Oracle, le groupe informatique spécialisé dans les logiciels et services à destination des entreprises, a annoncé jeudi un net recul de ses bénéfices au deuxième trimestre de son exercice décalé 2016/17, alors que l'activité a stagné. Lors de cette période couvrant les mois de septembre à novembre, le bénéfice net a diminué de 7,5% à 2,03 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 9,04 milliards (+0,5%), a détaillé le groupe dont la copatronne Safra Catz a été nommée jeudi dans le "Forum stratégique" des grands patrons américains qui vont conseiller le président élu Donald Trump sur sa politique économique. Les marchés espéraient une hausse plus importante du chiffre d'affaires, à 9,12 milliards de dollars en moyenne. Le bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, référence en Amérique du nord, est ressorti à 61 cents, soit 1 cent de plus que ce qui était attendu en moyenne par les analystes. C'est inférieur à la prévision livrée en septembre par Oracle d'un bénéfice par action compris entre 62 et 69 cents. A Wall Street, le titre Oracle reculait de 2,20% à 39,96 dollars vers 22H50 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance. Le groupe explique être pénalisé par le dollar fort, qui rogne ses marges hors des frontières américaines. Le bénéfice opérationnel a ainsi augmenté de 2,8% à 3,04 milliards de dollars, souligne Oracle, mettant également en avant la performance de sa division informatique dématérialisée (cloud computing) dont les revenus ont augmenté de 81% sur un an à 878 millions de dollars. Oracle ambitionne de devenir le premier groupe informatique à réaliser plus de 10 milliards de ventes dans les secteurs du Saas (Software as a Service, ou logiciels à la demande) et du PaaS (Platform as a Service) qui utilise le cloud pour permettre à ses utilisateurs de développer et d'utiliser leurs systèmes informatiques. Dans cette optique, le groupe a procédé récemment à des acquisitions dont l'éditeur Netsuite, un des pionniers de l'informatique dématérialisée (cloud), racheté pour 9,3 milliards de dollars fin juillet. Il s'est aussi distingué en novembre en acquérant la société Dyn, qui avait été la cible fin octobre d'une cyberattaque massive ayant privé des millions d'Américains d'accès à de nombreux sites internet. Dyn fait partie des acteurs peu connus du grand public qui assurent un rôle central dans le bon fonctionnement d'internet: c'est l'une des plus grosses sociétés qui se charge de rediriger les flux internet vers les hébergeurs, et traduit en quelque sorte des noms de sites en adresse IP.