La désertification, cette épineuse question, représente, aujourd'hui, la source de préoccupation d'innombrables pays concernés par ce phénomène qui engendre un impact négatif sur les peuples et leur mode de vie. Actuellement, les pays touchés tentent de trouver en urgence une démarche commune, mais surtout fiable. D'ailleurs, notre pays de par les efforts déployés dans la lutte contre la désertification a été désigné pour abriter les travaux de la 18e session du Conseil des ministres arabes de l'Environnement, ouvert, hier, à l'hôtel Hilton, par le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem. La désertification, le changement climatique, la pollution et le réchauffement de la terre, ce sont des facteurs de risque qui menacent l'humanité entière. Pour suivre l'évolution de cette menace et pour préserver l'environnement dans le monde arabe, un satellite arabe sera lancé dans l'espace pour contrôler de près la planète, c'est, du moins, ce qu'a déclaré M. Belkhadem dans son allocution ; le satellite permettra de communiquer des données et des éléments d'information fermes et cohérents dont l'intérêt est indispensable pour les pays arabes menacés. Les indications révélées par le satellite, qui constitue une base de données, serviront à prendre des décisions en temps voulu. Toutefois, le chef du gouvernement a appelé les représentants arabes de l'environnement de continuer à élaborer un plan de travail pour 2006/2007 mais aussi d'étudier et d'adopter, notamment, le règlement intérieur de l'Union arabe des réserves naturelles. "Nous sommes réunis aujourd'hui, pour étudier ensemble des solutions efficaces et d'arriver à mettre en œuvre un programme et des activités qui permettent aux générations futures de vivre dans un environnement sain" a relevé le chef du gouvernement, qui a tenu à souligner les efforts déployés par notre pays dans la lutte contre la désertification, ce qui a conduit l'Algérie à être désignée par les Nations unies pour abriter, il y a quelques jours, la conférence internationale sur la désertification, caractérisée par la clôture de l'année 2006, année des déserts et de la désertification. Rappelons que lors de cette rencontre le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a réitéré son appel pour l'adoption du projet de charte mondiale des déserts du monde. La rencontre d'hier s'inscrit dans le cadre de la préparation de la 15e session de la Commission des Nations unies pour le développement durable qui sera présidée par le Qatar ; la rencontre portera sur des sujets d'actualité, à savoir les ressources énergétiques pour le développement durable et industriel, la pollution et les changements climatiques, ce qui nécessite, en effet, une prise en charge urgente de l'environnement par les pays arabes. La directrice générale du Fonds de l'environnement mondial (FEM) Mme Monique Barbu, a souligné dans son intervention que "son institution est prête à assister financièrement la création d'un fonds arabe de l'environnement". Elle a aussi précisé que son fonds a octroyé 670 millions de dollars de don et 1,5 milliard de dollars pour porter à 2,5 milliards de dollars le total des financements des projets nationaux et internationaux des pays touchés par la désertification. A titre d'exemple, 150 millions de dollars ont été accordé à l'Afrique subsaharienne. La préservation de l'environnement et de la biodiversité relève de chacun du commun des mortels, chacun doit contribuer à cette action, c'est la préoccupation de la communauté entière. La nécessité de mesures appropriées doit se faire au niveau national, régional, international, individuel et collectif, public ou privé. Aujourd'hui on est confronté à un autre problème, l'extinction de la richesse animale en raison de la dégradation de l'environnement ; de 15 000 à 16 000 espèces animales disparaissent annuellement, à raison de trois espèces chaque heure, cela est dû essentiellement aux changements climatiques qui menacent la planète, selon M. Ahmed Djeghlef secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la biodiversité, qui a également signalé qu'une étude faite par 139 experts a révélé que dans les quarante années à venir les ressources halieutiques vont complètement disparaître de la planète. Pour ce qui de la richesse florale, il précisé que 35 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année avec l'avancée du désert. La biodiversité, tout comme la désertification, suscitent tout deux une prise en charge internationale ; pour cela il a été annoncé que 2010 sera une année consacrée entièrement à la biodiversité.