La mise en chantier du projet controversé de mine géante de l'indien Adani près de la Grande barrière de corail, site australien emblématique inscrit au patrimoine de l'Humanité, est prévue pour la mi-2017, a annoncé le groupe mardi. Le projet Carmichael, d'une valeur de 16,5 milliards de dollars australiens (11,1 milliards d'euros), s'est attiré les foudres des écologistes. Non seulement le charbon produit contribuera au réchauffement climatique global qui dégrade la Grande barrière mais en outre la matière première devra transiter par un port proche du plus grand récif corallien au monde, font-ils valoir. La mine située dans l'Etat du Queensland s'est heurtée à de nombreux obstacles judiciaires et réglementaires, qui ont provoqué six ans de retard dans le démarrage du projet. Nous voulons démarrer la construction à la mi-2017, a déclaré Jeyakumar Janakaraj, directeur général pour l'Australie d'Adani. Il y aura des pré-travaux que nous voulons commencer en juin/juillet et nous voulons commencer le chantier principal au dernier trimestre, a-t-il ajouté, après une rencontre avec la Première ministre du Queensland, Annastacia Palaszczuk. La mine doit produire chaque année 60 millions de tonnes de charbon thermique à destination de l'Inde. Le projet prévoit aussi la construction de 189 kilomètres de chemin de fer pour acheminer la matière première. Le projet a obtenu le feu vert du gouvernement fédéral et de celui du Queensland mais attend toujours une autorisation d'exploitation des eaux souterraines. Trois recours judiciaires sont toujours pendants mais M. Janakaraj s'est dit rasséréné par le soutien des autorités. Selon les médias australiens, Adani devrait recevoir une subvention d'un milliard de dollars australiens pour la construction du chemin de fer, ce que M. Janakaraj a refusé de commenter. La perspective de financements publics a suscité l'ire des défenseurs de l'environnement, qui accusent le gouvernement de placer l'intérêt des pollueurs devant celui des Australiens. Tout investissement dans le charbon au XXIe siècle est un investissement mort-né, a déclaré l'Australian conservation foundation. Les Australiens vont perdre cet argent qui va financer la mort de la Grande barrière de corail. Celle-ci a subi cette année la plus importante hécatombe de coraux jamais observée, en raison d'un épisode de blanchissement très sévère consécutif au changement climatique. La barrière est également menacée par les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer dévoreuses de coraux.