Le comptoir algéro-camerounais pour l'exportation de produits algériens vers le Cameroun ouvrira "probablement" à l'occasion de la Foire internationale qui se tiendra à Yaoundé, en juin prochain et à laquelle participera l'Algérie. C'est du moins ce qu'a annoncé, mardi, le directeur général de l'Agence algérienne des exportations (Algex), M. Mohamed Benini, lors d'une rencontre consacrée à la création de cette structure. M. Benini a déclaré que "le comptoir sera ouvert pendant la foire ou à l'issue de celle-ci ”. Cette structure a pour missions notamment la prospection du marché, la promotion des produits algériens essentiellement agricoles, l'enregistrement et la protection des biens et services auprès des instances camerounaises, ainsi que la commercialisation et la mise en relation d'affaires avec les opérateurs camerounais. Pour sa part, la déléguée générale du comité algéro-camerounais, Mme Bouthaina Douheset, a fait savoir que certaines entreprises algériennes sont déjà présentes au Cameroun depuis quatre ans, et deux partenariats ont vu le jour. Selon elle, les pouvoirs publics camerounais offrent des exonérations fiscales de cinq ans aux entrepreneurs algériens et l'accès "automatique" au foncier. Si l'Algérie a encore du mal à conquérir le marché européen, il serait d'autant plus intéressant de s'orienter vers le marché africain qui est tout aussi grand et prometteur. Autant dire que le marché camerounais est une porte ouverte vers d'autres marchés africains, tels que le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad, le CongoBrazzaville, la République Centre-africaine et le Congo. Les autres faits à relever concernent, notamment, le fret entre autres. Les frais des exportations vers le Cameroun sont nettement inférieurs que ceux vers l'Europe ou l'Amérique. L'Algérie peut donc exporter des produits agricoles, agroalimentaires et agro-industriels (Biscuits, dattes, huiles). C'est donc une opportunité en or pour l'Algérie qui peine jusque-là à exporter ses produits notamment agricoles. En effet, en termes de chiffres, l'Algérie exporte des produits agricoles frais pour une valeur de 25 à 30 millions de dollars à peine par an (dont 15 à 20 millions de dollars pour les seules dattes) sur 700 millions de dollars d'exportations de marchandises hors hydrocarbures. On déplore, par ailleurs, des insuffisances en matière de soutien de l'Etat aux exportations. Les aides publiques ne sont accordées que pour les produits agricoles traditionnels tels que les dattes. Le secteur de l'agriculture a ses spécificités, et, à ce titre, il ne peut que connaître un traitement identique comparable aux autres secteurs. Cet aspect semble s'imposer, aujourd'hui, que ce soit dans les accords avec l'OMC ou avec l'Association euro-méditerranéenne. L'Algérie ne semble pas impliquée très activement dans les réflexions en cours sur cette libéralisation agricole dans le cadre du dialogue Euromed ; ses priorités actuelles étant plutôt celles du compromis qu'elle devra trouver en entrant à l'OMC. En outre, la faiblesse actuelle de ses capacités d'exportation de produits agricoles ne l'incite pas à rechercher un accès renforcé sur le marché européen. Du coup, nous nous retrouvons submergés par les produits d'importations alors que nous, n'exportons pratiquement rien. Néanmoins, la conquête des marchés africains ouvrira certainement d'autres perspectives aux produits agricoles algériens qui n'ont rien à envier aux produits bio européens. Finalement, il suffit juste de mettre le pied à l'étrier.