Quelque 30 personnalités représentant les parties en conflit en Libye se sont retrouvé, hier à Genève autour de l'émissaire de l'ONU en Libye, Bernardino Leon, pour une nouvelle session de dialogue afin de s'accorder sur un gouvernement d'union nationale chargé de conduire une nouvelle transition politique dans le pays. Ces pourparlers se poursuivront jusqu'à aujourd'hui, ont indiqué lundi des sources des Nations unies et l'agence de presse libyenne Lana. Cette session avait été initialement annoncée pour lundi mais a été reportée à mardi pour attendre l'arrivée de toutes les délégations. Les protagonistes de la crise libyenne se retrouvent donc dans la capitale helvétique, dans le cadre du dialogue inter-libyen facilité par la Mission d'appui des Nations unies en Libye MANUL, sur fond d'espoir pour la formation d'un gouvernement d'union nationale comme solution idoine pour sortir le pays de la profonde crise politique et sécuritaire qui le secoue depuis plusieurs mois, et éviter ainsi de le voir sombrer dans un chaos généralisé face à la montée en puissance de groupes radicaux extrémistes tels que l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique EI/Daech. Cette reprise des discussions a été décidée après de vastes consultations avec les parties prenantes libyennes et les partenaires internationaux, a indiqué le chef de la MANUL, Bernardino Leon, qui a souligné que des progrès importants ont été accomplis à ce jour dans le cadre du processus de dialogue. Dans un communiqué, M. Leon exhorte les principaux acteurs à redoubler d'efforts et à continuer à travailler ensemble pour réduire les différences existantes et à forger une plate-forme commune qui peut constituer la base d'une résolution pacifique du conflit politique et militaire en Libye. Le Congrès national général CNG, Parlement sortant libyen à Tripoli, a annoncé dimanche soir sa participation au nouveau round de Genève. Selon des sources concordantes, le CNG exigerait le limogeage du général Khalifa Haftar de son poste de chef des armées libyennes, relevant du gouvernement intérimaire libyen reconnu par la communauté internationale. Le nouveau round de dialogue s'inscrit dans la continuité des précédentes sessions de négociations et vise particulièrement à développer l'accord de paix qui a été signé le 11 juillet dernier, instituant une nouvelle transition autour d'un gouvernement d'union nationale et des arrangements sécuritaires pour stabiliser le pays, dont la signature a été refusée par les autorités non reconnues.
Tentation d'arrêter les combats Les négociateurs internationaux tenteront de faire arrêter les combats meurtriers auxquels est livré le pays depuis la chute de l'ancien régime de Maammar el Guedafi en 2011. Pour ce faire, les émissaires onusiens prévoient de convaincre les différents membres du CGN de parapher le traité de paix. Ce dernier n'ayant pas encore signé l'accord, rend l'aboutissement à un cessez-le-feu effectif délicat. La Libye est en proie, depuis plusieurs mois, à une double crise politique et sécuritaire qui a débouché sur un Etat bicéphale avec deux gouvernements et deux Parlements rivaux, les uns installés dans la capitale Tripoli, contrôlant plusieurs villes de l'Ouest du pays et les autres à Tobrouk, dans l'Est de la Libye, jouissant d'une reconnaissance de la communauté internationale. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, a salué lundi dernier les efforts "constants" de l'Algérie, pays voisin de la Libye, et son soutien à la médiation de l'ONU en vue de parvenir à une solution politique à la crise libyenne. Dans une lettre adressée au ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et des Etats de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, M. Leon, se référant aux consultations qui se sont tenues récemment à Alger avec les représentants du Congrès national général libyen, "a remercié le gouvernement algérien pour les efforts constants qu'il ne cesse d'apporter pour soutenir la médiation de l'ONU en vue d'une solution politique en Libye visant la formation d'un gouvernement d'union nationale".