Essilor, qui a annoncé vendredi matin des résultats de 2016 légèrement supérieurs aux attentes, a déclaré viser une croissance de 6% à 8% pour 2017, année durant laquelle l'activité devrait accélérer au second semestre. Le numéro un mondial de l'optique ophtalmique a ajouté que le projet de fusion avec l'italien Luxottica, qui doit être finalisé d'ici la fin de l'année, se déroulait comme prévu. Cette opération vise à créer un champion mondial de l'optique de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires avec plus de 140.000 salariés. En 2016, le résultat net d'Essilor, qui commercialise notamment les verres progressifs Varilux, s'est accru de 7,4% à 813 millions d'euros, un chiffre supérieur au consensus Inquiry Financial réalisé pour Reuters (801 millions). Son chiffre d'affaires a augmenté de 5,9% à 7,115 milliards d'euros (consensus 7,093 milliards) et son résultat opérationnel de 3,9% à 1,230 milliard (consensus 1,233 milliard). Le groupe, qui distribuera un dividende de 1,50 euro par action (+35,1%), vise en 2017 une hausse du chiffre d'affaires de 6% à 8% et un niveau de croissance et de rentabilité plus élevé au second semestre qu'au premier. A 10h17, le titre progressait de 0,46% à 109,05 euros, affichant ainsi la 2e plus forte hausse de l'indice CAC 40 (-0,71%). Lors d'une conférence téléphonique, Laurent Vacherot, le directeur général délégué, s'est montré toutefois prudent sur la conjoncture, au regard d'un contexte politique jugé incertain en Europe et aux Etats-Unis, alors que le groupe ne perçoit pas de signe d'amélioration de l'économie brésilienne. Une marche en pleine mutation L'absorption de Luxottica par Essilor doit permettre au nouveau groupe de détenir environ 16% d'un marché mondial de 95 milliards d'euros en plein mutation, dont la forte croissance est alimentée par le vieillissement de la population mondiale. Il laisserait ainsi loin derrière des groupes rivaux comme le néerlandais GrandVision ou l'italien Safilo Group, dont le cours a baissé de plus de 20% depuis l'annonce de cette concentration du secteur. LVMH a annoncé récemment son entrée dans le capital de l'italien Marcolin, avec qui il va constituer une coentreprise dont il détiendra la majorité des parts, qui lui permettra de contrôler la production et la commercialisation des lunettes de ses multiples marques. LVMH a ainsi emboîté le pas à son concurrent Kering (Gucci, Yves Saint Laurent ou Balenciaga), qui a internalisé en 2014 la conception et la commercialisation de ses lunettes au sein d'une division dédiée. Luxottica fournit pour sa part des montures à Chanel, Prada ou encore Burberry.