Les scandales, les faits et méfaits orchestr és à dessein contre le secteur de l'Education nationale se suivent et se ressemblent. S'ils comportent une part de vérité, ils contiennent aussi des éléments plus contestables et leur corollaire : l'exploitation de l'Ecole algérienne à des fins purement politiques. Une récurrente manifestation infectieuse qui menace chaque jour de façon dramatique le parcours scolaire des élèves et du même coup la survie du savoir et de la science. L'adversité affichée par les islamo-conservateurs contre les réformes apportées par la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, et par consé- quent contre la modernisation et l'ouverture de l'école est, ainsi démontrée de façon éclatante. La ministre est soumise à un véritable matraquage de la part de cette mouvance et de ses leaders politiques qui profitent cette fois-ci des " erreurs " commises et contenues dans les nouveaux manuels scolaires, le contenu du livre de géographie en singulier pour administrer de fortes doses de diatribes contre la deuxième géné- ration des programmes scolaires, entrés en vigueur à la faveur de l'exercice scolaire 2016- 2017 et destinés aux deux premières années du primaire et à la première année du cycle moyen. L'erreur ou le coup monté contre Mme Benghebrit et contenue dans une page du livre de géographie, faisant apparaître Israël à la place de la Palestine, a mis en mouvement, dans un moment de communication explosive à la veille des échéances de 2017, le véritable discours de l'absurdité de certains, bien entraînés à la méthode du sabotage ,de la récupération et de l'hostilité à tout ce qui vient des autorités. Le président du MSP, Abderrazak Makri fait partie de cette trempe de détracteurs. Il tient à se substituer au gouvernement en annonçant sur sa page Facebook la mise en place d'une " commission spéciale " composée d'experts afin d'examiner l'ensemble des manuels scolaires. Celle-ci conclura selon son désir politicien à un " rapport circonstancié sur tous les aspects identitaires et pédagogiques ". Une illusion à peine voilée, semble-t-il, aux partisans de l'ancien ministre de l'Education nationale, Ali Benmohamed dont la féconde s'est pourtant tarie depuis son échec à la tête du secteur. Il est soupçonné d'être derrière ce harcèlement contre Mme Benghebrit. N'est-ce pas ici une absurdité. L'amplification qui suivit ce complot contre Mme Benghebrit fut-elle que le discours trompeur des islamo-conservateurs lui enlève sa nationalité algérienne d'origine pour la remplacer par une " origine juive " et de faire croire qu'elle pousse à la normalisation avec l'Etat sioniste. Makri et Cie ont pu s'emparer des réformes initiées par la ministre de l'Education nationale comme thème de campagne en prévision des élections législatives et locales de 2017. Une campagne falsificatrice des faits. Il s'agit du même genre d'inepties, de stupidité qui furent colportées au sujet d'une éventuelle suppression de l'épreuve d'éducation religieuse dans les prochains examens du baccalauréat sans oublier les fuites organisées des épreuves du baccalauréat de juin dernier. Que penser de cette répression toujours qualifiée de " féroce " à l'égard du syst ème éducatif national ? D'abord, que les manuvres de déstabilisation du secteur ont bien été, planifiées, commises, presque à chaque rentrée scolaire, et toutes plus graves. Elles deviennent à chaque étape exceptionnelles. Là encore, ambition politicienne aidant, un complot d'exception contre Mme Benghebrit en arriva à passer pour la norme du lynchage. L'enjeu véritable était donc d'empêcher l'école algérienne de s'épanouir. Elle a été soumise à l'emprise des rumeurs terrifiantes, la contrainte du discours politique et syndical le plus radical. Reste maintenant à tirer la leçon des événements. Et d'abord, ce que précisera, sans doute l'enquête, à déterminer qui sont les fauteurs de trouble ou s'agit-il tout simplement d'une " erreur " ? Pour l'opinion publique mais largement communisant avec les réformes du syst ème éducatif, " ce n'est guère la réforme de l'enseignement en soi qui intéresse les individus, les islamo-conservateurs ou les syndicats autonomes sous la coupe des partis islamistes qui sèment le désordre, mais le renversement et le départ de Mme Nouria Benghebrit à cause de son intransigeance à dépolitiser l'école algé- rienne. Une manuvre politicienne dictée aussi à déstabiliser le gouvernement.