Des banques japonaises se préparent à poursuivre en justice Toshiba à la suite d'un scandale comptable qui a éclaté en 2015, une nouvelle avanie pour le conglomérat industriel qui s'apprête à inscrire dans ses comptes des charges de dépréciation de plusieurs milliards de dollars. Toshiba a annoncé vendredi qu'il placerait une participation minoritaire dans sa filiale mémoires pour couvrir cette charge et ajouté que ses activités nucléaires à l'étranger, source de ses déboires financiers, faisaient dorénavant l'objet d'un examen. Le président du groupe, Shigenori Shiga est prêt à quitter son poste, assumant la responsabilité de cette charge évaluée à six milliards de dollars (5,6 milliards d'euros), selon la presse locale. "Aucune explication n'a été fournie à l'ampleur des pertes qui vont être enregistrées ou sur la manière dont l'entreprise a l'intention de contrôler les risques à l'avenir", écrit Takeshi Tanaka, analyste chez Mizuho Secruties, dans une note à ses clients. Mitsubishi UFJ Trust and Banking Corp a annoncé lundi qu'elle se préparait à réclamer un milliard de yens (8,1 millions d'euros) en dommages et intérêts au nom de ses clients, des fonds de pension, après la chute de l'action de Toshiba qui a suivi le scandale comptable révélé en 2015. La banque est une filiale de Mitsubishi UFJ Financial Group. Sumitomo Mitsui Trust Bank et Mizyho Trust & Banking Co se préparent à engager des poursuites similaires, ont rapporté des sources proches du dossier, préférant garder l'anonymat. Aucun représentant de ces deux banques n'a souhaité s'exprimer. En octobre dernier, Toshiba a révélé qu'un groupe d'investisseurs, essentiellement des institutions étrangères, avait décidé de le poursuivre devant un tribunal de Tokyo et lui réclamait des dommages et intérêts de 16,7 milliards de yens (147,6 millions d'euros) après le scandale comptable de 1,3 milliard de dollars (1,18 milliard d'euros) dévoilé l'an dernier. L'action Toshiba a clôturé en baisse de 3,69% à la Bourse de Tokyo, qui a enregistré un repli de 0,51%.