Après avoir ouvert sur de légers gains, la Bourse suisse est rapidement repassée au rouge mercredi en début de séance, plombée par le repli des poids lourds pharma. Les actions Swisscom sont elles aussi nettement sous pression. Au niveau des indications préalables, on manquait d'impulsion. Wall Street n'avait pratiquement plus bougé mardi après les clôtures en Europe et, mercredi, les marchés chinois sont fermés pour cause de jour férié, alors que le Nikkei a aligné une sixième séance de hausse d'affilée à Tokyo. Après le rally de soulagement du début de semaine dans le sillage des espoirs de report de la hausse de taux de la Réserve fédérale américaine, on manque un peu d'impulsions fraîches, notent les courtiers. En Allemagne, la production industrielle a reculé de manière surprenante en août. Les marchés sont à la recherche de catalyseurs, qui pourraient provenir du début de la saison des résultats aux USA. En Suisse, Givaudan ouvrira le bal pour les blue chips vendredi avec ses ventes sur les neuf premiers mois de l'année. A 09h32, le SMI perdait 0,75% à 8695,91 points, le SLI 0,38% à 1289,60 points et le SPI 0,66% à 8883,96 points. Sur les trente blue chips, 17 reculaient, dix avançaient et trois étaient inchangés. Swisscom (-1,2%) était sous pression après la défaite subie mardi devant le Tribunal administratif fédéral (TAF). Ce dernier a infligé une amende de 186 mio CHF au géant bleu en raison d'un comportement contraire aux règles de la concurrence il y a quelques années. Conséquence de ce jugement, contre lequel Swisscom a annoncé un recours au Tribunal fédéral, l'entreprise inscrira une provision du montant de l'amende dans ses comptes du 3e trimestre 2015. Pour l'ensemble de l'année, le groupe attend désormais un EBITDA de "plus de 4,0 mrd CHF", contre "plus de 4,2 mrd CHF" auparavant. La provision devrait couvrir entièrement l'amende ce qui ôte une certaine incertitude au niveau des conséquences financières, a commenté la BC de Zurich. Novartis (-1,9%) et Roche (-1,6%) pesaient aussi sur l'indice. La veille déjà, les deux titres avaient fait partie des rares perdants. Depuis qu'a éclaté aux Etats-Unis le débat sur les prix des médicaments, les pharma sont sous pression, selon les courtiers. La question est devenue un thème de campagne présidentielle et cela devrait faire durer la nervosité sur les titres du secteur. Pour sa part, Nestlé cédait 0,3%. Aux cycliques, Adecco abandonnait 1,0%, alors que Syngenta, l'un des gros perdants de la veille, limitait la casse et ne cédait que 0,3%. Dans le camp des gagnants, Transocean prenait 1,3%. Le titre connaît un début de semaine fulgurant avec un gain de 8% mardi et de plus de 10% lundi. Cette progression est probablement liée à l'augmentation actuelle du prix du pétrole brut, Transocean détenant la plus grande flotte mondiale d'installations de forages en mer. UBS (+1,0%) était aussi recherchée. Merrill Lynch a abaissé l'objectif de cours mais confirmé la recommandation "buy". Dans l'optique de la réglementation en Suisse de la problématique "too big to fail", il y a certains risques pour la grande banque, mais aussi des chances d'adaptations de prix et de nouvelle réduction de l'endettement, a comment l'analyste qui suit la banque. Toujours dans le segment des financières, Swiss Life (+0,5%) et Swiss Re (+0,4%) allaient à contre-courant. CS aussi, qui gagnait 0,3%. Sur le marché élargi, Sulzer (+6,4%) poursuivait sur lancée positive depuis que les sociétés de Viktor Vekselberg détiennent environ 63% du groupe de Winterthour. La baisse du flottant est synonyme d'une certaine volatilité. Leclanché gagnait 6,5% au lendemain du feu vert des actionnaires à une nouvelle augmentation de capital. Dans le camp des perdants, Datacolor reculait de 6,7% et Temenos de 1,2%. Pour ce dernier, UBS a réduit la recommandation à "neutral" de "buy". Après la récente hausse du cours, l'action est devenue moins avantageuse. L'analyste relève cependant qu'après de gros contrats avec Nordea, Julius Bär et ABN Amro, Temenos est bien positionné pour une poursuite de la croissance, a commenté l'analyste qui suit la société.
Tokyo signe sa sixième séance positive d'affilée La Bourse de Tokyo a fini dans le vert mercredi, bouclant sa sixième séance de hausse consécutive malgré des hésitations, après le statu quo de la Banque du Japon (BoJ), sous pression pour assouplir sa politique monétaire. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,75% (+136,88 points) à 18.322,98 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 1,17% (+17,33 points) à 1.493,17 points. L'activité a été intense, avec plus de 2,3 milliards de titres échangés sur le premier marché. Outre un remaniement du gouvernement japonais, les investisseurs ont surveillé la BoJ qui, sans surprise, a maintenu en l'état son vaste programme de rachat d'actifs. De nombreux acteurs parient sur un geste de la banque centrale fin octobre afin de redonner de l'entrain à une économie peu dynamique. "Les espoirs d'un nouvel assouplissement sont profondément ancrés, ce qui a conduit à une sixième séance de gains d'affilée", a commenté pour l'agence Bloomberg Naoki Fujiwara, chez Shinkin Asset Management. Du côté des changes, le yen s'est renforcé après la décision de la BoJ: le dollar oscillait autour de 120 yens au moment de la fermeture, contre 120,26 yens la veille à la clôture. De son côté, l'euro s'inscrivait en hausse, à 135,13 yens. Par ailleurs, des documents publiés après la clôture ont confirmé le prix d'introduction en Bourse, le 4 novembre, du groupe postal Japan Post Holdings et de ses deux unités bancaire et d'assurance, pour un montant total qui pourrait atteindre 1.440 milliards de yens (10,6 milliards d'euros), soit la plus importante opération de l'année dans le monde.
Sous le signe du pétrole Sur les 225 composantes du Nikkei, 178 ont augmenté, 44 baissé et 3 stagné. Les valeurs énergétiques, et plus généralement liées aux matières premières, se sont envolées en réaction au bond des cours du pétrole, dans un marché qui veut croire à une diminution de l'offre et au report de la hausse des taux d'intérêt américains. La première maison de commerce japonaise, Mitsubishi Corporation, a réalisé une des meilleures performances du jour (+7,27% à 2.219 yens). Les groupes pétroliers Inpex (+7,22% à 1.217,5 yens), Idemitsu (+4,66% à 1.976 yens) et JX Holdings (+3,01% à 477,6 yens) se sont également distingués. Les compagnies aériennes, gourmandes en carburant, ont à l'inverse trébuché: ANA Holdings (-1,65% à 344,8 yens) et JAL (-2,48% à 4.325 yens). Autres titres sanctionnés, Toray (-2,73% à 1.032 yens), spécialiste des fibres textiles et matériaux composites, et Murata Manufacturing (-4,62% à 15.680 yens), firme de composants électroniques, ont tous deux souffert d'un abaissement de recommandation de courtiers. Dans le secteur automobile, Nissan a modestement avancé de 0,25% à 1.173 yens, sur fond d'informations de presse évoquant des projets de modification de la structure capitalistique de son alliance avec Renault en vue de contrer l'influence de l'Etat français, récemment monté au capital de la marque au Losange. Son rival Toyota a quant à lui grimpé de 1,84% à 7.351 yens. Le géant de la région de Nagoya (centre) a présenté mardi à la presse un véhicule capable de rouler sur autoroute sans conducteur, un produit qu'il espère commercialiser d'ici aux jeux Olympiques 2020 de Tokyo. Du côté des deux poids lourds de la cote, le groupe d'habillement Fast Retailing, connu pour sa marque Uniqlo, a cédé 1,56% à 49.800 yens, tandis que l'opérateur télécoms SoftBank a avancé de 2,96% à 6.188 yens. Enfin, dans le secteur de l'électronique, en vedette cette semaine au salon Ceatec en banlieue de Tokyo, Fujitsu s'est apprécié de 3,04% à 555,7 yens, Panasonic de 2,93% à 1.296 yens et Sharp de 0,73% à 137 yens.
Wall Street marque une pause après cinq séances de hausse La Bourse de New York a fini sur une note hésitante mardi. Elle a marqué une pause après que le S&P a enchaîné cinq séances de hausse, le début de la saison des résultats trimestriels ayant réveillé les inquiétudes face au ralentissement de la croissance mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a revu en baisse ses prévisions de croissance mondiale du fait de perspectives plus défavorables pour les grandes économies émergentes, Brésil et Russie en tête, et les pays exportateurs de pétrole sur fond de déprime des cours des matières premières. Il estime en outre que les risques de dégradation supplémentaire "semblent plus prononcés qu'il y a quelques mois". Dans ce contexte, le Dow Jones a gagné 13,76 points, soit 0,08%, à 16'790,19 points. En revanche, l'indice S&P-500, plus large, a perdu 7,13 points, soit 0,36%, à 1979,92 points et le Nasdaq Composite 32,90 points (-0,69%) à 4748,36 points. Les marchés étaient portés ces deux derniers jours par le rebond des cours des matières premières et le sentiment, après des chiffres de l'emploi décevants publiés vendredi, que la Réserve fédérale ne relèvera finalement pas ses taux en 2015. Ilyas A.