la sphère productive nationale pour atteindre l'objectif fondamental de sortie graduelle de la dépendance des hydrocarbures. Ceci requiert de mener rigoureusement une démarche de promotion de l'investissement et de diversification de l'économie fondée sur la modernisation et l'extension du tissu industriel et de l'ensemble du potentiel agricole, la promotion du secteur touristique, à l'effet de promouvoir la croissance et l'emploi. Une démarche qui ne peut réussir sans la rationalisation de la dépense publique et des soutiens adéquats de l'Etat. Dans cette perspective, le gouvernement doit continuer à renforcer l'exploitation du secteur des hydrocarbures et des mines, notamment le gaz de schiste pour mobiliser les ressources financières nécessaires au financement du développement économique et social, et ce, dans le strict respect de la protection de l'environnement. Le moment est donc venu de favoriser l'exploitation de sources alternatives aux hydrocarbures, de promouvoir la production nationale afin de réduire le volume des importations et de stimuler les exportations. Le code des investissements, une fois revue et mis à jour, devrait être l'instrument privilégié de cette politique et qu'il conviendrait de concrétiser dans toutes ses dispositions. Dans ce contexte, qui implique que l'Algérie doit se refuser obstinément à l'immobilisme économique, la revalorisation de la production nationale, sa promotion et sa diversification apparait comme bien davantage un choix ou une position politique, qui à force d'être reformulée sans conséquence, se réduirait à un alibi. Dans ces conditions, la seule voie de salut économique et social se veut de maintenir la pression sur le renouveau économique. C'est dire qu'il est grand temps, dans cette période d'incertitude économique mondiale et de tensions politiques pour l'Algérie, de se ressaisir, de resserrer les rangs et de dépasser les obstacles à son développement. C'est sans nul doute dans le cadre de recentrage global de l'économie nationale et pour la pleine maîtrise de la croissance que prend place la problématique socioéconomique et que la, recherche d'une nouvelle stratégie dans ce domaine pour faire face à tous les enjeux s'impose. D'aucuns pourront peut-être déplorer une certaine pauvreté du débat économique, où les affirmations péremptoires et la critique systématique tiennent souvent lieu de dialogue. Toutefois, il faut observer que la Tripartite (Gouvernement-Patronat-UGTA), le Conseil national économique et social (CNES), le FCE où l'examen des textes en matière économique qui sont soumis à l'Assemblée Populaire Nationale (APN) et les séances de questions orales aux membres du gouvernement, sont en général l'occasion d'échanges sérieux et utiles à ce débat économique. Un courant réaliste à plus d'un titre en cette conjoncture qui permet désormais de mettre l'accent sur les véritables indices de croissance et de placer l'économie nationale sur l'orbite de l'émergence.