La phoéniciculture pratiquée au Sud de la wilaya de Khenchela est en constante progression en termes de superficie et de production, et constitue un acquis pour les agriculteurs de la région en dépit de la persistance de la menace de la maladie de boufaroua constamment combattue. Activité agricole plutôt nouvelle dans la wilaya, la phoéniciculture nécessite davantage d'accompagnement notamment en matière de vulgarisation technique et de prévention des maladies dont la plus ravageuse demeure le boufaroua, assure le jeune agriculteur Abdennour exploitant un verger de 300 palmiers-dattiers sur les périmètre Rouidjel dans la commune de Babar. Il détaille que le boufaroua se manifeste à travers une minuscule araignée parasite invisible à l'œil nu qui s'attaque aux dattes et est repérable par la présence de ses toiles soyeuses blanches autour du régime de dattes vertes causant de gros dégâts à la récolte. Comparativement à la saison écoulée, les quantités de pesticide (acaricide) fournies par les services agricoles en 2016 ont été jugées faibles et les phoéniciculteurs doivent se procurer à leur frais ce produit phytosanitaire pour protéger leurs palmiers, relève ce jeune agriculteur.
2.000 doses de pesticide ont été distribuées à ce jour Depuis le mois de juin à ce jour, 2.000 doses de cet acaricide spécifique contre le boufaroua ont été distribuées aux phoéniciculteurs du Sud de Khenchela, a affirmé Radia Benkhelifa, chef du service de protection des végétaux à la direction des services agricoles (DSA), affirmant que des quantités de ce produit sont fournies aux agriculteurs pour combattre cette minuscule araignée parasite invisible à l'oeil nu. Des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation sont périodiquement organisées par le service de protection des végétaux au profit des agriculteurs notamment sur la prévention contre les ravageurs et l'utilisation des pesticides, indique encore cette même responsable qui insiste sur l'importance de la lutte préventive contre ce redoutable acarien par l'entretien régulier de la palmeraie et l'élimination des mauvaises herbes se trouvant à l'intérieur ou aux alentours de la parcelle qui lui procurent des refuges. La surface consacrée à cette agriculture atteint actuellement au sud de Khenchela 766 hectares totalisant 124.000 palmiers-dattiers dont 116.000 producteurs, selon la direction des services agricoles (DSA) qui rappelle que la récolte obtenue la saison passée a été de 78.000 quintaux dont 25.000 qx de la variété Deglet nour.
Campagne préventive contre le boufaroua Par ailleurs, l'opération entamée au début de ce mois, initiée par les services agricoles de la wilaya de Biskra, permet de détecter précocement les premières activités du parasite ravageur du palmier dattier et l'éradiquer. Pas moins de 40 000 palmiers-dattiers des communes de Doucen et Ouled Djellal ont, en effet, bénéficié du programme de lutte contre l'éctomyelois ceratoniae Zeller, une chenille parasite des dattes, autrement appelée "boufaroua". Les premiers signes du boufaroua, visibles à l'œil nu, sont une sorte de toile d'araignée blanche, tissée par des chenilles autour du régime de dattes encore vertes. Le régime ainsi atteint étouffe, et voit ses fruits réduits à une peau de chagrin jusqu'à devenir inconsommables même en tant qu'aliment du bétail. Soutenu par l'antenne régionale de l'Institut national de protection des végétaux (INPV), le dispositif d'intervention est en place et devrait être opérationnel pour les autres communes phœnicicoles de la wilaya. Un camion de l'INPV équipé et des techniciens agricoles spécialisés sont mobilisés durant ce mois, pour combattre une éventuelle apparition de cette maladie. La traditionnelle pulvérisation de produits en solution comme le dimilin, ou le morestan PM sur les palmiers atteints sont les premières mesures utilisées, cependant, selon certains fellahs, parce que son action est lente, ce traitement chimique a montré ses limites contre ce parasite, dont la large propagation dans l'espace agricole n'est plus à démontrer. Dans un pays voisin on est passé à une forme plus efficace de lutte contre ce parasite. Les agriculteurs font appel à des lâchers d'insectes stériles qu'ils achètent auprès de laboratoires spécialisés dans l'élevage des insectes, destinés à parasiter la chenille du Boufaroua jusqu'à l'éradiquer. L'opération donne, semble-t-il, d'excellents résultats et permet de préserver un produit agricole certifié bio.