Les Bourses européennes ont terminé lundi en ordre dispersé dans des marges étroites, en l'absence d'une actualité saillante et dans l'attente du compte-rendu de la Fed et du sommet de l'Opep. "Le seul événement du jour est la réunion de l'Eurogroupe, centrée sur la Grèce (...) Les marchés sont plutôt optimistes en la matière", a dit Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque. Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a déclaré escompter un accord débouchant sur un déboursement de crédits à Athènes, tout en reconnaissant que des différends persistaient avec le FMI sur l'allègement de la dette grecque. Selon M. Tuéni, "le reste de la semaine devrait réserver un peu plus d'animation, à commencer par la réunion de l'Opep jeudi". "Avant cette échéance, le pétrole continue à bien se tenir", a-t-il noté. On saura jeudi si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole prolonge ses actuels quotas de production. En outre, mercredi, la banque centrale américaine (Fed) publiera le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire.
L'Eurostoxx 50 a abandonné 0,29% A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40 a terminé à l'équilibre (-0,03%), cédant 1,52 point à à 5.322,88 points, dans un volume d'échanges limité de 2,9 milliards d'euros. LafargeHolcim (+6,35% à 52,92 euros) a pris la tête du CAC 40 après l'annonce de la nomination de Jan Jenisch, directeur général du suisse Sika, aux commandes du géant des matériaux de construction. Eurotunnel a progressé de 3,36% à 10,62 euros après que le groupe a annoncé être parvenu à refinancer une partie de sa dette à taux variable, permettant d'en réduire le coût de 60 millions d'euros par an. Veolia a gagné 1,14% à 19,56 euros alors que le groupe a remporté un contrat pour concevoir, construire et gérer la première unité de valorisation énergétique des déchets d'Amérique latine, à Mexico, représentant un chiffre d'affaires cumulé de 886 millions d'euros sur 30 ans. La Bourse de Londres a gagné 0,34%, portée par la hausse de valeurs exportatrices grâce à la baisse de la livre. L'indice FTSE-100 a pris 25,63 points à 7.496,34 points, évoluant toujours non loin des sommets historiques touchés en début de semaine dernière. Le spécialiste du luxe Burberry a pris 2,45% à 1.756,00 pence, le fabricant de tabac Imperial Brands 0,82% à 3.700,00 pence, le groupe de cliniques privées Mediclinic 1,20% à 887,00 pence et le producteur de boissons alcoolisés Diageo 0,61% à 2.306,00 pence. Le secteur de la distribution a été bien orienté, après de récents chiffres montrant que les ventes au détail ont rebondi en avril grâce à une meilleure météo: Marks and Spencer (+2,75% à 395,50 pence), Morrison (+1,11% à 2.458,00 pence), Sainsbury (+1,35% à 278,00 pence) et Tesco (+1,18% à 184,65 pence). Le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca a grignoté 0,21% à 5.130,00 pence. Il a annoncé la cession des droits de commercialisation en Europe du Seloken, un médicament contre l'hypertension et l'angine de poitrine. Enfin, son homologue Hikma Pharmaceuticals a continué de souffrir (-4,61% à 1.656,00 pence) d'un avertissement sur résultat lancé en fin de semaine dernière. A la Bourse de Francfort, l'indice Dax a cédé 0,15%, à 12.619,46 points, les investisseurs ayant été refroidis par une nouvelle hausse de l'euro face au dollar. L'indice MDax a également baissé, de 0,23%, à 24.968,47 points. La Bourse de Milan a cédé 1,15%, l'indice FTSE Mib totalisant 21.318 points. Yoox-Net-A-Porter (+3,09% à 26,34 euros) a réalisé la meilleure performance. Ont suivi Banca Mediolanum (+2,1% à 7,55 euros) et Saipem (+1,95% à 3,982 euros). En revanche, UnipolSai (4,26% à 2,066 euros) a été la lanterne rouge du FTSE Mib. Séance difficile également pour Snam (-4,24% à 4,154 euros), Azimut (-4,22% à 18,4 euros), Intesa Sanpaolo (-4,14% à 2,684 euros) ou Generali (-3,37% à 14,62 euros). A la Bourse d'Amsterdam, l'indice AEX a grappillé 0,18% à 527,85 points. A la hausse, l'assureur Aegon a grimpé de 6,47% à 4,71 euros, et le groupe néerlandais de télécommunications KPN a avancé de 2,18% à 3 euros. A la baisse, le groupe de technologies Galapagos a perdu 1,43% à 76,03 euros et la banque ABN Amro a chuté de 1,15% à 23,30 euros. La Bourse de Madrid a lâché 0,39%, l'indice Ibex s'établissant à 10.793,4 points. Les groupes de transport et de technologies sont parmi les seuls à avoir frémi à la hausse: le gestionnaire d'aéroports AENA (+0,5% à 170,8 euros) et le groupe autoroutier Abertis (+0,16% à 16,53 euros). Les valeurs bancaires ont baissé légèrement: Banco Santander (-0,12% à 5,71 euros) et Caixabank (-0,06% à 4,16 euros). La Bourse de Lisbonne a clôturé stable (+0,02%), à 5.178,02 points, tirée par le groupe électricien EDP (+1,65% à 3,15 euros). Le producteur de liège Amorim a gagné 1,27% à 11,19 euros et le gestionnaire de réseau électrique REN a grignoté 0,76% à 2,93 euros. En revanche, la filiale d'EDP pour les énergies renouvelables EDP Renovaveis a terminé dans le rouge (-1,04% à 7,01 euros).
Wall Street enchaîne une troisième hausse de suite La Bourse de New York a fini en hausse modérée lundi, enchaînant une troisième séance de gains consécutive, notamment portée par la bonne tenue du compartiment technologique et par des valeurs liées à la défense dopées par les méga-contrats d'armement signés au cours du week-end entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. L'indice Dow Jones a gagné 0,43%, soit 89,99 points, à 20.894,83. Le S&P-500, plus large, a pris 12,29 points, soit +0,52%, à 2.394,02. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 49,92 points (+0,82%) à 6.133,62. Le titre Boeing a terminé sur une progression de 1,61%, signant la plus forte hausse du Dow Jones, après que le géant aéronautique a annoncé dimanche la signature de plusieurs contrats avec l'Arabie saoudite. A l'occasion de l'escale du Donald Trump en Arabie saoudite - la première étape du premier déplacement à l'étranger du président américain - les Etats-Unis et l'Arabie saoudite ont signé des accords représentant 350 milliards de dollars (312 milliards d'euros), dont un en matière d'armement de 110 milliards de dollars. En séance, les actions des spécialistes de la défense tels que Lockheed Martin, Raytheon et General Dynamics ont toutes inscrit un record dans la foulée de cet accord. Finalement, elles ont respectivement gagné 1,55%, 0,57% et 0,96%. La tournée à l'étranger de Donald Trump lui apporte un répit dans la crise politique à Washington, où les révélations s'enchaînent depuis le renvoi du directeur du FBI James Comey le 9 mai, alors qu'il enquêtait sur une possible ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle. Les turbulences politiques à Washington ont cependant continué de peser sur le dollar, qui est tombé à un plus bas de six mois face à un panier de devises internationales (-0,17%). L'euro a de son côté atteint un pic de plus six mois face au billet vert après que la chancelière allemande Angela Merkel a dit que la monnaie unique était "trop faible". Le repli du dollar a profité à l'or et à bon nombre de matières premières. Le prix des emprunts du Trésor a légèrement baissé dans l'anticipation d'adjudications prévues au cours de la semaine.
L'action Ford a profité du changement de DG Malgré un rebond jeudi et vendredi, Wall Street a subi une baisse hebdomadaire la semaine dernière à la suite des révélations embarrassantes pour Donald Trump, qui font craindre aux investisseurs que le président américain ne sera pas en mesure de tenir ses promesses. Ces dernières - baisses des impôts, dérégulation de pans entiers de l'économie, hausse des dépenses d'infrastructure - sont le moteur de l'élan haussier qui porte Wall Street depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle du 8 novembre. "On se remet encore de nos frayeurs de la semaine dernière. Comme à chaque fois dans ce marché haussier, il y a toujours beaucoup d'argent qui attend sur les côtés. Dès que le marché actions baisse un peu, nombre d'investisseurs en profitent pour prendre position", a noté Bucky Hellwig, vice-président chez BB&T Wealth Management. Témoin de l'apaisement des investisseurs, l'indice de volatilité du CBOE, surnommé "l'indice de la peur", a perdu plus de 9%, effaçant la quasi-totalité de ses gains de la semaine dernière. Au-delà du "Trump rallye", la saison des résultats meilleure que prévu est un important facteur de soutien. Alors que les membres du S&P 500 ont quasiment tous publié leurs chiffres, la hausse moyenne du bénéfice du premier trimestre est désormais estimée à 15,3%, selon des données Thomson Reuters. Tiré vers le haut par sa composante défense, l'indice S&P des valeurs industrielles a gagné 0,70% et le secteur technologique a pris 0,95%, meilleure performance du jour. Dans le secteur technologique, les actions Amazon, Micosoft et Apple ont respectivement avancé de 1,13%, 1,12% et 0,61%. Le compartiment des "utilities" (+0,90%) a signé la deuxième progression la plus marquée de la séance. Seul le secteur énergétique (-0,17%) a terminé dans le rouge malgré le pic de plus d'un mois atteint par les cours du brut. Le titre Ford a gagné 2,12% à 11,10 dollars après que le constructeur automobile a confirmé le départ de son directeur général, Mark Fields - remplacé par James Hackett, le patron de la division chargé du développement de véhicules autonomes - un limogeage que plusieurs sources expliquent par des inquiétudes croissantes sur la performance boursière et les perspectives industrielles du groupe.