La Bourse suisse a entamé le mois de mai à petits pas, se reprenant des pertes essuyées vendredi. Le marché s'est stabilisé ont commenté des courtiers. Le manque d'impulsions et la baisse du prix du pétrole ne permettent actuellement pas une reprise plus nette. Dans une semaine raccourcie par le jour férié de l'Ascension jeudi, les nouvelles seront rares et se limiteront essentiellement à des données macroéconomiques des deux côtés de l'Atlantique, notamment l'indice ISM d'activité dans l'industrie en avril aux Etats-Unis ce lundi et les prévisions économiques de la Commission européenne mardi. Mercredi suivront les chiffres ADP de l'emploi dans le secteur privé américain en avril. Dans son commentaire américain, John Plassard, de Mirabaud Securities, note que les futures sur les indices US sont en légère hausse dans le sillage de la baisse du dollar qui se rapproche doucement mais surement de la résistance psychologique des 1,15. Par ailleurs, l'expert salue une bonne nouvelle en provenance de Suisse: l'indice PMI des directeurs d'achat s'est établi à 54,7 points en avril, en hausse de 1,5 point sur un mois. La statistique atteint son niveau le plus élevé depuis deux ans. Les responsables du sondage confirment ainsi que la production a augmenté pour le septième mois consécutif et les carnets de commandes en hausse suggèrent que cette tendance va se poursuivre dans les mois à venir. Sur le coup de midi, le SMI gagnait 0,12% à 7970,01 points, le SLI 0,18% à 1230,39 points et le SPI 0,20% à 8583,95 points. Sur les trente blue chips, 22 montaient et huit reculaient. La séance se déroulait dans le calme, notamment en l'absence de la Bourse de Londres, fermée pour cause de jour férié. La situation changera mardi avec les chiffres trimestriels d'UBS, pour lesquels les investisseurs doivent s'attendre à un recul de bénéfice en raison d'un environnement très difficiles pour les banques lors des deux premiers mois de l'année. A midi, UBS reculait de 0,5% et CS de 0,8%. Avec un recul de 1,1%, LafargeHolcim tenait la lanterne rouge. Swisscom publiera aussi ses résultats trimestriels mardi. L'action montait de 0,4%. Lonza, Dufry (chacun +1,8%), Syngenta (+1,5%) et Schindler (+1,3%) progressaient le plus nettement. Kepler Cheuvreux a légèrement abaissé l'objectif de cours de Schindler, mais confirmé "buy". Les poids lourds Nestlé et Roche gagnaient chacun 0,3%. Une recommandation d'extension de l'homologation d'Avastin en Europe, vendredi soir, n'a pas surpris et restera sans influence sur les prévisions de bénéfices, a commenté Vontobel. Novartis (-0,2%) était peu changé. Des rumeurs ont couru durant le week-end selon lesquelles le groupe bâlois se mêlerait aux enchères pour le rachat de la biotech américaine Medivation. Vendredi, le français Sanofi a offert 9,3 mrd USD, un montant jugé bas et rejeté par l'entreprise. AstraZeneca et Pfizer seraient aussi des acquéreurs potentiels. Sur le marché élargi, Valiant (inchangé) a publié un bénéfice trimestriel en nette hausse, mais la banque continue de ressentir les effets des taux bas, qui ont plombé sa marge d'intérêt. Après ses résultats annuels, Addex perdait 5,1%. Meyer Burger chutait de 7,5%, sur prises de bénéfices après avoir récemment nettement avancé. Wisekey gagnait 6,5% et OTI Energy 55% (dans un petit volume). Selon des données non auditées publiées samedi, OTI Energy a retrouvé les chiffres noirs l'an dernier. Charles Vögele gagnait 5,7%. Le groupe de mode aurait négocié, sans succès, un rapprochement avec l'allemand Adler il y a quelques mois, a rapporté un journal dominical. Cela pourrait relancer les espoirs d'une offre de rachat de l'entreprise en proie à de grosses difficultés.
Le Nikkei chute de 3,11% en clôture à cause de la flambée du yen L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini sur une chute de 3,11% lundi, plombé par l'envolée du yen face au dollar et à l'euro, à cause du statu quo monétaire de la Banque du Japon et de chiffres décevants aux Etats-Unis. L'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 518,67 points à 16.147,38 points. Il a abandonné jusqu'à 4,14% en séance, après avoir déjà dévissé de 3,6% jeudi, dernière séance de la semaine passée à Tokyo en raison d'un vendredi férié. Les trois jours à venir sont aussi fériés et la Bourse ne rouvrira par conséquent que vendredi, une pause qui incite aussi les donneurs d'ordres à limiter les prises de risques. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché 3,03% (-40,59 points) à 1.299,96 points. La séance a été particulièrement active, avec près de 2,5 milliards de titres échangés sur le premier marché. Sur le volet des changes, le dollar s'affichait à 106,50 yens, en très fort repli par rapport à son cours à la fermeture de la Bourse jeudi dernier (108,76 points). L'euro est descendu à 122,10 yens contre 123,30 yens. Après l'annonce jeudi d'un ralentissement plus net que prévu de la croissance américaine au premier trimestre, les investisseurs se sont inquiétés du fait que les ménages américains avaient tendance à davantage épargner que dépenser. Le tout a accentué le repli du dollar et parallèlement la hausse du yen qui avait déjà pris un bel élan avec la décision jeudi de la banque centrale du Japon de conserver en l'état sa politique monétaire, contredisant les spéculations antérieures. Les menaces de ne pas rester inertes lancées en fin de semaine par le ministre japonais des Finances, Taro Aso, n'ont pas infléchi la courbe et le dollar évolue au plus bas face au yen depuis octobre 2014.
Takata sanctionné, Docomo et Kirin félicités Sur les 225 valeurs du Nikkei, 210 ont chuté, 14 monté et une stagné. Les grandes sociétés sensibles à la cherté de la monnaie japonaise ont été fortement délaissées à l'image de Toyota (-3,75% à 5.442 yens), Kyocera (-2,80% à 5.320 yens), Canon (-2,73% à 3.027 yens) ou encore Fujitsu (-1,71% à 384,10 yens). L'action Nissan, qui a annoncé samedi le rappel de 3,8 millions de voitures pour changer des airbags, a reculé de 4,95% à 950,50 yens . Sony, devenu moins sensible à la baisse du dollar mais encore très affecté par celle de l'euro et la tendance générale du marché, a cédé 4,01% à 2.666,50 yens. Sharp a perdu 4,73% à 141 yens. Le groupe, qui est en train de passer sous la coupe du taïwanais Hon Hai/Foxconn, a démenti sans convaincre, les informations de presse d'une perte nette massive pour 2015/16. Les banques ont été sanctionnées: -3,08% à 504,10 yens pour Mitsubishi UFJ Fincial Group, -2,98% à 162,80 yens pour Mizuho Financial Group et -3,90% à 3.280 yens pour Sumitomo Mitsui Financial Group. Parmi les exceptions figurent ANA (+2,50%) et NTT Docomo dont l'action a bondi de 4,87% à 2.723,50 yens après que son bénéfice net 2015/16 a bondi de 34%. A l'inverse, la dégringolade du jour est signée Takata. L'action du fabricant japonais de coussins et ceintures de sécurité a dévissé de 9,24% à 373 yens, à cause d'un risque d'extension des rappels de véhicules embarquant un airbag potentiellement défectueux. Panasonic a été sanctionné (-7,37% à 921,10 yens), après avoir présenté des résultats et prévisions en-deçà des espoirs. Le brasseur Kirin a vu son titre s'élever de 8,61% à 1.728,50 yens. Il a maintenu ses objectifs annuels malgré un premier trimestre mitigé, ce qui a rassuré les donneurs d'ordres qui s'attendaient à pire.