Citroën C3 Aircross, Peugeot 5008 II, Renault Koleos, Dacia Duster II arriveront en fanfare. Le créneau des "SUV", ces faux baroudeurs, pèse plus du quart du marché européen, près de 40% du gâteau chinois. Audi, BMW, Opel, Jeep, Mazda, Volvo, ne seront pas en reste. C'est un sacré feu d'artifice de nouveautés automobiles qui nous attend en 2017. Et le palmarès sera détenu, et de loin, par les fameux "SUV". Ces (vrais et faux) 4x4 aux allures de baroudeurs des trottoirs vont croître et multiplier. Pas moins d'une vingtaine de nouveaux "SUV" sont attendus l'an prochain. Soit les deux-tiers des modèles inédits prévus sur l'année! Il est vrai que ce créneau en vogue représente déjà plus du quart du marché automobile en France comme sur l'ensemble de l'Europe. 1,47 million de véhicules de loisirs de ce type ont ainsi été immatriculés en Europe sur les six premiers mois de 2016, dont 40% de mini-"SUV" (type Renault Captur, +24%) et quasiment autant de modèles compacts (type Nissan Qashqai, +21%). La part des "SUV" y a été multipliée par 2,6 en sept ans. En Chine, le boom est encore plus flagrant. Les "SUV" y ont progressé massivement (+44% sur six mois 2016). Et ils représentent désormais 40% du marché de l'ex-Empire du milieu. Le 5008 de Peugeot arrivera le premier Les constructeurs français seront en pointe l'an prochain. Dès février-mars, le Peugeot 5008 II, grand frère du récent 3008, ouvrira le bal. Rallongé de 20 centimètres par rapport à ce dernier, le 5008 II mesurera 4,65 mètres de long, avec le même empattement (distance entre les trains roulants avant et arrière, 2,84 mètres) que le Citroën C4 Grand Picasso. Haut (1,64 mètres), il servira en fait de version familiale au 3008 II, dont il partage nombre de pièces de carrosserie et tout l'intérieur. Ses prix seront compris entre 26.400 et 43.750 euros. Le groupe PSA évoque en interne une production de 70 à 80.000 exemplaires du 5008 II chaque année sur le site de Rennes. Contre 150.000 unités pour le 3008 II fabriqué, lui, à Sochaux (Doubs). Peugeot précédera son concurrent direct, le Renault Koleos, un gros Kadjar prévu pour le deuxième trimestre. Ce véhicule de la firme au losange est d'ailleurs déjà lancé en Asie. Il est fabriqué à Busan (en Corée) et à Wuhan (en Chine). L'offensive tricolore est en effet mondiale. Le Peugeot 3008 II vient ainsi d'être commercialisé en Chine. Il est produit à Chengdu sous le nom de 4008, avec une carrosserie allongée de dix centimètres. Le petit Citroën C3 Aircross au deuxième trimestre Citroën proposera pour sa part à la fin du deuxième trimestre son C3 Aircross, le remplaçant du minispace C3 Picasso. Un petit modèle concurrent du Renault Captur, qui sera produit pour sa part à Saragosse en Espagne, chez Opel! Malgré sa plate-forme 1 d'origine PSA, ce véhicule fait l'objet d'une coopération avec la filiale allemande de GM. Il suivra d'ailleurs l'Opel Crossland X, présenté le 1er mars. Enfin, au deuxième semestre, Dacia, la filiale roumaine de Renault, remplacera son célébrissime Duster à bas coûts. Toujours fabriqué à Pitesti (Roumanie), il devrait être nettement plus sexy… mais pas plus cher (à partir de 12.000 euros aujourd'hui). Et 2018 sera tout aussi riche en "SUV", puisque Citroën et DS commercialiseront chacun leur modèle compact, sur la même plate-forme "EMP2" que les Peugeot 3008-5008. Ces deux véhicules seront fabriqués en France (le Citroën C4 Aircross à Rennes, le DS7 Crossback à Mulhouse) mais aussi en Chine (Chengdu et Shenzhen respectivement). Longtemps en retard, les français s'y sont mis. Et Renault est même devenu le champion du "SUV" en Europe au premier semestre avec son petit Captur. 92.805 exemplaires en ont été immatriculés sur les cinq plus gros marchés du Vieux continent entre janvier et juin 2016 (+12% selon les données de JATO Dynamics). Ce Captur a même battu le tenant du titre, le Qashqai compact de son allié Nissan (90.740) et son rival direct, le Peugeot 2008 (76.918, +10%). Les Allemands sont en embuscade Les constructeurs étrangers feront également le plein de "SUV" l'an prochain. Les allemands se montreront en force… avec le petit Opel Crossland X, mais aussi le Grandland X, un cousin du Peugeot 3008 II produit à ses côtés en France. Volkswagen lancera une version allongée de son Tiguan, le Allspace, rival du Peugeot 5008. Plus hauts de gamme, arriveront les Audi Q5 et BMW X3 de troisième génération. La filiale espagnole de Volkswagen, Seat, proposera le petit "SUV" Arona. Le suédois Volvo lancera à l'été le XC60 II pour contrer les Audi Q5 et BMW X3. Au même moment, l'italien Alfa Romeo commercialisera dans le même segment son Stelvio, présenté au salon de Los Angeles en novembre. Ce segment, mondialement le plus prisé, des "SUV compacts, verra aussi le Jeep Compass II américain, les nippons Mazda CX-5 II, Infiniti QX50 II. Pourquoi un tel succès des "SUV" ? Cette mode venue des Etats-Unis mais avec des dimensions réduites s'explique par une esthétique agressive jugée plus flatteuse, la position de conduite haute et des aménagements intérieurs pratiques souvent proches des monospaces. Evoquant les loisirs auprès d'automobilistes qui ne cessent d'évoluer dans d'inextricables encombrements urbains, ils font rêver. Un parfum d'aventure à bon compte dans un monde de plus en plus normé et contraignant. Etroitement dérivés des berlines, ces véhicules restent relativement économiques et consomment à peine plus. Les constructeurs se frottent les mains, car ces modèles ne coûtent pas beaucoup plus cher à produire mais sont vendus à des tarifs substantiellement supérieurs: 1.450 euros de plus pour un Captur par rapport à une Clio en version dCi 110 Intens par exemple. Ils génèrent des marges plus importantes que les berlines. Et plus on monte gamme, plus l'écart de marges s'accroît. Alors, pourquoi se priver?