Chiffres du chômage aux Etats-Unis, statistiques du commerce extérieur chinois et de la croissance économique dans la zone euro: les investisseurs à la Bourse de Tokyo scruteront de nombreux indicateurs cette semaine. La semaine écoulée a été assez bonne à Tokyo où les cours ont été soutenus notamment par l'appréciation du dollar face au yen, sur fond de spéculations de hausse dès décembre des taux directeurs américains. Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,96% sur l'ensemble de la semaine, terminant vendredi à 19 265,60 points, son niveau de clôture le plus élevé depuis le 21 août dernier. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé pour sa part de 0,35% cette semaine, pour clôturer à 1 563,59 points. Après les statistiques du chômage en octobre aux Etats-Unis, qui seront publiés ce vendredi et devraient donner une nouvelle indication sur la politique monétaire de la Réserve fédérale, les investisseurs surveilleront les chiffres du commerce extérieur chinois en octobre (dimanche) et ceux du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au troisième trimestre (vendredi). "Un rapport (sur l'emploi aux Etats-Unis) montrant une amélioration par rapport à septembre, comme nous le prévoyons, pourrait augmenter la probabilité d'une première hausse (des taux d'intérêt) avant la fin de l'année", expliquaient les analystes de Barclays dans une note. Un relèvement des taux d'intérêt américains devrait pousser à la hausse le dollar face au yen, un élément positif pour les grands groupes exportateurs japonais. "Le yen s'affaiblit dans ce contexte de spéculations grandissantes" sur une augmentation des taux américains et "c'est un atout pour le Japon", soulignait Juichi Wako, un analyste de chez Nomura Holdings. Vendredi, sur le volet des changes, le dollar valait à la clôture autour de 121,80 yens, plus haut que la veille et que vendredi en tout début de journée, d'où l'achat de titres de groupes exportateurs. L'euro est quant à lui remonté d'un demi-yen depuis jeudi, à 132,55 yens. La séance, peu active avec 1,8 milliard de titres échangés sur le premier marché, a été dominée par la prudence dans l'attente du rapport mensuel sur l'emploi américain en octobre. "Si le document ressort en ligne avec les attentes des analystes, la probabilité d'une hausse des taux cette année va augmenter", a commenté pour Bloomberg News Juichi Wako, chez Nomura Holdings. "Le yen s'est affaibli dans ce contexte de spéculations grandissantes, et c'est un atout pour le Japon". Sur le front des valeurs, l'action du fabricant d'airbags Takata s'est une nouvelle fois illustrée. Elle a terminé en baisse de 6,18% à 834 yens après avoir chuté jusqu'à 15% dans la matinée, après des propos jugés rassurants du P-DG de Toyota.
Takata lâché par les constructeurs Les investisseurs ont visiblement interprété de façon positive des déclarations d'Akio Toyoda, intervenues en début d'après-midi. "Les gonfleurs d'airbags de Takata à base de nitrate d'ammonium ne seront plus utilisés par Toyota. Quant aux autres types de gonfleurs, nous examinerons au cas par cas", a-t-il déclaré à l'occasion d'une conférence de presse sur un autre sujet. Si la cause reste inconnue à ce stade, le nitrate d'ammonium est soupçonné d'être un des facteurs à l'origine des explosions et Takata s'est engagé à ne plus utiliser ce gaz d'ici à la fin 2018. Convaincu de mensonges et puni d'une lourde amende aux Etats-Unis, le spécialiste des ceintures et coussins de sécurité a été lâchés par ses principaux clients (Honda, Mazda, Mitsubishi Motors et Subaru). Malgré ce retentissant scandale, Takata a estimé vendredi, dans des résultats publiés à l'issue des échanges, qu'il finirait l'exercice 2015-2016 dans le vert. Du côté des comptes dévoilés jeudi après la clôture, l'opérateur télécoms KDDI a grignoté 0,47% à 2 940 yens au lendemain de bons résultats mais sans surprise. Le groupe de commerce en ligne Rakuten a pour sa part abandonné 3,19% à 1 562 yens, alors que des impôts plus élevés ont fait stagner son résultat net. Dans le secteur automobile, Toyota a fini en modeste hausse (+0,09% à 7 502 yens), les investisseurs réagissant sans enthousiasme à l'annonce de résultats semestriels laissant certes espérer des bénéfices records, mais traduisant des difficultés dans les pays émergents. Mazda a quant à lui gagné 1,53% à 2 447 yens après une publication de bonne tenue. Nissan a à l'inverse perdu 1,60% à 1.259,5 yens sur fond de tensions entre l'alliance Renault-Nissan et l'Etat français. Le Conseil d'administration du groupe au losange doit se retrouver vendredi pour se pencher sur cette crise. Autre action dans les radars, celle du conglomérat Toshiba (+1,11% à 335,1 yens), qui peine à se remettre d'un scandale de comptes sciemment enjolivés. Selon des informations de presse, le groupe, qui doit annoncer samedi après-midi ses résultats semestriels, va réclamer des dommages et intérêts à trois ex-P-DG et deux directeurs financiers.