L'objectif principal d'Ankara consiste à se tailler une place sur l'échiquier international en tant que puissance dirigeant l'islam sunnite, et pour y parvenir, la Turquie est prête à coopérer avec les djihadistes ainsi qu'à trahir ses alliés. Le président turc Recep Tayyip Erdogan n'a pas caché les motifs de l'attaque du bombardier russe en affirmant qu'Ankara souhaitait assurer sa propre sécurité ainsi que protéger ses "confrères" en Syrie. Cependant, évoquant les confrères, il n'a pas précisé qu'en effet il entendait par là non seulement les Turkmènes, mais aussi des groupes terroristes épaulés par Ankara et dont la plupart ont juré fidélité à Daech. Depuis 20 ans que M. Erdogan est au pouvoir, il a réussi à islamiser le pays et à y introduire les règles du jeu de la politique expansionniste, signale le journal italien Il Giornale. Pour le moment, ce n'est pas un secret que le dirigeant turc aspire à transformer le nord de la Syrie, les territoires entre Alep et Lattaquié, en une 82e province turque, ce qui a été écrit noir sur blanc dans des quotidiens turcs comme Hurriyet et Takvim. Poursuivant son but, la Turquie ne renoncera pas à s'impliquer militairement pour neutraliser l'axe chiite, dont l'Iran, la Syrie et le Hezbollah (un mouvement politique chiite libanais). Depuis déjà quatre ans, elle tente mais ne réussit pas à renverser Bachar el-Assad, par exemple, que ce soit en finançant les terroristes et la guérilla contre le régime de Damas ou bien en attaquant des Kurdes au lieu de bombarder des djihadistes. De plus, Ankara a pris l'habitude d'acheter à Daech du pétrole de contrebande à 15-20 dollars le baril pour le revendre ensuite deux fois plus cher. Pourtant, grâce à l'axe chiite et à une campagne militaire russe d'ampleur, le président syrien reste toujours au pouvoir, faisant voler en éclats les rêves de M. Erdogan. Aujourd'hui, la Turquie cherche apparemment une raison pour déclencher une guerre, souhaitant y impliquer également l'Otan, estime Il Giornale. "La Turquie veut entraîner l'Otan dans cette situation, car son vrai but est de renverser Assad", avait prévenu, il y un an, le général allemand Harald Kujat. En cela, les actions de Daech et le sort des Kurdes lui sont pour le moins secondaires. A cette étape, une question se pose: un allié qui se comporte comme la Turquie, mérite-t-il de rester sous l'aile de l'Alliance atlantique?
La Turquie soutient les terroristes Le chef de l'Armée syrienne demande à la communauté internationale de faire pression sur la Turquie pour qu'elle cesse son soutien aux terroristes, et n'achète plus leur pétrole, a déclaré aux journalistes le porte-parole des troupes syriennes, le général de brigade Ali Mayhub. M. Mayhub a également déclaré que la nuit dernière, l'armée syrienne avait fait l'objet de tirs de mortiers depuis le territoire turc. Le responsable syrien a émis de virulentes critiques contre la partie turque. M. Mayhub a affirmé que les autorités turques organisent les livraisons d'armes et de munitions aux terroristes, en soutenant ainsi leurs activités. "Le chef de l'Armée arabe syrienne met en garde contre le danger lié à une telle conduite et demande à la communauté internationale de réaliser une pression maximale sur les autorités de la République turque, afin de les contraindre à rejeter le soutien direct et indirect au terrorisme international", a déclaré M. Mayhub.
Fournir des armes contre le pétrole des terroristes La Turquie fournit, sous forme d'aide humanitaire, des armes et des munitions aux terroristes en Syrie. Ankara a augmenté le volume des livraisons d'armements aux combattants en Syrie qui luttent contre l'armée du gouvernement de Bachar el-Assad, président syrien en exercice, rapporte l'agence informatique Reuters citant des sources au sein du commandement de l'armée syrienne. "Nous disposons d'informations selon lesquelles, ces derniers temps, le gouvernement turc aurait renforcé son soutien aux terroristes et augmenté ses livraisons d'armes et de munitions", a-t-on affirmé au commandement de l'armée syrienne. Il est également à noter que l'armement est fourni sous forme de "convois turcs d'aide humanitaire". En échange, la Turquie reçoit du pétrole et des objets antiques. Les forces aériennes syriennes déclarent notamment être bombardées par des lance-mines à partir du mont Jabel Aqra, situé en Turquie.