Si le président français a parlé d'un partenariat d'exception entre l'Algérie et la France, l'Algérie a affiché son souhait d'être accompagnée dans sa politique pour mettre en place une économie hors hydrocarbures, et renforcer un partenariat économique à long terme, notamment, la diversification de ce partenariat. C'est d'ailleurs, ce qui ressort de la rencontre des chefs d'entreprise algériens et français organisée conjointement lundi à Alger par le Forum des chefs d'Entreprise (FCE) et le Mouvement des entreprises de France (Medef). Dans ce cadre, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a souligné que seules les entreprises ont en main l'approfondissement des relations économiques entre les deux pays. Toutefois, il a observé que les relations commerciales entre les deux pays ont été marquées par une ''baisse brusque'' de près de 50 %. Il a appelé les entreprises françaises à intervenir davantage dans les programmes de développement et d'investissements en Algérie et à intensifier les échanges. Souhaitant que les grandes entreprises françaises ''réajustent leur stratégie de partenariat'' vis-à-vis de l'Algérie tout en les assurant que le ministère, qu'il dirige, sera disponible pour les accompagner pour la concrétisation de leurs projets d'investissements. Le P-DG de Gaz de France (GDF), M. Jean-François Cirelli, a indiqué que sa compagnie va engager un investissement de plus d'un milliard d'euros suite à la reconduction de son contrat d'approvisionnement en gaz algérien qui va aller jusqu'à l'année 2019. De son côté, le président du groupe Suez, M. Gerard Mestrallet, a affirmé que son propre concept de développement de la coopération entre les entreprises algériennes et françaises dans les secteurs qu'il couvre ne doit pas se limiter à seulement une relation de fournisseur-client. Il s'agit aussi de mettre en place un partenariat algéro-français capable de décrocher des marchés à travers le monde. Le représentant de l'entreprise Seeal en activité à Alger depuis 2005 pour un contrat de cinq années, a indiqué qu'au bout de 20 mois d'activité, cette entreprise a permis d'assurer, à hauteur de 99,7 %, la qualité de l'eau selon les normes internationalement admises. Le président du FCE, M. Réda Hamiani, a souligné que les recommandations majeures des entreprises algériennes reposent essentiellement sur un développement durable ''de moins en moins dépendant des hydrocarbures et de plus en plus dépendant de la force de travail.'' Il a ajouté que le parc industriel algérien , dont la PME veut plus de compétitivité et a un besoin de plus en plus grand en termes de développement de la technologie et de management. Il a appelé les entreprises françaises à poursuivre leurs efforts en vue de diversifier leurs investissements et à tirer profit des opportunités offertes par l'Algérie. De son côté, la présidente du Medef, Mme Laurence Parisot, s'est dite ''étonnée'' des propos faisant part d'une certaine ''frilosité'' des investisseurs français vis-à-vis du marché algérien en termes d'investissements en rappelant que son pays est le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie. Elle a souligné que ces derniers admettent que ''pour investir en Algérie, il faut être patient, mais lorsqu'on s'y attache, ça marche''. A cette occasion, le président français, M. Nicolas Sarkozy, a appelé les entreprises françaises à investir plus dans le marché algérien. Néanmoins, il a reconnu qu'au regard du potentiel offert par l'Algérie ''les entreprises françaises peuvent et doivent faire mieux'' et ''il faut passer à la vitesse supérieure'' .Tout en signalant que l'Algérie a les finances ''parmi les plus saines du monde'' et un ''exceptionnel programme d'investissements''. Considérant que créer des emplois et investir en Algérie c'est aussi investir pour la stabilité de l'Europe et de la France, il a affirmé que les entreprises françaises sont prêtes à investir dans le cadre du programme de privatisation dans les secteurs industriel et bancaire. Abordant les PME , il a souhaité des partenariats durables entre celles des deux pays, et a encouragé à faire aboutir le projet d'ouverture à Alger d'une ''Maison de Marseille-Provence'' par la Chambre de commerce et d'industrie de cette région de la France pour le développement de cette catégorie d'entreprises en Algérie.