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Vers un marché commun de l'énergie entre l'Union européenne et les pays de la Méditerranée L'UE entend investir plus de 3,2 milliards d'euros dans des projets d'infrastructure d'intérêt commun
Le projet de marché commun euro-méditerranéen de l'énergie reposant sur la libre concurrence et l'accès réciproque, a été approuvé par les ministres de l'Energie des pays de l'Union européenne, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. A cet égard, ils ont adopté, lors de la cinquième conférence ministérielle euro-méditerranéenne de l'énergie, un plan d'action sur six ans. Réunis à Chypre, les 37 ministres de l'Energie (UE-Afrique du Nord et Moyen-Orient) et le commissaire européen en charge de l'Energie, Andris Pielbags, ont fixé plusieurs objectifs en vue d'établir un marché commun euro-méditerranéen de l'énergie. Ils se sont ainsi engagés à harmoniser progressivement leur politique et leur législation en matière énergétique, et à développer les interconnexions entre les réseaux de gaz et de l'électricité. En outre, la déclaration commune fait mention d'une éventuelle intégration sur le long terme, d'autres Etats, tels que la Libye ou des pays subsahariens, dans cette coopération. Les ministres prévoient de travailler ensemble pour diversifier leurs sources d'énergie, notamment par le développement de sources d'énergie à faible teneur en carbone et d'énergies renouvelables. Ils souhaitent également contribuer au déploiement des technologies à efficacité énergétique. Le dialogue entre l'Union européenne et les pays méditerranéens sur les questions énergétiques a commencé dès 1985 avec le processus de Barcelone, qui vise à mettre en place une zone de libre-échange d'ici 2010. Cependant, les progrès ont été longs à venir du fait des faibles ambitions de l'UE. Néanmoins, dans un contexte d'inquiétudes grandissantes concernant la sécurité de l'approvisionnement en énergie, l'UE compte développer des liens plus étroits avec d'autres pays voisins, riches en énergie. L'UE importe déjà près de 15% de son pétrole et de son gaz de l'Afrique et ce pourcentage pourrait augmenter considérablement, l'Europe ayant annoncé des investissements dans les infrastructures, comme dans des gazoducs sous-marins en Espagne et en Italie. Dans le plan d'action, l'UE a en effet déclaré qu'elle investirait plus de 3,2 milliards d'euros dans des projets d'infrastructures d'intérêt commun pendant les quatre prochaines années, notamment dans l'installation d'un gazoduc Maghreb-Europe et d'un gazoduc transsaharien qui permettrait à l'Europe d'importer du pétrole nigérian via l'Algérie. Etablir des interconnexions électriques entre l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Turquie et leurs voisins européens que sont l'Espagne, l'Italie et la Grèce, sera également une question prioritaire. Plus tôt dans l'année, le président français, Nicolas Sarkozy, avait proposé de renforcer le partenariat euro-méditerranéen en créant une " Union méditerranéenne ", qui inclurait également la Turquie. Il devrait tenter de mener à bien son projet une fois que son pays aura repris la présidence européenne en juillet 2008, mais il a été fortement critiqué par Ankara, qui considère l'initiative comme un essai destiné à revenir sur la proposition d'adhésion à part entière de la Turquie à l'UE.