Depuis les années 80, l'Algérie est confrontée à la détérioration urbaine. Face à cette situation, une politique d'amélioration urbaine a été mise en œuvre pour faire face à une aggravation du cadre de vie des citoyens en milieux urbain et rural, à cause de la dégradation de la qualité de vie dans la plupart de nos agglomérations ; ce qui a conduit l'Etat à mener plusieurs actions destinées à trouver des solutions urgentes. Ainsi, le premier responsable du secteur de l'habitat et de l'urbanisme, M. Nourredine Moussa, a annoncé mercredi soir la réouverture du dossier sur la rénovation urbaine ainsi que la révision de plusieurs textes liés à l'urbanisme, à l'immobilier et à l'investissement dans le domaine de l'habitat. Lors d'une rencontre-débat organisée par le Forum des chefs d'entreprise (FCE), le ministre a insisté particulière sur la nécessité de s'occuper de toute urgence de la rénovation du vieux bâti. Il a indiqué que l'Etat a consacré à cet effet une "enveloppe conséquente" destinée à réaliser le programme de viabilisation et de résorption des déficits urbains, avec 25 milliards de dinars dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009, quelque 130 milliards de dinars pour les résorptions lourdes de déficit urbain, et 189 milliards de dinars pour des actions de mise à niveau et de rénovation du tissu urbain. Il a signalé que les plans d'occupation de sol (POS) englobaient l'aspect extérieur des constructions, dans le cadre de l'urbanisation, et a fait savoir que 12 000 POS ont été arrêtés au 30 septembre 2007, dont 3 337 ont été approuvés et attendent d'être entamés, 4 747 sont au stade des études, alors que 4 109 sont terminés. Le premier responsable du secteur a par ailleurs annoncé la révision "massive", sur la période 2007-2009, de 780 plans directeurs d'aménagement urbains (PDAU) dont la moitié serait, selon lui, "inadaptée". En 2007, la révision de 733 d'entre eux a déjà été entamée. Pour cela, le gouvernement a consacré, en 2007, quelque 100 milliards de dinars, et 123 milliards de dinars, dans le cadre de la loi de finances 2008. Il a également annoncé que la loi sur le parachèvement des constructions était fin prête et serait adoptée en 2008. M. Moussa a aussi évoqué d'autres actions à mener à court terme, comme les 560.000 logements en chantier, la révision du cahier des charges pour les travaux de voirie et réseaux divers (VRD), l'adaptation de la législation en vigueur relative à l'activité immobilière, et l'élaboration d'un code de l'urbanisme et un code de la construction dont l'Algérie reste dépourvue. Par ailleurs, la révision du décret relatif à l'administrateur de biens immobiliers et des assises nationales sur la gestion immobilière auront lieu en 2008. Pour s'assurer de plus de professionnalisme et pour lutter contre les pseudo promoteurs immobiliers, le décret portant sur la classification des professions et métiers de la construction sera revu, a-t-il également annoncé. D'autres part, M. Moussa a indiqué que sur 158 000 logements en voie de réalisation, 137 000 unités sont confiées à des petites et moyennes entreprises (PME) privées, 10 000 unités à des entreprises publiques et 8 000 seulement à des promoteurs étrangers. A propos de l'habitat précaire qui gagne du terrain en Algérie le ministre, a fait savoir, que pour l'éradication de cette forme anarchique du bâti ; il est prévu la réalisation 110 000 logements. Il a également indiqué que le taux d'occupation par logement (TOL) sera réduit à moins de 5. Pour leur part, les chefs d'entreprise ont exprimé leur inquiétude sur la faiblesse supposée de leur quote-part sur le marché de l'habitat en Algérie, en reposant l'éternelle question du foncier, celle des impôts sur le bénéfice des sociétés (IBS), et la part des technologies de l'information et de la communication dans le secteur et de l'innovation. Enumérant les difficultés auxquelles font face les entreprises de construction, M. Moussa considère qu'en amont déjà, beaucoup d'entre elles ne peuvent pas se payer les grandes superficies de foncier dont ils ont nécessairement besoin.