La communauté algérienne de France est désormais mobilisée pour faire entendre sa voix. Mais aussi pour mieux faire valoir son rôle d'acteur actif au sein de la société française, et ce, dans divers domaines d'activité, tant économique, politique, sportif ou culturel. Ainsi, les émigrés algériens établis sur le sol français viennent de marquer l'année 2007 en décidant de s'organiser en mutualité pour "s'imposer" comme une force citoyenne en France. Des entrepreneurs, des politiques, des juristes, des médecins et autres sportifs, tous issus de l'immigration, ayant individuellement réussi leur intégration dans la société française, viennent d'animer des rencontres, cette semaine, à Paris, pour élaborer une charte afin de créer la fondation des Algériens de France. Lors de ces rencontres, le débat a toujours porté sur une plate-forme de neuf points dans laquelle les initiateurs avaient défini leur vision de cette structure à créer, conçue comme "un réseau informel pour créer des synergies, une passerelle entre le pays d'origine et le pays d'accueil et un moyen de donner une meilleure lisibilité et visibilité de la communauté algérienne établie en France". Cette fondation, selon le document proposé au débat, se veut "un cadre d'union de forces pour renforcer la place de la diaspora algérienne dans la société française du XXe siècle, bâtir des passerelles avec le pays d'origine et promouvoir le devoir de mémoire, de réussite et de solidarité". Comme il est question, également, de favoriser l'émergence et le développement de la coopération entre les réseaux existants dans la mise en synergie et la mutualisation des compétences, la création d'un espace commun d'actions basées sur un diagnostic concentré et partagé, la promotion de la communauté algérienne de France dans le pays d'accueil et le pays d'origine, la contribution au transfert des compétences et des connaissances entre l'Algérie et la France. Pour mieux faciliter cette tâche, il a été proposé de mettre en place un comité scientifique et d'éthique. Les membres du CJAF (Club des journalistes algériens établis en France), récemment créé, eux aussi, ont pris part à cette rencontre et comptent s'imposer comme des acteurs actifs de cette mutualité. Parmi les défis à relever en priorité, le collectif d'associations et de réseaux a aussi insisté sur la nécessité de rendre plus fluide la circulation des personnes entre les deux pays, et ce, au rythme des échanges économiques, et de la dynamique des relations algéro-françaises dans lesquelles la dimension humaine est fondamentale pour pouvoir asseoir une amitié vraie et durable. Au chapitre des objectifs, il y a également la réinsertion professionnelle des jeunes des banlieues. Pour les initiateurs de ce mouvement, il s'agira de fédérer le maximum de personnes, toutes tendances politiques confondues, de toutes origines sociales, car cela s'inscrit dans le cadre d'une prise de conscience générale d'une force qui "a contribué à la construction de la France moderne, d'une France plurielle mais qui reste victime de moult agressions économiques et sociales dont les différentes discriminations, notamment à l'embauche et à l'éducation, le racisme xénophobe et l'islamophobie que véhiculent, d'une manière récurrente, les courants d'extrême-droite et ceux des revanchards nostalgiques de la période coloniale".